Nous voici rentrés dans la deuxième phase de réintroduction du homard au large des côtes de l’île de Ré. L’été dernier, 3 000 bébés homards ont été lâchés. De nouveau, 3 000 bébés vont être implantés ces prochains jours.
Le projet s’inscrit sur une période de cinq ans. La réimplantation est d’envergure, elle est des plus sérieuses, les colonies s’étant bien décimées au fil des années… 
Depuis samedi dernier, 1500 bébés homards sont en pension à l’Aquarium de La Rochelle, et 1500 autres sont installés, comme des pachas, dans la nurserie de la ferme pédagogique du Lycée maritime et aquacole, située à Ars-en-Ré. Ils sont nés il y a trois mois dans l’écloserie anglaise, de Padstow en Cornouailles, The National Lobster Hatchery.
Ils ont quitté l’Angleterre le 4 juin, ils sont arrivés le lendemain à l’île de Ré, ils ont été présentés au public le 8 juin. Le budget de réintroduction est de 15 000 € par an, il est financé par l’écotaxe. Les partenaires de la Communauté de Communes pour cette réintroduction : l’Aquarium de La Rochelle, le Lycée Maritime et Aquacole de La Rochelle et la DDTM
Fabienne Legall, Ecogarde à la Communauté de Commune, responsable coordination du projet de réintroduction, nous apprend que chaque bébé homard a été transporté individuellement dans des logettes. En effet, même ainsi tout petit, le homard ne supporte pas ses congénères. Soit il mange son copain car il est cannibale, soit son copain dégage, c’est la loi du plus fort ! L’animal préfère se déplacer la nuit, il est alors plus vif. Dans la nurserie d’Ars, l’eau est à 19°-20°. Au menu de la cantine des bébés homards : des granulés de poissons. Tous les jours, chaque bébé homard est nourri un par un.
Pendant sa première année d’existence, le homard mue dix à douze fois. Jusqu’à l’âge de trois mois, il est vulnérable car il fait partie du zooplancton. A ce stade, tel qu’il est là dans les logettes de la nurserie, il a plus de chance de survivre, ayant déjà effectué quatre ou cinq mues. Dimanche, à l’oeil nu, il était d’ailleurs aisé de voir plusieurs carapaces qui venaient de tomber, immédiatement mangées par les homards pour se régénérer. Le homard atteint sa taille adulte en cinq ans. Il mue alors tous les ans, et pour les femelles ça se passe tous les deux ans.
Fabienne Le Gall explique le système de reproduction des homards :
Un deuxième lâcher aura lieu dans quinze jours, le 23 juin précisément. Les bébés homards seront disposés dans de grands camemberts blancs, puis transportés en bateau pour être ensuite transplantés, par des plongeurs, dans le cantonnement au large des Baleineaux, comme cela a déjà le cas en 2013.
Parallèlement, une étude va être menée afin de comparer la population actuelle de homards et celle dans cinq ans lorsque ces bébés seront devenus adultes. Un Programme de science participative va être mis en place : plaisanciers, plongeurs, pêcheurs à pied sur l’estran vont être mis à contribution pour dire leurs retours sur leurs pêches de homards, et tenter ainsi de faire quelques comptages.
L’année dernière, 25 bébés homards s’étaient, tout à fait par hasard, échappés du lot. Déjà au bout d’une année, ils ont bien grossi. Ils sont nourris par les Ecogardes à raison d’une demie-moule par jour et par homard, une vraie friandise… Celui sur la photo est un costaud, il mesure 3 cm. Il a, en gros, doublé sa taille depuis l’année dernière. Il sert de témoin à l’opération de réintroduction. Il est bichonné comme une star.
Voyez bouger ce petit phénomène, voyez comme il est vigoureux, indifférent aux conversations autour de lui !
Le 23 juin quatre ateliers pédagogiques seront montés à Saint-Martin de Ré pour présenter l’opération aux petits écoliers de l’île de Ré et les sensibiliser à la réintroduction du homard.
De nouveau, il est proposé d’adopter gratuitement un homard en lui donnant un petit nom. Des formulaires sont à la disposition des adultes et des enfants auprès des Ecogardes : 05 46 66 56 69 ou par mail : ecogardes@cc-iledere.fr
Une fois par an, la Communauté de communes informe les parrains et marraines de l’évolution du programme. En avril dernier, quand j’ai reçu des nouvelles de Mimi la Balèze, la homarde que j’ai parrainée, j’ai été très contente ! Dans l’année les enfants parrains ont communiqué avec leurs homards, auxquels ils ont écrit de charmantes lettres…
Cette année, le homard est bleu, il est tout cru. L’année dernière il était rouge. La mascotte n’est pas à vendre. Dommage ! 
Dimanche la météo était radieuse. Plus de 350 personnes, enfants et familles, se sont déplacées pour découvrir ces petites merveilles que sont ces bébés homards.