Barrage anti-submersion sur le port d’Ars

320 mètres, c’est la longueur du barrage anti-submersion que la commune d’Ars-en-Ré a fait installer sur le port, en prévision des grandes marées.

Ars est inscrite au PAPI, dans le cadre de la protection générale du Fier. La réalisation d’un parapet ou d’un batardeau sur le pourtour du port est envisagée, mais ce n’est pas pour tout de suite car les travaux sont encore au stade des études. Et on sait combien elles sont bien longues…

Les riverains du port ayant manifesté des craintes légitimes, cette protection avait déjà été mise en place l’année dernière pour la première fois.Ars-en-Ré - Barrage anti-submersion - 17 février 2015

Une sacrée installation que ce gros boudin rouge et jaune ! En gros, une longue journée est nécessaire. Mardi 17 février, de bon matin, les équipes techniques de la commune ont commencé à le poser et à le remplir d’air. A la nuit, les pompiers ont terminé le travail en remplissant le boudin avec de l’eau.

En plus ce jour-là il faisait bien froid, le vent soufflait du nord.

La méthode d’installation des Water Rails® utilise un gonflage à l’air avant le remplissage en eau.  Le barrage est équipé de poignées de manutention qui servent aussi de points d’ancrage ponctuels. Il est arrimé au sol, sur des plots. Aux endroits les plus vulnérables, aux tournants en particulier, des sacs de sable confortent l’équipement.

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Seize tronçons de 20 mètres chacun, sont ajustés bout à bout.

Il fait tout le tour du port, depuis le crucifix près du CNAR jusqu’au parking de l’ex DDE, qui est fermé à la circulation.

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Vous vous posez certainement la question du coût ? Le montant du barrage anti-submersion lui-même est de 22 440 € HT. Il a inclus 900 € de formation pour les équipes techniques qui ont à le monter.

La société RCY est la seule entreprise qui fabrique ce type de matériel en France. Il a été conçu, sur mesure, pour le port d’Ars, en tenant compte du site et des virages. Les éléments de liaisons entre les tubes sont fabriqués avec l’angle exact que va former la digue sur son lieu d’installation.

Et l’eau ? C’est celle de la SAUR. Elle est tirée des bouches d’incendie sur le port et des citernes que les pompiers ont chargées à la caserne. Il a fallu pas moins de douze rotations de camions de pompiers pour assurer le remplissage.

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Faites le calcul de litres d’eau pour les 320 mètres. Sachant que pour remplir chaque tronçon il faut 6 000 litres d’eau et qu’il y a 16 tronçons, 16 X 6000 litres = 96 m3 d’eau, c’est l’équivalent de deux belles piscines.

L’eau de mer ne peut pas être utilisée car elle pourrait ronger l’intérieur du système. Le barrage ne peut non plus être rempli avec de l’eau de la station d’épuration, car l’eau doit être parfaitement propre afin de conserver l’efficacité des matériaux. L’eau est donc celle que la SAUR met à la disposition des communes en cas d’incendie.

Le barrage va rester en place un mois, jusqu’à la prochaine grande marée du 20 au 24 mars. Pour les riverains et tout le village, c’est incontestablement une protection physique et une certaine tranquillité d’esprit. Un pis-aller en attendant beaucoup mieux…

Depuis la première installation l’année dernière, plusieurs communes du littoral sont venues voir le maire d’Ars et l’équipe municipale. Elles ont posé pas mal de questions et se sont fait expliquer le système, car elles envisageaient elles aussi d’y avoir recours. Ces jours-ci, Boyardville, à l’île d’Oléron, a installé un tel barrage sur une longueur de 700 mètres.

Depuis ce matin, le vent souffle fort. Le mer sera pleine vers 18 heures. Aura-t-on besoin du barrage anti-submersion ?

 

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