Le nouveau long métrage de Jean Becker sort demain dans les salles de cinéma.
Bon rétablissement ! raconte l’histoire d’un homme qui se retrouve cloué sur un lit d’hôpital après avoir été sauvé d’une chute dans la Seine à Paris. Il n’a pas de souvenir précis de l’accident. L’homme est d’un naturel bourru et ronchon, pour ne pas dire misanthrope, et pourtant il va devoir s’adapter aux va et vient incessants des nombreuses personnes qui défilent à son chevet. Les portes de sa chambre s’ouvrent, se referment, s’ouvrent…. Ce solitaire est gâté avec tout ce monde autour de lui !
Jean Becker réside très souvent et depuis de nombreuses années aux Portes-en-Ré. A chaque fois qu’il sort un film, il convie amis et copains rétais à une projection en avant-première dans la salle de spectacle de La Maline à La Couarde.
Vendredi dernier il était accompagné de Jean-Loup Dabadie, lequel a co-signé les dialogues. Ce dernier a rendu un joli hommage au cinéaste : « Jean Becker est un immense monsieur du cinéma français, nous le savons tous. C’est quelqu’un qui aime les choses de la vie, la simplicité de la vie avec ses déliés, les hommes, les femmes, les enfants. Il n’aime pas parler de lui. Il aime être avec ses amis, sa famille, ses copains, ses potes. Sa vie est comme une île, mais cette île c’est la nôtre, c’est ici, c’est sa vie. Se retrouver ainsi, c’est être fidèle à Jean ».
Le film est très drôle, même si le sujet pourrait à priori ne pas paraître gai en soi, puisque le personnage principal doit séjourner un bon bout de temps à l’hôpital. Il est inspiré d’un roman de Marie-Sabine Roger, dont le texte était déjà bien enlevé. En apportant sa patte, Jean-Louis Dabadie y a rajouté humour et réparties musclées. A de nombreuses reprises, j’ai vraiment ri ! Outre les mots, les situations sont souvent comiques…
Dans le rôle titre : Gérard Lanvin. Cependant, comme souvent dans les films de Jean Becker, les seconds rôles sont importants, voire essentiels et surtout très intéressants. Il me semble dans Bon rétablissement ! que ce soit encore plus vrai que dans ses précédents films. Le casting est formidable, les acteurs sont justes, les personnages bien campés. Que ce soit le frère interprété par Jean-Pierre Daroussin, l’homosexuel par Swann Arlaud, le kiné un peu fou, le policier Fred Testo, la tonique infirmière Claudio Tagbo, la maîtresse Anne Sophie Lapix, la rondelette adolescente Mona Jabeur, le copain breton Daniel Guichard, le chirurgien, et même le chat noir… Ce film est une comédie, humaine et positive, comme on les aime.
Le décor joue aussi un grand rôle. Depuis Elisa, Thérèse Ripaud, accompagne Jean Becker dans ses films, en tant que chef-décoratrice. Elle réside à l’année à Ars-en-Ré, elle a eu la gentillesse de raconter l’envers du décor pour le blog. On parle peu de ce métier du cinéma qui allie créativité et technicité, et qui pourtant assure le fond de l’écran.
Le film a été tourné en majeure partie à Lyon. L’hôpital, unité de lieu du film, a été entièrement construit en studio sur un immense plateau de 900 m2. Thérèse et son équipe ont fabriqué 35 mètres de couloir, l’entrée de l’ascenseur, la chambre du malade, les salles annexes. La plate-forme pétrolière a été filmée dans la banlieue lyonnaise. L’appartement de Pierre, qu’interprète Gérard Lanvin, se situe aussi, en vrai, à Lyon. Les scènes de l’accident ont été tournées à Paris, sur les quais de Seine. Un gros travail en amont pour concevoir et peaufiner tous ces décors.