Ces dernières semaines la nouvelle digue du Boutillon se transforme en un long alignement. Depuis la route départementale, on s’aperçoit que le deuxième tronçon est terminé et on voit bien qu’il y a du mouvement derrière la digue.
Quand je passe du côté mer, je constate effectivement que la pose des pavés de parement est active et cela ne semble pas être une mince affaire…
Revenons un peu en arrière, lorsque j’ai écrit mon dernier post à ce sujet. Côté route, l’installation des coffrages pour le moulage du béton a continué rapidement, par beau comme par mauvais temps.
20 février, jour grande marée. Vers midi, vent de folie et pluie diluvienne. Impossible de tenir debout sur le pas de la digue. Impossible aussi de tenir l’appareil photos bien droit. La mer remonte, elle est un peu énervée. Les bétonnières de la Verchéenne, l’entreprise en charge de la reconstruction de la digue, sont à la manœuvre car deux importantes brèches sont apparues sur le troisième tiers de la vieille digue.
21 février, la météo est divine. C’est incroyable, du jour au lendemain, les conditions climatiques sont totalement opposées.
24 février. Le chantier du deuxième tronçon en est au stade volet environnemental. Afin de conserver à la digue du Boutillon sa vocation esthétique et patrimoniale, la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) ont demandé que des pavés soient posés à l’intérieur de la nouvelle digue, côté mer.
Les pavés sont treuillés dans de grands sacs blancs : un sac = 7 m2 de digue. Ils sont positionnés et ajustés un par un. Une colle marine est utilisée afin de les sceller sur le béton. Puis ils sont jointés au moyen d’un compresseur. Une fois secs, les joints sont brossés à la main pour enlever le surplus et égaliser le tout. Lorsque la digue sera opérationnelle, les pavés seront régulièrement contrôlés et remis en état si besoin par la CDC qui assurera l’entretien de l’ouvrage.
Du sur-mesure, fait main…
La partie d’accès aux piétons est aussi en plein boum. Pose de grilles pour armer le béton, pose de géotextile, le chemin se profile sérieusement. En permanence, les mesures de sécurité sont contrôlées, des escaliers d’accès pour les ouvriers sont positionnés tout au long du chantier. Il y a du monde qui travaille !
Au vu de ces photos, le ciel est bien bleu. Mais du côté des palplanches, la mer tape alors qu’elle est en pleine marée descendante, de gros embruns passent par dessus. Je suis un peu impressionnée, même équipée d’un casque et de bonnes bottes. Avec la pluie et la mer forte des jours de mi-février, les accès au chantier s’avèrent bien humides.
En vidéo, voici un résumé de mes passages hors et dans le chantier.
Le mois prochain, je vous raconterai le début de la reconstruction du 3ème tronçon de cette nouvelle digue. Ça avance bien, tant mieux. Elle coûte cher, mais elle a au moins le mérite de nous protéger, hommes, biens et territoire rétais.
Nous sommes tout juste cinq ans après Xynthia, la tempête est toujours bien présente dans l’esprit de ceux qui l’ont vécu de près.