En septembre 2012, Damien Morin, a intégré l’AFASEC, la grande et fameuse école française des métiers de courses hippiques à Chantilly. Pendant deux ans il a effectué sa scolarité en alternance dans l’écurie de Monsieur Carlos Laffon-Parias, un des plus grands entraîneurs de chevaux au monde. Ce « patron », comme le nomme le jeune Arsais, vient d’accepter que sa scolarité se poursuive en bac apprentissage dans cette même écurie de courses. Damien est fou de joie.
Le voilà donc parti pour trois années pendant lesquelles il va devoir s’accrocher pour atteindre son rêve : devenir jockey. En apprentissage le programme d’études est le même, mais le temps passé auprès des chevaux est plus conséquent. Cela n’a pas l’air d’effrayer Damien, sa motivation est bien réelle. 
Damien Morin a 16 ans depuis le 11 mai. C’est à partir de cet âge que l’on peut demander une licence pour monter en course en tant qu’apprenti jockey. Cependant avant d’atteindre le Graal il y a bien des étapes à franchir. En effet, ce n’est qu’au terme de 70 courses gagnées que l’on peut vraiment être jockey de profession m’a t-il expliqué. Cela peut prendre trois ou quatre ans… au bas mot…
Mardi 6 mai, à 16h40 (c’est précis !), il a participé à sa première course, sur le prestigieux hippodrome de Chantilly. Seulement deux jours auparavant il avait appris qu’il y allait. C’était une course école regroupant des élèves débutants de l’école des courses hippiques. Une telle course permet de préparer les futurs jockeys, elle se déroule comme pour les épreuves habituelles, cependant les paris mutuels ne sont pas autorisés. Il a partagé ce moment, tant attendu et espéré, avec ses parents, Michaël Morin et Christelle Houin, et avec son frère Tom et sa petite soeur Romane venus l’encourager. Cinq minutes avant la course, un orage a éclaté, il ne connaissait pas le cheval. Damien a fini 7ème. Les coeurs ont battu bien fort…
Pour la seconde course-école, une semaine plus tard, il a terminé 2ème, « cela s’est joué à pas grand chose » raconte-t-il avec un immense sourire qui en dit long.
Nous sommes en juillet. Après avoir passé un week-end à Ars-en-Ré chez ses parents, il est reparti pour Chantilly. Il ne reviendra pas dans l’île de Ré avant un bon mois. Pas de grandes vacances pour lui, mais c’est son choix. Au programme chaque jour : lever à 4 h 1/2, monter trois ou quatre « lots » comme il le dit, ranger et balayer l’écurie, rouler les bandages des chevaux, faire les boxes, nourrir les montures. « La journée passe très vite, c’est très intense ».
Quand il part pour un long moment, sa famille vient le voir à Paris. Elle lui manque bien sûr. A chaque fois que j’interviewe Damien, il me recommande : « Dans tes articles, surtout n’oublie pas de dire que je remercie beaucoup ma famille et tous ceux qui m’aident ».
Depuis sept ans je suis la progression de Damien à cheval, ses premières compétitions, ses premières médailles, ses premières chutes sous la pluie, sa participation au Championnat de France à la Motte Beuvron en 2012. Il a le physique de l’emploi et le potentiel : un petit gabarit, 47 kg, un corps tout en muscles, des jambes et des bras solides, et une détermination à toute épreuve. Allez Damien, un jour, j’en suis sûre, nous miserons sur toi !
Le 3 juillet, un trophée a été décerné à Damien dans le cadre des Trophées sportifs Rétais organisés par la Communauté de Communes. L’apprenti jockey n’était pas là. Sa petite soeur Romane, 6 ans, qui apprend à monter à cheval et qui s’exerce aussi à la voltige, est allée chercher pour lui la récompense bien méritée.