Depuis l’ouverture au public de la nouvelle digue du Boutillon mi-décembre, les promeneurs affluent chaque jour. Il y a un monde sur cette digue ! Il est vrai que le panorama sur la mer est magnifique, et que la digue est splendide.
Nous en sommes quasiment au clap de fin de ce chantier hors norme, érigé pour protéger le territoire rétais, à la jonction de la partie la plus étroite de l’île.
Alors que l’ouvrage est terminé en matière de génie civil, le parking ne l’était pas encore. Ces dernières semaines, il a commencé à prendre forme pour faire face au rush touristique. Son aménagement actuel n’est encore que provisoire.
Le parking est immense : 5 400 m2. Il permet le stationnement temporaire de 300 véhicules. De quoi voir venir ! Le sol est tout blanc, en calcaire. Il restera ainsi, il ne sera pas recouvert d’un enrobé.
Son aménagement relève du Département au même titre que la route qui traverse l’île. Une entreprise, mandatée par le Conseil départemental est intervenue pour damer le sol une ultime fois, et combler les trous creusés par les fortes pluies de l’hiver.
Des petits poteaux en bois ont été plantés tout le long de la route. Derrière, le fossé reste tel quel, non comblé.
Ce parking est avant tout un élément de sécurité pour la digue.
Tout de suite en arrivant sur le site, 70 places ont été prioritairement réservées à l’usage des professionnels ostréiculteurs. Car derrière cette digue, côté mer, l’activité est intense, les parcs à huîtres sont à portée d’oeil.
Le bas du pas d’accès est voué aux engins de chantier, pour le cas ils devraient intervenir en cas d’urgence alerte. On ne sait jamais ce que la météo réserve, hiver comme été.
Sur le côté du pas, des activités professionnelles nautiques, jet-ski et kite-surf, sont présentes. Elles étaient déjà sur le site avant la reconstruction de la digue. Ces deux entreprises vont signer un nouveau contrat d’amodiation avec le Département, en s’engageant sur une charte environnementale.
Les automobilistes sont priés de rentrer sous le portique et de se garer sur le parking même. Et il est bien précisé que, devant, ce n’est pas un stationnement pour les campings-cars.
Espérons que les consignes seront suivies… L’autre jour, j’ai quand même vu des voitures montées sur le pas d’accès ! Enfermé dans son véhicule, la mer est sans doute plus belle.
La première phase d’aménagement du parking est achevée.
A l’automne, moment de période propice aux plantations, il sera arboré. Avec une haie arbustive basse, le long de la route. Avec, dans la chicane avant l’épi, un bosquet de chênes verts, de pins en tiges et de filarias en touffes. Et avec quelques massifs ici et là, le végétal sera définitif en avril 2018.
La partie gauche, en arrivant sur le parking, a été un peu agrandie. C’est une aire naturelle de pique-nique, de détente. Pas de plantation prévue, elle va se re-semer d’elle-même d’espèces endémiques.
Côté matelas végétal du flanc de la digue, ça pousse ! Et même dru ces derniers jours, sous l’effet pluie/soleil. C’est le printemps. Carex, frankenia, géranium sanguinarium, lotus corniculus, sédum acre et fetuque, les espèces choisies sont résistantes aux embruns et adaptées à un milieu pauvre en matière organique. Quelles variétés prendront le dessus ?
Il nous est expliqué que les plantations resteront à l’état naturel, et qu’aucune tonte n’est prévue. Les mois à venir diront comment tout cela va se comporter.
D’ultimes mises en sécurité de la digue ont eu lieu ces temps-ci. Après des ajustements, longs et apparemment quelque peu compliqués, l’entreprise La Verchéenne a positionné le batardeau de fermeture du pas d’accès. Il sera actionné dans le cas d’une alerte rouge submersion lancée par la Préfecture. Ce batardeau constitue un barrage supplémentaire, il est étanche.
Quand bien même la digue est résistante, la mer tape bien fort à cet endroit.
Le niveau de protection est à 7,30 m NGF, toutefois elle franchit allègrement l’ouvrage lorsqu’un bon coup de vent pousse la houle du large. Comme cela a été le cas lors des tempêtes Liev et Zeus, en février et mars, où l’accès à la digue avait été interdit aux piétons.
Prochainement la digue du Boutillon va être officiellement livrée par le Département à la Communauté de Commune, future gestionnaire de l’ouvrage. Comme le seront toutes les digues de l’île de Ré. Ensuite la gestion du parking sera rétrocédée à la mairie de La Couarde, laquelle à le pouvoir de police. La digue étant située au 3/4 sur cette commune et au 1/4 sur Ars.
La digue du Boutillon sera inaugurée le 22 juin, le même jour que le chantier de La Flotte et celui de la digue des Doraux de Saint-Clément, en présence de Dominique Bussereau, président du Conseil départemental.
Rappelons que les digues du PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations) de l’île de Ré sont co-financées : 40 % Etat, 20 % Département, 20 % Région et 20 % Communauté de Communes. La digue du Boutillon est longue de 720 mètres, les travaux de reconstruction ont coûté 10 882 000 HT. Hors aménagement du parking, pris financièrement en charge par le Département.