La balise rouge américaine

Depuis mi-février une imposante balise rouge s’est échouée sur la plage du Jars à Ars-en-Ré. Elle suscite la curiosité et les questionnements. Vue de loin, elle parait toute petite, mais vue de près elle est vraiment imposante. Balise américaine échouée à Ars-en-Ré

Elle a d’abord été signalée flottant sur la mer au nord-ouest de l’île d’Oléron, avant de taper sur l’écluse du Jars et de finir sa course sur une plage de l’île de Ré.

Lionel Palvadeau, ex-technicien radio-électrique aux Phares et Balises, en sait un peu plus sur son périple. A son échouage, la balise était équipée d’un fanal sur lequel était écrit « US Coast Gard, District 5 ». Le fanal c’est une sorte de lanterne, elle fonctionne automatiquement en se rechargeant toute seule. US Coast Gard, ce sont les services qui chapeautent la surveillance en mer aux Etats-Unis.  District 5, correspond aux Etats de Caroline du Nord, de Virginie, du Delaware, du New Jersey et du Maryland, de la côte est américaine.

La balise rouge a donc traversé l’Atlantique, 6000 km environ. Elle aurait mis entre six et huit mois pour arriver jusqu’à nous. Lors de son arrivée les supputations allaient bon train, certains se demandant si elle était française ou non.

Elle pèse entre six et sept tonnes. Elle était équipée d’un gong de trois soucoupes en bronze, cette sorte de cloche signale le chemin aux bateaux en cas de mauvais temps. Le gong se déclenche automatiquement au gré des mouvements de la bouée. Alors qu’en France les bouées tribord sont vertes, aux Etats-unis elles sont rouges.

La grosse balise échouée est donc une balise tribord américaine, elle porte le chiffre 10 ainsi qu’un numéro. Le service des Phares et Balises de la Rochelle est venu sur place afin de procéder à son identification.

La mairie d ‘Ars-en-Ré a ensuite contacté l’Ambassade des Etats-Unis, les courriers sont pour le moment restés sans réponse. La balise n’est donc pas encore réclamée par le port propriétaire américain. Lors du dernier conseil municipal à Ars, vendredi dernier, le sort de cette balise a été évoqué, mais aucune décision n’a été prise, certains veulent la conserver, d’autres non.

Pour l’heure, elle est là, bien scotchée sur la plage, le sable commence à l’entourer. Elle va peut-être devenir aussi célèbre que le clocher du village, qui sait ! Pour l’atteindre il faut marcher un peu longuement  au bord de la mer, en faisant bien attention de ne pas piétiner les fragiles dunes aux alentours. La découvrir est un bon prétexte à une promenade oxygénante. Samedi, lorsque je suis allée prendre ces photos, il y avait du monde pour admirer cette présence originale.

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Merci à Lionel pour les explications détaillées, merci à Danièle pour les photos prises lors de l’échouage en février.

 

 

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