Le homard, star du 1er août rétais

Avez-vous adopté votre homard rétais ? C’est gratuit et c’est facile, il suffit de remplir un bon d’adoption que l’on trouve à la Communauté de Communes de l’île de Ré. Depuis janvier, 2 000 parrains et marraines l’ont déjà fait, des enfants, des scolaires, mais aussi des adultes. Et ils lui ont donné un petit nom.  Les adoptions se font dans le cadre de la réimplantation de l’espèce. 

3 000 bébés homards gammarus ont été lâchés jeudi en fin de matinée, au large de l’île de Ré. Le homard atteint sa taille adulte vers 4/5 ans. Il va donc falloir attendre un peu pour déguster ce goûteux crustacé, en voie de quasi disparition sur les côtes rétaises, en raison de la sur-pêche, du non respect des tailles de capture et de la vulnérabilité des larves au cours de la phase planctonique. Un homard ne meurt pas de vieillesse…

C’est la première fois que je voyais de si petits homards. Il sont anglais, témoignage d’une collaboration de chaque côté du Channel. Les bébés  sont nés il y a trois mois dans une écloserie de Cornouailles. Leurs pinces sont bien formées, ils sont déjà armés pour  se défendre. 

Réintroduire le homards sur l’île de Ré suscite la curiosité. L’événement est d’importance, même les télévisions nationales sont venues sur le terrain pour y assister. Sur le port de Saint-Martin, les passants se demandaient quel people pouvait attirer tant de monde ! Qui c’est ? Non, ce n’est pas Johnny Depp… Le 1er août, le homard rétais est devenu une vraie star…

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Sur le quai, avant l’embarquement des homards pour leur nouveau lieu de vie, le CROC (Centre de Recherche et d’Observation des Crustacés) fait l’appel des noms de homards . De l’humour avant tout, pour ces éminents carcinologistes, c’est ainsi qu’on appelle les scientifiques spécialistes des crustacés. Les trois comédiens de la compagnie les Brasseurs d’idées sont néanmoins encadrés par Michel Rabiller, médiateur scientifique au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle.

En route vers le lieu de ré-implantation, la réserve du cantonnement des Baleines. Elle a été déterminée en 1966 dans le but de protéger les crustacés dont on avait déjà à l’époque constaté la  raréfaction. Son périmètre a été modifié en 1974, sa superficie est d’un hectare et demi. Elle est étroitement surveillée, entre autres par les puissantes jumelles du Sémaphore.

Plus on s’approche du lieu, plus la mer devient houleuse, avec de bons creux.

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Les plongeurs  s’équipent de leurs bouteilles. Les homards vont être posés, à huit mètres, sur la banche rocheuse et dans le sable, au milieu des algues. A l’âge de trois mois et à cette taille, le homard est un peu moins vulnérable. Toutefois, les poissons, type le congre, peuvent s’en régaler. Le choix s’est porté sur un lâcher des homards au fond, plutôt que par un tuyau ou par jet par dessus bord, comme cela peut se faire également. Ceci afin de  leur donner une chance supplémentaire de se fixer là où ils se vont se poser

Des 3 000, il en restera une certaine quantité, laquelle ? Le programme de ré-implantation va durer cinq ans. Chaque été, 3000 homards seront lâchés. Un suivi scientifique va être mené par la Communauté de Communes et ses partenaires, la DDTM,  l’Aquarium de la Rochelle et The National Lobster Hatchery, afin de valider les différentes étapes de l’expérience.  Des comptages seront menés sur les sujets adultes. Des explications seront sans doute trouvées quant à la disparition du crustacé. 

Le homard est sédentaire et territorial. Il ne sort pas beaucoup de son lieu. Au fond de l’eau, il n’a pas beaucoup de copains, car c’est un dominant et un solitaire. Une maman homard pond entre 5 000 et 50 000 oeufs, mais seulement deux ont une chance de passer au stade larvaire.

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Au bout d’une grosse demi-heure sous l’eau, les plongeurs remontent. Mission accomplie…

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De retour à quai sur le port de Saint-Martin de Ré, le soleil est revenu… Premières impressions d’un plongeur, Michel Saiveau. Malgré la mer houleuse, au fond tout était calme et sérénité. Il y avait des araignées, des bars, des meuils… Les homards se sont tout de suite accrochés aux algues, avec vivacité.

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Dans le parc de la Barbette, des animations étaient proposées pour la grande joie des touristes de passage. De nouvelles et nombreuses adoptions de homard ont été enregistrées. Atelier conte, stand des pêcheurs à pied et de l’ADEPIR, distribution de masque de homard et de magnets, explications,  ont à la fois étonné et ravi le public.

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Le colloque du CROC a été très suivi. Il s’adressait aux parrains et marraines, dont je fais partie. J’ai bien ri, tout en apprenant appris des choses, comme le nombre de pattes du homard : 10.

 

 

1er août 2013 - Réintroduction homard

1er août 2013 - Réintroduction homard

 

1er août 2013 - Réintroduction homard

 

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Lors de la conférence de presse, Lionel Quillet rappelait que la réimplantation est financée par l’écotaxe, le passage du pont de l’île de Ré. Il en coûtera chaque année entre 15 et 20 000 euros.

C’était une très belle journée. J’en suis revenue rouge comme un homard, quand il est cuit. Et je n’étais pas la seule ! Les rayons du soleil avaient sévi sur les visages.

Au fait, vous l’aimez comment le homard, froid avec une mayonnaise, ou cuit sur un grill avec un bon beurre fondu, ou bien à l’armoricaine… ? Nous avons cinq ans devant nous avant de pouvoir éventuellement pêcher le homard rétais et dénicher de bonnes recettes pour déguster ce crustacé.

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