Qui dit marais, dit huîtres, sel, moustiques, LPO, agneaux de pré-salés, pelleteuses de travail, poissons, crevettes, anguilles, herbes sauvages, balades bucoliques… et avant tout endroit préservé et unique. 
Dimanche 22 septembre, le marais était le roi de la fête organisée par l’AEMA (Association des Etangs et Marais). C’était les 40 ans de cette association syndicale. créée, le 12 juillet 1973, par une poignée de Rétais afin de défendre la propriété privée et l’exploitation des marais, sous la houlette de son président d’alors Jean Wagner.
Comme l’été indien avait décidé de s’installer, la fête a été bien sympa et bien belle. Ça se passait à Ars-en-Ré dans l’enceinte de la ferme d’application du Lycée maritime et aquacole de La Rochelle. Dans le programme concocté par les équipes de l’AEMA, il y en avait de quoi passer un bon moment, pour petits et grands, du festif mais aussi du sérieux.
Plusieurs partenaires avaient répondu présents : la commune d’Ars-en-Ré, la Communauté de Communes, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), l’EID (Etablissement Interdépartemental pour la Démoustication du littoral atlantique), la Coopérative des Sauniers de l’île de Ré, les P’tits Vers du Fier et le Poney club du Phare de Saint-Clément des Baleines. Il avait été décidé, en amont de la fête que la recette des tours de poneys serait offerte à l’association Les Amis d’Arbollé.
Pour ceux qui ont manqué la fête, voici un reportage en photos et en vidéos. Les enfants d’abord… les petits, mais aussi les grands enfants.
La pêche à la dorade n’a pas été fructueuse. Pourtant il y en avait 200 dans le bassin. Seuls les plus chanceux sont parvenus à attraper le poisson, qui était tout de suite remis dans l’eau du marais. La pêche à l’anguille a été un grand moment de rires. Avez-vous déjà essayé de descendre dans la vase et de saisir la bête qui glisse subrepticement entre vos mains ? Malgré les encouragements et les instructions du public sur les berges, seules une vingtaine d’anguilles ont été capturées sur les 117 implantées. Pas évident, quoi ! Les adultes sur le bord du marais regrettaient de ne pas avoir quelques années de moins… T-shirts, slips et caleçons ont ensuite retrouvé leur fraîcheur sous les douches du lycée. De bons souvenirs emmagasinés pour l’hiver !
Du marais sont issues des merveilles à déguster. Le repas a été convivial. 400 personnes se sont régalé des bons produits bien de chez nous.
Les huîtres venaient de trois producteurs d’huîtres en marais de l’île de Ré. De chez Guillaume Palvadeau de la Cabane du Feneau, de chez Bernard Perrain des Eveillards à La Couarde et du petit marais de Bergabson de Jean-François Beynaud à La Couarde. Il y avait là matière à découvrir comment d’un terroir de marais à l’autre, le goût et la saveur sont différents. Très intéressant…
Les Ptits Vers du Fier tenaient ce jour-là leur première buvette, en solo. Ils ont aussi assuré le tri des déchets. Mission accomplie avec succès. Après la fête le terrain était propre.
Des moments plus sérieux, mais très instructifs : la visite du lycée maritime avec explications détaillées, une balade à la découverte des plantes du marais, une conférence de la LPO…
Les 40 ans de l’AEMA, acteur majeur du marais, ont été salués par les élus et en particulier les fondateurs, les frères Wagner. Michel Jauffrais, 1er adjoint de la maire d’Ars-en-Ré, a rappelé comment il y a 45 ans, le village a pris un virage important : remembrement, ouverture de la route départementale vers le nouveau port, création du marché, déplacement du hangar à sel, réservation d’ un espace dédié au Lycée maritime et aquacole base de départ pour l’AEMA. Lionel Quillet a souligné : « Le marais est une racine pour les Rétais. Si on réussit les marais on réussit tout, l’activité professionnelle, l’activité sociale, le plaisir. L’AEMA en est une cheville ouvrière, elle a bien grandi, son rôle est primordial notamment la remise en état du réseau hydraulique des marais. Nos Anciens doivent rester dans le marais pour que ce lieu fonctionne bien ». Olivier Farloni, député, appuyait : » La présence et l’activité des hommes n’entrent pas en contradiction avec la logique environnementale. Le marais est un lieu identitaire ». Le Chef de cabinet de Madame le Préfet, faisait valoir : « Sur l’île de Ré il n’y a pas seulement des activités touristiques, il y a aussi des activités de formation. C’est la vitalité du littoral qui convient de préserver ».
A l’occasion du 40ème anniversaire, un magnifique livre a été édité. Les photos sont de Yann Werdefroy, les textes bien explicatifs. Je vous le conseille, j’ai appris beaucoup au travers de ces 96 pages. Derrière le marais, il y a avant tout des hommes et des femmes qui aiment ce lieu dans lequel ils travaillent et où il fait bon vivre.
L’ouvrage est en vente à l’AEMA, 9 rue Gâte Grenier à Ars-en-Ré (zone artisanale) – Tel : 05 46 29 24 64. Il coûte 20 euros.