Mémoire rétaise au musée Ernest Cognacq

Depuis une vingtaine d’années, Les Amis du Musée Ernest Cognacq  (AAMEC) se sont engagé dans l’acquisition de peintures et d’objets, pour en faire don au musée, afin d’enrichir les collections. C’est ce qu’on appelle oeuvrer pour le mécénat culturel.

Samedi 5 octobre, les  acquisitions des cinq dernières années étaient présentées aux adhérents de l’association et aux élus rétais. Il y avait aussi des toiles restaurées auxquelles les Amis du Musée ont apporté un concours financier.

Une  petite gravure a particulièrement attiré mon attention. Cette carte de l’île de Ré est un tirage sur papier d’une gravure sur métal de Nicolas Tassin, datée de 1634. Au premier abord je n’y comprends rien, la mer sauvage est au nord …. et je ne reconnais pas l’île. Elle est présentée à l’envers de celles que nous connaissons aujourd’hui. Loix est vraiment une île, Chanchardon est écrit Champ Chardon, Saint-Martin s’appelle St Marins on y voit dessiné le fort ancêtre des fortifications de Vauban, Rivedoux n’a pas encore son «x», les marais sont sallans, le banc du Bucheron, Le Bechero,  est déjà une langue de sable. L’île est en deux parties, une haute, une basse, comme de nos jours. Elle est à l’échelle 2 lieues. Nous sommes dans les prémices de la cartographie sur notre secteur, l’orientation de la carte déboussole un peu, le nord/sud est inversé. Cette carte a quand même près de 400 ans !

« Au cours des années qui vont suivre, Nicolas Tassin, ingénieur cartographe, a modifié et a retravaillé l’orientation de la rose des vents, mais  toutefois sans toucher aux proportions de la silhouette générale de l’île » précise Christelle Rivaland, régisseur des collections du musée.

Carte île de Ré - ?????

Parmi les objets présentés ce soir-là, il y a des souvenirs du bagne de Guyane. Les bagnards partaient de Saint-Martin de Ré par bateaux. Le temps s’est arrêté.

Montres de bagnards
Montres de bagnards.

Des rostres de poisson-scie, ont été peints à l’huile et signé de Bagnard Premier, bien connu pour ses représentations de paysage typiquement guyanais. Ils sont d’une délicatesse incroyable… «  Nous disposons de peu d’informations sur ce monsieur. Il avait une prédilection pour ces paysages. Ses oeuvres se retrouvent dans tous les lieux de mémoire de la transportation en Guyane » argumente Christelle Rivaland.

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Trois huiles sur toile signées G.M, composent un triptyque et représentent les îles du Salut, Saint-Joseph, Royale et du Diable, la Guyanne française de l’époque. Plusieurs autres peintures sont aussi signées de Bagnard Premier. Des témoignages de vie. Il y a aussi des menottes, des calebasses sculptées. Tous ces objets ont fait l’objet d’une acquisition en novembre 2011, suite aux fonds récoltés lors du dîner de mécénat organisé par l’AAMEC.

Jeune homme en armure
Jeune homme en armure.

Ont été également exposés cinq tableaux restaurés. Deux datent du 18e siècle, un jeune homme en armure, et un maréchal de camp. Il y avait aussi des tableaux contemporains acquis : une aquarelle de Raphaël Drouart, deux peintures de Louis Suire, une de Jean Rigaud et un sabre d’abordage de 1829. En parallèle, deux personnes ont fait des dons manuels directement au musée, un portrait sur toile et une maquette de bateau.

 

 

 

 

Maquette de bateau

La maquette de bateau a été offerte par  Madame Rivaille. Elle représente le bateau nommé Le Géographe, qui a emmené Nicolas Baudin, en Australie. Ce Martinais de souche, est à l’origine de la plus grande collecte scientifique, méconnue, au tout début du 19e siècle. La maquette a été réalisée par Pierre Rivaille, lui-même descendant de la famille Baudin.  Ses détails sont d’une précision étonnante.

Ces objets de mémoire rétaise ont été exceptionnellement sortis pour une soirée. Certains seront visibles l’année prochaine dans le cadre d’une exposition temporaire. Les autres sont soigneusement conservés dans l’attente du futur parcours permanent du musée.

Les particuliers, adhérents, sont régulièrement sollicités par la présidente de l’association, Nanou de Bournonville. Ils ont été chaleureusement remerciés de leur fidélité de donateurs. L’agence rochelaise de la banque HSBC fait aussi partie des bienfaiteurs. Elle a notamment contribué à la restauration du portrait d’Ernest Cognacq qui accueille les visiteurs à l’entrée du musée.

 

 

 

 

Pour adhérer aux Amis du musée Ernest Cognacq : aamec17@aol.fr – Rappelons que les dons de mécénat culturel sont déductibles des impôts.

 

 

 

 

 

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