Saint-Martin, 1ère pierre des 63 futurs logements

Au premier semestre 2018, soit dans un an et demi, 63 logements à loyer maîtrisé seront livrés à Saint-Martin. Lundi 12 décembre, la première pierre a été posée.Saint-Martin de Ré - 1ère pierre logements - 12 décembre 2016

Le site est idéalement placé, au croisement de la rue des Justices et de la rue des Corsaires.

 

Les familles n’auront pas à aller loin pour faire leurs courses ! La zone commerciale est à vol d’oiseau. Les scolaires vont même pouvoir se déplacer à pied ou à vélo pour se rendre au collège des Salières. Pour faire du sport, la piscine est proche. Et pour aller à La Rochelle, l’arrêt de bus est à deux pas.

Saint-Martin - Site des 63 logements sociaux - 12 décembre 2016

La parcelle est conséquente : 10 465 m2.  Il y aura là deux studios – quinze T2 – vingt-huit T3 – quatorze T4 et quatre T5. En rez-de chaussée et en rez-de-chaussée + étage.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

La conception et la réalisation ont été confiées à GDV Architecture, cabinet installé à La Rochelle et Nantes. Il est épaulé par son confrère Pascal Poulin, architecte local, dont l’agence ArchiBal est située à La Flotte.

Philippe Vaulet - Architecte Cabinet GDV - 12 décembre 2016Christophe Dumet, du cabinet GDV, a expliqué les grandes lignes du projet. « Avec Pascal Poulin, nous avons planché sur l’habitat traditionnel dans l’île de Ré. Transformer un habitat très dense, en 63 maisons individuelles, avec jardinet privatif a été complexe.

Le concept est en outre bio-climatique : les bâtiments ont tous une double orientation nord-sud, chaque jardin est exposé sud. Une chaufferie bois irriguera collectivement les 63 logements. Elle couvrira la totalité des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

Les logements n’ont pas d’ouverture du côté du lotissement des Pierrochoux, situé derrière, pour éviter les vis-à-vis. Une unique rue traverse l’espace, elle part de la rue des Justices jusqu’à la rue des Corsaires. Avec au milieu un système de ruelles, de querreux et  d’une place centrale piétonne, comme dans la vie courante de l’île de Ré. Les zones de stationnement sont concentrées pour éviter trop de circulation. Des locaux collectifs, pour les vélos et poubelles, complètent le petit local privatif de chaque maison, où pourra être rangée une tondeuse par exemple ».

Pour la construction quinze entreprises interviendront sous le pilotage de l’architecte.

Ce diaporama nécessite JavaScript.


Tout cela s’annonce plutôt positivement. Ce projet va incontestablement apporter du souffle pour permanente dans ce quartier de Saint-Martin.
Conséquemment, il devrait sauver l’école primaire du village. A la dernière rentrée de septembre, le boulet n’est pas passé loin, la fermeture d’une classe était quasiment actée. Le président de la CDC et le maire de Saint-Martin sont montés au créneau auprès de l’inspecteur de l’Education nationale. Une dérogation, accordée pour deux années, a permis de surseoir à cette fermeture de classe, le temps que ces futurs logements soient sortis de terre. 

En outre, le tableau indicatif des loyers prévisionnels indique l’accessibilité financière de ces maisons. 

Saint-Martin - Tarif 63 logements sociaux - 12 décembre 2016

Il a fallu huit ans pour que cette première pierre soit posée. Le maire de Saint-Martin Patrice Déchelette se dit soulagé, car le parcours a été une véritable course d’obstacles : « Le projet est né en 2008. La commune souhaitait préparer l’avenir de ses écoles. Lorsque le terrain, qui appartenait à l’hôpital, a été proposé à la vente, nous nous sommes retrouvés face à des appétits immobiliers.

C’est à ce moment là que la Communauté de Communes a pris la compétence Logements. Saint-Martin ne pouvait agir seul, car des propositions d’achat bien supérieures à celle de la CDC étaient faites. Avec les élus de Saint-Martin, nous avons fait preuve de pédagogie auprès du conseil d’administration de l’hôpital. Nous avons réussi à entraîner la majorité des votants, afin que la préemption puisse aboutir et emporter ce terrain en faveur des logements sociaux de la commune. C’était un projet-phare, cependant tout cela s’est joué à une voix près…

Vous avez un maire heureux devant vous. C’est Noël avant l’heure ! Je remercie la CDC et tous ceux qui ont oeuvré, pour que nous ayons pu enfin atteindre le but ».

Saint-Martin 1ère pierre logements sociaux - 12 décembre 2016

Le concours d’architectes a été ensuite lancé.  Il est à noter qu’une centaine de cabinets s’étaient portés candidats à l’appel d’offres en amont.

Ce n’est qu’en 2013 que le permis de démolition de l’ancien bâtiment de la maison de retraite, qui occupait ce terrain, a été validé. Le permis de construire a été accepté en 2014. Et encore après, des soucis de déconstruction ont ralenti le projet.

En novembre 2016, une fois signé le bail à construction, les travaux ont pu donc démarrer.

Le tout revient à un total à 12 640 000 € TTC. Dont 4 500 000 € pour l’acquisition du terrain. Les travaux de démolition ont coûté 540 000 €. La construction des 63 logements s’élève à 7 600 000 €. Le projet a reçu le concours financier de l’Etat, du Conseil départemental de la Charente-Maritime, de la CDC, d’Action Logement et de la Caisse des Dépôts et Consignations. La contribution financière de la CDC sur ce projet est de 5 440 000 € (acquisition terrain + démolition + une partie des travaux de construction).

La construction et la gestion ont été confiées à l’Immobilière 3F.

Martine Lesage - DGA - Immobilière 3F - 12 décembre 2016Martine Lesage, directeur général adjoint de Immobilière 3F a exprimé la satisfaction d’ arriver à cette étape : « Pour nous aussi, c’est un événement important. Construire du logement sur l’île de Ré, construire du logement à Saint-Martin, c’est difficile. Le foncier est rare et cher. La CDC nous a confié ce terrain à bail, pour 60 ans. Sans cette remise de terrain, nous n’aurions pas pu mener ce projet. 

Notre métier est à la fois de construire du logement à coût maîtrisé, avec des locataires qui ont des loyers adaptés, et de gérer ces logements. Nous avons voulu que ce projet soit durable, dans une volonté d’économie en énergie et d’inscription dans la durée, pour des Rétais qui ne peuvent plus se loger ici. On sait que les charges sont les postes qui évoluent le plus, les maîtriser est un enjeu essentiel au bénéfice des locataires. Je souhaite que ces logements rendent heureux bon nombre d’habitants ». 

Huit ans, c’est effectivement bien long. Et il en faudra encore plusieurs mois pour que les locataires soient installés dans le lieu.
Lionel Quillet - Président de la CDC - 12 décembre 2016 « En 2008, le transfert de la compétence Logements à la CDC a été votée à la majorité par les élus communautaires. Lorsque le terrain de Saint-Martin a été mis en vente, de grands groupes immobiliers s’y sont intéressés pour faire de la résidence saisonnière. 6,5 millions € étaient sur la table. Nous avons fait une proposition à la valeur estimée par les Domaines. La discussion a été âpre. Le maire  et les élus de Saint-Martin a joué un rôle fondamental, pour que le conseil d’administration de l’hôpital accepte de nous vendre à 4,5 millions €, sachant que le projet concernait la vie permanente. Dans 60 ans, au terme du bail, cette propriété restera propriété publique. 

1600 Rétais vivent actuellement dans des logements à loyers maîtrisés, soit 9 % de la population. S’ils n’étaient plus là, l’île de Ré passerait en dessous de 16 000 habitants. Ici, près de 200 personnes vont résider. Notre enjeu maintenant, est que l’attribution des logements se fasse prioritairement au profit des familles avec enfants, afin de pérenniser l’école pour les dix ans à venir. Le choix se fera bien sûr dans un cadre social défini et objectif. Nous avons beaucoup de familles mono-parentales sur l’île de Ré. Vous les conseillers municipaux de Saint-Martin, vous allez devoir travailler chaque dossier à la dentelle » a souligné le président de la CDC, Lionel Quillet.  

Après tous ces discours, la pose première pierre a été très applaudie. Le soulagement se percevait bien. Rendez-vous en mai 2018 pour la livraison des logements.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Pour ces 63 logements, la liste des demandeurs est déjà bien longue, et elle augmente chaque jour. Face aux loyers privés prohibitifs pratiqués sur l’île pour les résidents permanents, face à l’insalubrité de certains logements, face à l’impossibilité d’acquérir une maison tant les prix sont élevés à l’île de Ré, on ne peut que s’interroger.

Dans notre île de Ré, il est quand même insensé de constater le nombre de logements vides pendant l’hiver ! L’été, les volets s’ouvrent, les locations saisonnières pullulent.

L’obligation de construire des logements sociaux pour, à tout prix, maintenir une vie permanente, me laisse pensive et perplexe…

 

Laisser un commentaire