La tempête du 28 février 2010 est toujours présente dans les esprits. Pour celui qui arrive pour la première fois dans l’île de Ré, tout peut paraître normal car la végétation a repoussé, tant que bien mal. Et pourtant… Pendant les marées de forte amplitude, lors de coups de vent forts ou même dernièrement lorsque nous avons eu une alerte orange, on sent bien qu’il y a un avant et un après Xynthia, les Rétais sont aux aguets. Les digues ont été rapidement consolidées dans la foulée du vimer, cependant tout reste à reconstruire. Depuis trois ans les Rétais ont hâte.
Ces derniers mois, la perspective du futur Plan de Prévention des risques Littoraux (PPRL) agite les conversations. De nombreux permis de construire ont été refusés sur des terrains acquis à prix forts ou hérités des familles. Qu’est-il envisageable de faire ? Pourquoi les dossiers n’avancent-ils pas ? Pourquoi ces refus s’accumulent-ils ? A quelle sauce allons-nous être mangés ? Beaucoup d’interrogations…
Le dossier n’est pas clos du tout. Les cartes des aléas devraient sortir après l’été. Elles vont préfigurer le futur règlement du PPRL, base à partir duquel les permis de construire ou d’aménager sont instruits avant d’être délivrés.
Depuis une dizaine de jours, les élus rétais sont sur le sentier de la guerre. Ils réfutent les projections faites des cartes de niveau d’eau établies village par village par les services de l’Etat. Les conséquences risquent d’impacter fortement le développement de la vie permanente et par répercussion la vie économique de l’île de Ré.
Lors de la pose de la première pierre des logements des Brises Marines, à Ars-en-Ré, Lionel Quillet, président de la CDC, a exposé les faits. Il s’agit là de l’application aux logements à loyers maîtrisés, mais cela concerne aujourd’hui tous les permis de construire ou d’aménager. L’histoire continue, les lendemains de Xynthia ne sont pas prêts d’être terminés et apaisés.
Parallèlement la réalisation des digues se fait attendre. Les procédures étatiques sont terriblement longues et complexes, comme le montre le tableau ! Cela paraît effarant…
Hors la digue du Boutillon, entre La Couarde-sur-Mer et Ars-en-Ré, les autres digues rétaises ne sont prêtes d’être reconstruites. Elles ont pourtant été validées dans le cadre des PAPI (Programmes d’Actions et de Prévention des Inondations), sur la base d’un événement d’ampleur type Xynthia + 20 cms. Leur financement intégral a été rassemblé, l’ensemble des études relatives à ces travaux sont en cours. La demande est pressante afin que les procédures soient accélérées et que les travaux prévus et validés soient effectués le plus rapidement possible pour être pris en compte dans le cadre de la révision du PPRL.
Au Boutillon, le chantier suit son cours.