« Amante de lune, elle gère nos coeurs, elle scrute nos rêves, c’est la chouette artiste » : ce sont les mots écrits sur le parchemin en bronze de la chouette, sur lequel elle s’est posée. Ces mots sont ceux que l’artiste loidaise, Agnès Boulloche, a composés pour accompagner sa nouvelle sculpture.
La chouette d’Agnès est vraiment splendide. Je l’ai découverte il y a quelques jours en passant voir l’artiste, elle venait tout juste de la recevoir. « Lorsque j’ai ouvert le colis, j’ai été très émue » confie t-elle encore sous le coup de l’attendrissement. « Je suis la première étonnée d’avoir fait un truc pareil ! ».
C’est vrai que sa chouette en bronze donne envie de poser la main sur ses ailes et sur sa collerette de dentelle, et de caresser son doux visage en forme de coeur. N’ayons aucune crainte, l’animal est docile…
Cette chouette a une jolie histoire. Agnès a commencé à travailler cet argile, il y a 15 ans, puis l’a mis de côté : « J’étais à fond dans mes peintures… ».
Il y a un an et demi, elle l’a ressortie de sa boîte. Elle était loin d’être terminée, seul le corps avait pris forme. Elle a un long moment réfléchi pour lui trouver l’équilibre parfait. « Cela a été très difficile de la poser sur une patte et le crayon qu’elle tient ». Puis elle a façonné les ailes et les plumes qu’elle a collées une à une. Le dé est un des éléments présents dans quasiment toutes les oeuvres de l’artiste. Où le positionner ? Elle l’a finalement accroché à la pointe du bonnet, mais pas n’importe quel couvre-chef, c’est un bonnet d’alchimiste. Que va écrire cette chouette ? puisque madame oiseau est écrivaine, il a fallu lui trouver ses mots.
Beaucoup de minuties qui donnent du sens à cette chouette sculpture : elle est à la fois artiste, écrivaine, alchimiste et amoureuse de la lune.
L’année dernière, j’ai eu la chance de suivre quelques étapes :
La chouette est aussi une voyageuse. Une fois terminée sous les mains d’Agnès, elle est partie dans le marais poitevin, chez Fabien Nourrisson, pour qu’à son tour il réalise le moule. Arrivée un peu cassée chez lui, l’argile est très fragile et la sculpture présente moults détails, il a réalisé une vraie prouesse, en remettant la chouette en situation. Puis une fois le moule prêt, il a été expédié en Allemagne, chez le réputé fondeur d’art Strassacker, qui l’a transformé en bronze. C’était il y a six mois !
La voici donc maintenant à Loix, dans toute sa majesté. Ses ailes sont brillantes, dorées, les yeux sont hypnotiques. Elle mesure 37 cm de haut et elle pèse 12 kilos. Les deux premières épreuves sont réservées à l’artiste, ainsi que cela se passe généralement pour toute sculpture en bronze. Elles se ressemblent bien sûr dans leur forme, mais étonnamment l’éclat de leurs robes est différent : « C’est normal, car ce sont des bronzes en cire perdue qui nécessitent jusqu’à leur finalisation au moins quinze étapes manuelles. Les artisans d’art qui font ce métier sont de grands experts ». D’autres chouettes vont très prochainement être éditées, en nombre limité, elles seront bien évidemment numérotées, et vendues par Strassacker.
L’actualité d’Agnès Bouloche est dense. Outre sa peinture qu’elle pratique quotidiennement et assidument, Imagine Gallery dans le Suffolk, en Angleteterre, l’a sollicitée pour une exposition personnelle, du 25 octobre au 6 novembre. La chouette en bronze ne sera pas du voyage, l’artiste présentera quinze de ses toiles.
Ensuite direction Toulouse, où à partir du 1er décembre, elle participe à une exposition collective, autour du thème « La magie de l’imaginaire ».
La prochaine sculpture est un Shar Pei. Je vous raconterai son histoire dans un prochain post. Mais déjà le toutou incite au bisou.
