En 2004, la réalisatrice Julie Lipinski tournait son premier long métrage, Le plus beau jour de ma vie. Sorti dans 230 salles, il obtenait un joli succès. Après-demain mercredi 29 avril, son film va être diffusé sur Arte en première partie de soirée. A 20h50, très précisément. Depuis plusieurs jours des bandes-annonce font savoir sa diffusion sur cette chaîne nationale. La jeune femme est ravie : « Arte, c’est la classe, je suis hyper fière ! » confie t-elle.
« C’est un film de trentenaires citadins, sur l’engagement et le mariage. Il raconte, entre autres, un enterrement de vie de garçon et un enterrement de vie de jeune fille qui tournent mal. Mais leur histoire était déjà mal partie. C’est un peu avant l’heure ce qu’a dépeint ensuite le film Very Bad Trip » explique Julie. L’histoire est effectivement burlesque, les personnages sont magnifiquement campés. Les seconds rôles des parents, François Berléand, Marisa Berenson, Michel Duchaussoy et Eva Darlan, ont une importance aussi grande que celle des futurs mariés, Hélène de Fougerolles et Jonathan Zaccaï.
J’ai bien ri en visionnant le film, une telle aventure peut vous arriver. « C’est un film à montrer d’urgence aux futurs mariés. Chacun rêve son mariage, mais ça ne se passe jamais comme prévu » s’amuse la réalisatrice. La critique de Télérama lui accorde un T, ce qui est une preuve de reconnaissance de sa qualité. « Un film catastrophe sur le bonheur » est-il écrit sur la pochette du DVD.
Julie en a co-écrit le scénario et les dialogues. La musique est co-signée Thibault Chenaille, son amoureux, et Antoine Vidal. La bande-originale est sortie chez Naïve.
Depuis quatre ans, Julie et Thibault habitent à l’année à Loix avec leurs deux enfants Swan et Marlow.
Anciens Parisiens, je les ai vus s’installer et prendre leurs marques dans le village rétais. Tout près de la maman de Julie, l’artiste-peintre Agnès Boulloche. Le couple a tout quitté, cependant l’un et l’autre travaillent à distance dans un lieu qui sied bien à la petite famille. Régulièrement ils remontent à la capitale pour leurs activités professionnelles. Ils sont l’exemple d’une intégration heureuse. « Je n’ai aucun regret de ma vie précédente. A chaque fois que je traverse le pont, je suis enchantée de retrouver mon chez moi. Nos enfants sont ici comme des poissons dans l’eau. Mes amis me posent toujours la même question : ce n’est pas trop dur l’hiver à Loix ? Invariablement je leur réponds que l’hiver est dur partout ! Trouver un endroit où la vie est aussi simple, est rare : crèches, écoles, facilités de circulation et de stationnement, aucun panneau publicitaire et aucun feu rouge, qualité de vie…».
Julie est impliquée dans la vie locale de son village. Aux dernières élections, elle a intégré l’équipe de Loix. En tant que conseillère municipale elle s’occupe notamment de la vie scolaire. « Habitant ici, j’ai eu envie de m’impliquer et de contribuer à la solidarité qui est bien réelle dans notre village ».
Toutefois, le cinéma n’est jamais bien loin. A son actif, outre ce premier grand film, Julie a réalisé cinq courts-métrages : Coup de foudre, Théo t’es là ? : « Un plan séquence de 7 minutes 30 qui a bien marché et qui a fait le tour du monde » livre-t-elle, Bon anniversaire Mémé !, et Barathon tourné à l’île de Ré et présenté à Cannes dans le cadre des Talents 2012 de l’ADAMI. Des films qui content toujours des histoires d’amour, des histoires d’hommes et de femmes.
Son deuxième long métrage est dans les tuyaux. Sur un scénario, co-écrit avec Thibault Chenaille, il s’intitulera Le Cahier Rouge. Aux dires de Julie, ce sera un thriller psychologique autour de l’histoire d’une mère et d’une fille. Le lieu de tournage n’est pas encore défini, « ça se passera sur une île avec des falaises », mais la date du 1er clap est prévue pour mai-juin 2016.
Julie, racontes-nous une anecdote à propos du Plus beau jour de ma vie. « Thibault et moi n’étions pas mariés et tout le monde nous demandait quand nous allions enfin nous décider. Le mercredi de la sortie d’un film, à la première séance de 14 heures, il est de coutume que le réalisateur aille incognito dans une salle pour saisir les réactions du public. Le 5 janvier 2005, j’étais tellement stressée que j’étais incapable de bouger. Alors nous sommes restés à la maison, sous la couette. Neuf mois après, notre premier fils, Swann, naissait ! ».
Rendez-vous mercredi soir, sur Arte, pour découvrir ou revoir ce charmant film, bien dans la lignée de la Comédie à l’anglaise.
La réalisatrice m’a confié quelques photos prises sur le tournage, symbolisant quelques scènes-clés du film.