Digue des Doreaux, 1ère démolition, 1er terrassement

A Saint-Clément des Baleines, les travaux de reconstruction de la digue des Doreaux ont repris le 11 janvier, après une pause pendant les Fêtes de fin d’année.Saint-Clément des Baleines - Digue des Doreaux - Panneau travaux -  2 janvier 2016

Sur le premier tronçon en cours de reconstruction, la physionomie du site a complètement changé depuis mon dernier post. Semaine après semaine la digue ancienne disparaît. Il est même difficile d’imaginer comment c’était avant, sauf à comparer des photos.

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La petite cabane, utilisée autrefois pour entreposer du matériel, lorsque les digues étaient entretenues quotidiennement par des équipes dédiées, est soigneusement contournée par les engins. Elle fait partie du patrimoine rétais.

Elle me sert de repère lorsque je prends des photos. Je suis complètement désorientée de ne plus voir le parapet. Tout autour, l’aspect du lieu est tout chamboulé.

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Au fur et à mesure de sa démolition, la vieille digue est concassée. Une machine trie les cailloux, avant qu’ils ne soient réduits en petits morceaux et séparés en tas de grosseurs différentes.

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Pendant le mois de janvier les conditions météo n’ont pas toujours été tendres. Certes, à de nombreuses reprises, le soleil a chaudement brillé. Certes il n’a pas fait froid. Mais la mer s’est parfois déchaînée. Comme ce lundi 11 janvier sous l’effet du gros coup de vent venu de l’Ouest, en plein dans la trajectoire de la digue des Doreaux. De surcroît les coefficients de marées étaient importants. Fort heureusement, la digue d’enclôture s’est avérée efficace, en cassant la houle.

11 janvier, pas de chance, c’est le jour de reprise du chantier. Tenir debout sur la digue est absolument impossible, tant le vent est fort.

Les jours suivants, lorsque la pluie tombe, ce n’est pas de la rigolade. Sol détrempé + passages de lourds camions = bouillasse assurée. 

Je me suis laissée dire, qu’un après-midi de la semaine dernière, il a fallu tirer un des camions pour le sortir d’un mauvais pas, car il s’était enlisé dans la boue. C’est dire l’épaisseur de cette gadoue collantissime !

Il n’y a que les bernaches, qui chantent à tue-tête derrière les grosses pierres, pour trouver la météo à leur goût.

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En vidéo, voici concrètement comment le chantier a évolué au cours des trois premières semaines de janvier.


Et en photos, voici d’autres détails.

Phare des Baleines et Sémaphore - 12 janvier 2016
Mardi 12 janvier 2016.

12 JANVIER. Le ciel s’est dégagé, mais le vent est encore vif.

Les premiers coups de pelle sont donnés. La démolition du premier tronçon de la vieille digue a vraiment débuté.

J’ai beau savoir que c’est pour la bonne cause, j’éprouve toujours un serrement au coeur quand je vois ces ouvrages du passé, irrémédiablement broyés. Je pense aux mains qui ont construit cette digue maçonnée il y a 150 ans, et ce qu’elle a dû représenter pour les Rétais qui ont vécu son édification.

Le ballet de camions remplis de débris de pierres est incessant. Ils les déversent dans le creux du terrain, là où ils seront concassés.

Une planche d’essai de la future digue a été réalisée pour soumission à l’Architecte des Bâtiments de France et validation de l’aspect qualitatif paysager et architectural de l’ensemble. Ce voile béton, comme ils disent, pèse 12 tonnes.

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Une petite anecdote au passage : après la marée du 11 janvier, des poissons ont été retrouvés, piégés dans la digue d’enclôture. Ah ? Serait-ce là une nouvelle écluse à poissons, provisoire ?Dans le temps, sur cette partie de côte, des écluses à poissons existaient. Malheureusement elles ont été abandonnées. Outre nourrir les Rétais, elles servaient également de brise-houle.

Digue des Doreaux - Panneau de protection de la flore - 19 janvier
Mardi 19 janvier 2016.

19 JANVIER. Oh ! Des petits panneaux ont fleuri un peu partout sur le chantier ! Ils sont très jolis, leur look est très frais…

L’entreprise Ré-TP les a posé, en accord avec la DREAL (Direction Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), afin de sensibiliser le personnel qui travaille sur le chantier. Et lui rappeler, en permanence, la nécessaire attention qui doit être portée sur ce territoire protégé. De tels panonceaux n’ont pas l’air courants sur un chantier de terrassement !

Exit le parapet de la vieille digue ! Devant, c’est le vide et l’à-pic… Les engins creusent, raclent, tapent, débitent les pierres en petits morceaux. Ils les déplacent vers le lieu de concassage. Là, sous une sorte de dais, un employé trie manuellement les débris de ferrailles qui auraient pu rester dans les vieux débris. Visiblement, on n’en retrouve pas beaucoup. Toutefois ce travail doit être correctement assuré, la machine n’aime que les pierres et pas du tout le fer. Ce monsieur veille aussi également au bon passage des pierres dans le goulet du concasseur. Tout cela en coordination avec le pelleteur.

La noria de camions, en provenance du continent, continue d’approvisionner le chantier en pierres de diorite pour la construction de la nouvelle digue. Elles semblent être plus petites que les précédentes ?  C’est vrai. Petites n’est peut-être pas le mot exact, car elles pèsent entre 60 et 300 kilos ! 

On ne doit pas être loin des 40 000 tonnes de pierres déjà acheminées sur le site.

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Saint-Clément des Baleines - Digue des Doreaux - Géotextile pour terrassement - 26 janvier 2016
Mardi 26 janvier 2016.

26 JANVIER. Le terrassement a débuté. Pour le moment, seule la partie haute de la future digue est concernée.

Jour après jour, le chantier s’opère par tranche de 20 mètres.

Les pierres qui servent de protection sont déplacées. Puis s’enchaînent différentes étapes. Terrassement. Pose de géotextile. Sous-couche filtre de tout petits cailloux, issus du concassage. Couche de cailloux un peu plus gros et plus lourds, qui servent de filtre supplémentaire. Déjà la forme de la digue se dessine un tout petit peu.

Le site est toujours sécurisé par la digue d’enclôture et par les pierres apportées au pied de la vieille digue. « L’ancien ouvrage n’est pas démoli tout d’un coup. Nous avançons en conservant le maximum de protection. Dans un premier temps, l’objectif est de garder la digue maçonnée devant et en contre-bas. Au cours d’une journée, nous démolissons derrière, nous faisons le terrassement, et nous re-protégeons immédiatement pour sécuriser le lieu »  explique Arnaud Charrier, conducteur de travaux chez Ré-TP.

Effectivement, on dit que prudence est mère de sureté…

Le lendemain, re 20 mètres : « C’est une moyenne. Si nous pouvons faire plus long, nous le ferons. Nous en sommes au démarrage, et nous nous ajustons au terrain. Le terrassement est la phase la plus critique, car c’est celle où la protection est la plus faible ». 

Par dessus ces différentes couches sera posée ultérieurement une couche des fameuses petites pierres de diorite. Et par la suite, seront positionnées les grosses roches de diorite, et encore par dessus des grosses roches de riolite. Mais c’est une autre histoire. Je vous la raconterai dans un futur post, lorsque le chantier en sera là.

En parallèle le géomètre intervient. Il définit les points d’altimétrie de la future digue, tels les points d’épaisseurs de cailloux.

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Pour chaque reconstruction de digues de l’île de Ré, la problématique est différente, liée à la configuration du site. A Saint-Clement des Baleines, il n’a pas été possible d’installer des batardeaux de protection, comme au Boutillon ou à La Flotte. La digue d’enclôture est constituée de gros enrochements, provisoirement installés. Le travail au pied de la digue ne peut s’effectuer que lorsque la mer est descendante, ou juste remontante. Les camions y circulent parfois avec de l’eau jusqu’en haut des essieux. Et comme le dit un des conducteurs, avec humour et philosophie : « Quand l’eau atteint les phares, il est temps d’arrêter ! ».

Je vous donne rendez-vous pour un prochain article, d’ici quelques semaines.

Outre la digue des Doreaux, il y sera aussi question de protection au Pas de la Digue. Lors des coefficients importants de marée en janvier, la mer a allègrement franchi ce qu’il reste des vieux parapets. Chaque hiver, la municipalité y édifie un merlon de terre provisoire, faute de mieux. Ce morceau de digue fait, bien sûr, partie du programme général de reconstruction des digues de Saint-Clément. Mais ce n’est pas pour tout de suite. En attendant, la semaine prochaine, de grosses pierres vont être posées en pied, en prévision des coefficients de marée attendus du 9 au 11 février : 104 à 108.

De même du béton va être coulé, toujours provisoirement, sur une autre partie de l’ancienne digue, partie qui, également, sera refaite plus tard. La mer a fait de jolis trous dans le vieil édifice. Dans le marché passé avec les entreprises en charge de la reconstruction de la digue des Doreaux, il est stipulé qu’elles assurent, si besoin, la responsabilité de l’ancienne digue.

Il était grand temps que cet ouvrage fasse peau neuve !

Vous pouvez aussi consulter le site de la mairie de Saint-Clément des Baleines. Y figure les sens de circulation dans le secteur pendant la période des travaux. Et aussi un extrait technique, document de synthèse du Conseil départemental. 

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