Digue du Boutillon, rangements et matelas végétal

Le corps de la digue du Boutillon est terminé depuis cet été. Mais ce n’est pas pour autant que le chantier est abouti.

En fin d’année, le site devrait avoir trouvé sa physionomie définitive, grosso modo tel que le planning initial l’avait prévu.

Digue du Boutillon - Préparation matelas végétal - 25 octobre 2016.
Mardi 25 octobre 2016.

Ces deux derniers mois, la phase de travaux est certes moins spectaculaire que celle de la construction de la digue à proprement parler, mais cela fait partie du chantier. Beaucoup trouvent le temps un peu long, le public a hâte de se ré-approprier la digue et de pouvoir se balader sur le cheminement piétons.

Fin août le pas d’accès n’est pas encore accessible. Avant le bétonnage de la partie haute, des blocs de pierre entourés de ferrailles ont été positionnés. Ce sont les gabions que avons longtemps vus sur la vieille digue, en guise de parapet après Xynthia. Ils ont trouvé une nouvelle utilité : ils sont devenus remblais, en soutènement complémentaire du sable et de la terre.

Les finitions reprennent sur le corps même de la digue.

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Une semaine plus tard, le pas est prêt, les ouvriers de la digue fignolent le ponçage des côtés. Les grilles d’évacuation de l’ancienne digue ont également été récupérées, nettoyées et remises en état. Elles sont de nouveau positionnées.

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Et encore une semaine plus tard, Caroline Poulain, responsable de la gestion des digues à la Communauté de Communes, Philippe Lombard, maître d’oeuvre au Conseil départemental, et Christophe Morisseau, ingénieur travaux de la Verchéenne, font méticuleusement le tour complet de la digue, côté terre et côté mer jusqu’à l’épi. Ils repèrent ici et là les imperfections, notamment des petits trous qui ont servi d’ancrages a ferraillage. Ces accrocs vont être colmatés en vue d’une finition soignée.

C’est une phase de détails, mais qui a de l’importance. Le futur gestionnaire de la digue, en l’occurrence la CDC, s’attache à ce que tout soit impeccable.

Quelques finitions du pied du parement de pierres sur l’accès à l’estran, sont déjà en cours.

Et la semaine dernière, côté Martray, on en est au parachèvement de l’extrémité du muret destiné aux plantations : reprises sur le pavage et bouchage de trous.

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Ces deux derniers mois, nous avons pu constater, en passant sur la route, que le matériel est évacué petit à petit. Tout ce qui n’a plus d’utilité, palplanches de protection du chantier, pelles, panneaux, coffrages, armatures d’acier… C’est fou la quantité de matériel apporté sur place pour ce gigantesque chantier !

450 tonnes de palplanches, soit 18 semi-remorques, sont reparties dans le Maine et Loire, siège social de La Verchéenne. A raison de trois palplanches possiblement évacuées chaque jour en convoi exceptionnel, ça occupe une semaine et demie.

Et lorsque je vois le grand hangar en démolition, j’ai un p’tit pincement au coeur. Le paysage est transformé. Depuis trois ans, l’oeil a eu le temps de s’habituer… Le socle en béton est également détruit. Il sera concassé, en vue de réutilisation pour la finition du parking, tout comme les autres débris récupérés.

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A l’arrière de la digue, côté route, une tranchée drainante, d’une profondeur d’un mètre, a été réalisée. C’est une sorte de zone tampon. Elle permet que les eaux dites de surface, en cas de forte pluie ou d’orage par exemple, soit absorbées naturellement par le sable en dessous, et ne fassent pas mares sur le futur parking.

En parallèle, les éventuelles eaux de franchissement, poussées par les vagues, seront récupérées dans le caniveau conçu à cet effet, et renvoyées par la pente en direction du musoir.

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La végétalisation de la digue est un tout autre sujet. En langage codé, le mot prononcé est matelas végétal. Le projet a été validé en amont par les services de l’Etat. Côté route, les 700 mètres de digue vont recevoir des plantations, ainsi que la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) l’a demandé.

Il est sûr que cette végétalisation fait causer dans les chaumières, beaucoup se montrent  dubitatifs :  « Est-ce que va tenir, alors qu’on sait que la mer peut franchir le haut de la digue ? A terme, les plantes ne vont-elles pas se transformer en paillasson ? Quelle est la nature de cette végétation ? Y aura-t-il un arrosage automatique ? L’argent dépensé n’aurait-il pas pu servir à autre chose ? N’aurait-il pas fallu laisser le béton brut ? Ou bien faire appel à des artistes pour décorer la digue ? »  Tout plein de questionnements, quoi…

Le 20 septembre une forte odeur se dégage sur le chantier. C’est étrange, ça ne semble pas être celle de l’algue ? Ah oui, c’est du fumier ! Cinq camions en ont acheminé 10 tonnes, depuis le continent.

 

 

 

 

Le fumier doit être mélangé à de la terre végétale. D’où provient-elle ? Rien se perd tout se transforme : ce sont les déblais de sable et de terre, mis de côté lors de la démolition de l’ancienne digue. Un godet cribleur trie les cailloux, pour ne garder que la partie fine.

Durant une bonne semaine, 1000 tonnes sont tamisées.

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Après avoir effectué les travaux de génie civil, le personnel technique de la Verchéenne se transforme en jardiniers-paysagistes. C’est une première pour eux ! Une belle leçon de polyvalence

Ils posent des alvéoles en plastique vert, tout au long de la digue. Elles constituent une première base pour retenir et accrocher la terre. Chaque bande mesure 15 mètres de long, il faut l’ajuster au travers des tiges fichées dans le béton. Une fois déroulée elle mesure 10 mètres. Environ 70 bandes sont à positionner ainsi, pour couvrir les 700 mètres de digue. Sachant que la hauteur est plus importante du côté du pas d’accès qu’à l’autre extrémité côté épi.

Avez-vous déjà essayé de travailler les pieds et le corps en dévers ? Par moment, les ouvriers sont des acrobates…

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Ensuite le mélange terre + fumier est déversé depuis le haut de la digue. L’intégration dans les alvéoles se fait au râteau. Une nouvelle fois, la main de l’homme s’avère indispensable pour l’édification des digues.

Et encore ensuite, une deuxième couche d’alvéoles est posée par dessus, et de nouveau le mélange terre+ fumier.

Avec ça, les plantes devraient bien s’accrocher. Tout semble mis en oeuvre pour que l’expérience soit concluante…

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L’étape suivante est la semence de graines de fétuque rouge, directement sur les deux couches de terre. Le fétuque rouge est une variété de gazon rustique. Et après encore, le tout est recouvert d’un revêtement en grosse toile, une sorte de sisal. Il est arrivé en balles depuis l’Inde.

Il faut couper des bandes et ajuster ce matériau épais aux dimensions de la digue. Du sur-mesure pour habiller la princesse-digue ! Une fois la toile posée, chaque tige d’acier est recourbée, afin de tenir l’ensemble.

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La semaine prochaine, place aux plantations. 10 000 vivaces, de cinq variétés, vont être livrées. Elles vont être installées, tous les 50 cm, au travers du sisal. Une réglette de plantation a été conçue : chaque variété sera plantée du haut en bas, sur une même ligne, en alternance.

Dans le prochain post, je vous en raconterai les détails. J’ai hâte de voir le résultat final.

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Le 14 octobre, Philippe Nomballais, président de l’entreprise La Verchéenne accompagne les 85 salariés qui ont oeuvré pendant quatre années pour l’édification de la digue du Boutillon. Ils sont venus du Maine et Loire spécialement pour voir LEUR digue. Ils se la sont appropriés, ils disent qu’elle est à eux ! Magasinier, secrétaires, ferrailleurs, ouvriers, ingénieurs, dessinateur, ils sont tous là pour la photo historique et la découverte in-vivo de ce magnifique ouvrage. Tous se disent fiers. Il y a de quoi !

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Voici un résumé vidéo des épisodes d’août à octobre 2016 :

A chacun de mes reportages, je ne me lasse pas de faire plein de photos de cette digue, unique en son genre.

A chaque fois, la lumière est différente, la mer est particulière, les reflets sur les pierres et le béton changent.  Se balader en haut, comme au pied par la plage, est un vrai bonheur. Le sable a déjà repris sa place, au fond l’épi est vert d’algues, comme s’il avait toujours été ainsi. Il se distingue à peine.

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A bientôt, pour un prochain post. Ce sera sans doute le dernier, avant l’inauguration officielle de la digue.

 

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