Nous commençons à percevoir ce que ce sera la future digue de Saint-Clément des Baleines : un long mur de protection et des enrochements côté estran. Et à l’arrière, un large cheminement piétons, avec vue sur la mer.
Le chantier avance à grand pas, mais quel chantier encore que celui-ci !
22 mars. Au Pas de la Salle, au tout début du mur nouvellement construit, il y a comme une petite fenêtre. De là, j’aime bien prendre des photos lorsque j’arrive sur le chantier. Ici la mer s’aperçoit, parfois haute, parfois basse.
Un point de vue magnifique, qui dit tout de suite quelle est la météo du jour.
Cette sorte de fenêtre préfigure ce que sera le futur Pas de la Salle. J’ai mis un peu de temps à comprendre que dans quelques semaines, le chemin piétonnier sera remblayé jusqu’à la base de cette ouverture. L’accès à l’estran se fera par un escalier, qui sera installé en contrebas de cette fenêtre.
Pose des armatures des grillages, bétonnage, préparation des coffrages, tel est le lot quotidien de ceux qui travaillent sur cette partie de l’ouvrage
Comme tous les mardis, l’ensemble des intervenants et prestataires sont en réunion de chantier.
29 mars. Il fait beau, mais il y a beaucoup de vent. Il y a deux jours, il a soufflé à 121 km/h, emportant du sable sur le chantier. Cependant, la partie du mur déjà construite a fait obstacle.
Par contre, ça ne sent pas bon, l’odeur de vase n’est pas agréable du tout…
Déjà une bonne partie du mur est construite. En parallèle, le concassage des cailloux de la vieille digue se poursuit, car à l’autre bout du chantier la démolition continue.
Depuis l’estran, la perspective sur le chantier est toute autre.
La première tranche du chantier est longue de 600 mètres. Elle débute au quartier des Doreaux et va jusqu’au lieu-dit La Mardelle.
Elle-même est divisée en trois parties. Les enrochements et la construction du mur ont débuté aux Doreaux. Puis du côté de la Mardelle les enrochements ont commencé. Au milieu, c’est l’Anguillette. C’est là qu’un pas est en train de se mettre en place, avec un accès à la mer.
A ce stade du chantier, c’est un peu compliqué, pour nous profanes, de comprendre comment tout cela va se rejoindre. Mélanie De Nale, conducteur de travaux de l’entreprise Coda-Etchart, explique qu’à un moment les deux parties du mur, à chaque extrémité de la digue, et le morceau de digue à l’Anguillette, vont ne constituer qu’un seul tronçon. Je dois dire que dans les semaines qui ont suivi, cela m’est apparu évident.
J’ai toujours un repère : la cabane en pierre. D’une semaine à l’autre, les grillages pour le béton se transforment en mur. Entre le 22 et le 29 mars, l’évolution se perçoit.
Du côté de l’Anguillette et de la Mardelle, le chantier est boueux. Le ballet des camions remplis de gravas et des pelleteuses sur l’estran est incessant. Les fondations pour le mur prennent forme.
5 avril. La mer est bien agitée, le vent souffle encore fort.
Dès demain les coefficients de marée vont s’amplifier, jusqu’à atteindre 118, dans les jours qui viennent.
Il est rassurant, ce mur !
Les pelleteurs ne peuvent intervenir sur l’estran qu’à marée basse. Leurs horaires de travail sont aménagés en fonction des marées.
Au Pas de l’Anguillette, la pose des armatures continue à un rythme soutenu. Et à La Mardelle, des cailloux sont posés en couche, pour préparer la fondation du mur. Les ouvriers voient la mer de près…
19 avril. La mer s’est calmée. Elle est couleur des mers du Sud, transparente et d’un magnifique bleu.
Le vent et malheureusement toujours présent. Quand va-t-il s’arrêter ? Ce vent est usant.
Aux Doreaux, au fur et à mesure du bétonnage du mur, la courbe se distingue maintenant très bien.
Entre le 5 et le 19 avril, devant la cabane de pierres, le chantier a considérablement évolué. 5 avril = grillages, 19 avril = mur.
Dans peu de temps, le tronçon Anguillette et le tronçon Mardelle vont se rejoindre.
Ça bouge du côté du Nouleau. Des pierres ont commencé à être entreposées sur l’estran, afin de constituer la protection d’enclôture du chantier. De l’Anguillette au Pas de la Digue, la distance est de 1 km. Voilà donc la deuxième tranche de reconstruction qui s’annonce.
26 avril. Encore un jour venteux et pas très chaud.
Sur la route départementale, on croise régulièrement les camions de ravitaillement en pierres issues des carrières du continent.
Fin juin, l’approvisionnement devrait être terminé.
La construction du mur a largement dépassé l’endroit où se situe la cabane en pierre.
Le chantier du mur est maintenant concentré à l’Anguillette et à La Mardelle. Tous les cinq mètres, des trous sont faits dans le mur, ils permettront d’évacuer les eaux résiduelles vers la mer, au cas où…
Au Nouleau, les camions charrient du remblai.
10 mai. Un magnifique ciel bleu marine ! L’hélicoptère de la gendarmerie sillonne le ciel.
Aux Doreaux, la partie basse du mur est habillée de géotextile. Signe que prochainement de la terre va être apportée, afin de combler le bas de l’ouvrage.
Le Pas de l’Anguillette prend tournure. L’accès à la mer se fera là, d’un seul côté.
Au Nouleau et au Pas de la Digue, les photos de l’ancienne digue seront bientôt des collectors.
17 mai. Par la fenêtre, la mer est vraiment toujours aussi splendide.
Le géotextile court tout au long du mur de la digue, ainsi que le montrent les photos des 10 et 17 mai, devant la cabane de pierre.
Le Pas de l’Anguillette est presque abouti.
Au Nouleau, la mer est haute, mais déjà on voit bien les énormes cailloux qui constitueront l’enclôture de cette tranche du chantier.
En vidéo, voici un résumé du chantier de la digue de Saint-Clément du 22 mars au 10 mai 2016 :
En décembre 2015, Stéphanie Le Lay, responsable Patrimoine à la Communauté de Communes, était venue au Nouleau repérer la plaque, vestige de l’ancienne digue daté 1876. 140 ans plus tard, une nouvelle digue s’esquisse !
Cette pierre était intégrée dans une partie de muret, déjà conforté il y a quelques années suite aux tempêtes successives qui avaient considérablement endommagé le vieil ouvrage. Ce témoignage du passé a été soigneusement mis de côté, en attendant une destination future.
Ce chantier présente des risques pour ceux qui s’en aventurent de trop près.
La commune de Saint-Clément rappelle : « L’accès au chantier est ABSOLUMENT INTERDIT. (Même le dimanche !). Les véhicules, les cyclistes et les piétons restent interdits rue du Chiron.
Le Maire souligne que l’accès à l’estran est interdit également par les pas de la digue actuels, mais que l’accès à l’estran reste autorisé par le Canot de sauvetage. En aucun cas vous devez vous approcher du chantier ou de la digue d’enclôture. En effet, les travaux de dépose de pierres de grande taille sur la côte sont souvent dangereux, car des éclats peuvent être propulsés et blesser les passants.
Nous comptons sur le respect de ces consignes par tous, de façon à laisser les entreprises et les ouvriers procéder aux travaux prévus dans les délais qui leur sont impartis. Tout accident qui surviendrait pourrait remettre en cause les procédures de sécurité en place et repousser les travaux.
Ces consignes sont rappelées aux services de gendarmerie et au garde-champêtre de la commune chargés de les faire respecter».