Le post de Véro, amie des abeilles

Mon amie Véro est une fervente adepte de la chose naturelle. Après son post, publié sur le blog il y a deux mois, à propos de son engagement en faveur du locavore, voici maintenant son billet d’humeur sur les abeilles.

On dit que les abeilles disparaissent. Pourtant mon marchand de miel m’explique qu’il y a de plus en plus d’abeilles butineuses dans l’île de Ré, que celles-ci sont de plus en plus virulentes et agressives envers les autres butineuses et qu’iI doit acheter de nouveaux essaims de races d’abeilles plus performantes s’il veut continuer à produire le savoureux miel rétais.

Qu’en est-il réellement ? La question très simple révèle la complexité du problème.

Véro, amie des abeilles
L’abeille est gourmande.

Environ 75% de l’alimentation mondiale est directement liée à l’activité pollinisatrice des abeilles. Ce sont elles qui s’occupent de pérenniser les variétés des cultures essentielles à notre alimentation, tout en transportant le précieux pollen qui  nourrira leur reine.

Or, l’agriculture intensive représente la majeure partie de notre production végétale à l’origine de toute la chaine alimentaire. Ce type d’agriculture, on le sait, est essentiel, voire vital, pour nourrir l’humanité. Pour optimiser la production, elle se doit d’utiliser des produits phytosanitaires. Notamment des pesticides, largement utilisés dans tous les types de cultures, que ce soit directement sur la plante ou bien en amont, sur la semence.

Au cours de son vol, l’abeille en pleine activité amasse les pollens, unique apport en protéine de la race apis, pour nourrir sa reine et ses larves ainsi que pour nous autres grands amateurs de miel.  Véro, amie des abeilles

Non seulement le miel, chargé en pesticides, nous empoisonne, je vous laisse digérer ce nectar !  Mais, et c’est là où l’on répond à la question première, il est désormais toxique pour les abeilles.  Sans les décimer systématiquement, les pesticides ont plusieurs effets toxiques sur les abeilles : malformation, retard de développement  jusqu’à leur état adulte, perturbation de leur radar, perturbation dans leur système de  repérage des fleurs et de leur nid. 

C’est un drame et nous n’en sommes pas la cause, juste un petit maillon dans une gigantesque chaine inévitable. Toutefois, soucieuse de la survie des abeilles dans un avenir proche, et par là de la survie des arbres et des fleurs, j’ai décidé de ne jamais utiliser de produits phytosanitaires, et particulièrement les pesticides, dans mon petit jardin.

A mon échelle, un tout petit jardin…, cela ne règlera pas le problème, mais si l’on pouvait seulement préserver les ruches de l’ile, ce serait déjà beaucoup.

Désormais je désherbe à la main, je bine, je mets du compost maison, je plante des variétés diverses à proximité les unes des autres. Mon jardin s’en porte bien mieux, et les abeilles idem.

Une bonne nouvelle cette semaine : Bruxelles vient de  suspendre temporairement, pour  deux ans,  trois insecticides tueurs d’abeilles. Ce sont principalement des produits à base de thiaméthoxame et de clothianidine.

 

Laisser un commentaire