Au-delà du goudron d’Arbollé

Palabres ordinaires des petits moments de la vie burkinabèe

Déjà douze jours ici. L’adaptation est plutôt facile pour les Amis d’Arbollé grâce à l’accueil chaleureux de la population et la gentillesse témoignée au fil des jours. L’opération container est quasi terminée. Il a été vidé de son contenu dans la Maison des Jeunes. Une première répartition a été opérée, selon le marquage des cartons, préparés tout au long de l’année par les bénévoles de l’association dans l’ancienne salle des sports d’Ars-en-Ré.

Nous nous sommes accordés un peu de temps libre en nous déplaçant au-delà du goudron, c’est-à-dire au-delà de la route nationale 2 qui traverse le village de brousse. Direction Nanoro et ses jardins maraîchers luxuriants, cinquante kilomètres de piste de latérite.

Sur la route de Nanoro, Burkina Faso
Sur la route de Nanoro, Burkina Faso.

La route s’assimile à de la tôle ondulée. La vitesse idéale se situe autour de 70 km/h, pour éviter les vibrations et maîtriser le terrain plutôt accidenté. Cases, marigots, arbres, le paysage est vraiment splendide. Les arbres sont majestueux, certains ont perdu leurs feuilles, février est la période de l’hivernage.

On pourrait penser qu’au Burkina Faso rien ne pousse. Mais dès qu’il y a un peu d’eau, elle se révèle miraculeuse. Les jardins de Nanoro s’étendent sur neuf hectares. L’irrigation se fait par gravitation et grâce à un système d’écluses et de petits canaux qui me font penser à la technique des marais salants. L’eau rentre deux fois par jour suivant l’inclinaison de la planète. Ce sont les Pères Blancs qui ont imaginé ces installations il y a plus de soixante ans.

Actuellement poussent des choux, des haricots vers, des salades, des tomates, des piments, des aubergines, du bissap planc, de l’oseille, du maïs, des oignons…

Retour à Arbollé, visite aux femmes de l’association ALFA. Depuis un an, elles fabriquent des savons à base de beurre de karité et d’huile de neem. Les deux sont excellents pour la peau, le neem a en plus des vertus antiseptiques. Pour produire un litre d’huile de karité il faut quatre kilos de graines de karité et pour un litre d’huile de neem douze kilos de graines de neem sont nécessaires.

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Dimanche, jour de messe et de prières. La cérémonie dure deux heures, les chants sont nombreux, accompagnés par des musiciens locaux de la chorale paroissiale. Les Amis d’Arbollé sont accueillis avec bienveillance par Zacharie Ouedraogo, catéchiste, et par Félix Ouedrago, secrétaire de la coordination de la communauté catholique.

Revenons au Magic Bus. Il a fait son premier tour de brousse en allant rendre visite au Naba Koom.

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Notre vie quotidienne de bénévoles rétais est ponctuée de mille détails. Nous ouvrons grands les yeux sur notre environnement proche. Patrice Ouedraogo, moniteur de l’école de mooré à Yako, nous a même appris les premiers rudiments pour nous exprimer dans la langue locale. Mais ce n’est pas facile d’attraper l’accent du pays  et d’intégrer les tournures de phrases !

La France n’est jamais très loin…

Supporter au Burkina Faso
Supporter au Burkina Faso.

 

 

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