Burkina Faso, à mi-parcours du séjour

Palabres ordinaires des petits moments de la vie burkinabè

Sortir d’Arbollé permet de découvrir d’autres horizons, d’autres facettes de la vie au Burkina Faso. Chaque province a ses particularités : paysages, habitats, coutumes sont différents.

En attendant l’ouverture du container expédié depuis la France et son déplacement sur le terrain des femmes de l’association ALFA, et avant la livraison du Magic Bus aux autorités d’Arbollé, nous nous accordons une escapade dans l’est du pays, direction Koutougou et Dédougou.

Est du plateau nord du Burkina Faso

Première étape, le petit séminaire de Koutougou, où le Père Roger Kologo attend notre visite. Il a séjourné à l’île de Ré en septembre dernier. L’accueil de la communauté est des plus chaleureux : un bon moment d’amitié partagée, un déjeuner raffiné, des échanges très enrichissants sur nos cultures bien différentes, et de bons éclats de rires. Outre d’être un établissement scolaire de très bon niveau, le petit séminaire est une école de la vie en société. Merci Roger et les vôtres pour ces instants précieux qui resteront gravés dans nos coeurs !

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Direction Doudou. Sur la voie rouge, la piste, les animaux flânent. Heureusement, notre chauffeur Allassane est un as du volant pour esquiver taureaux, pintades, moutons…

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Dodo à Doudou. Si un jour l’envie vous prend de partir en vacances au Burkina Faso, je vous recommande un petit endroit bien sympa situé dans le village agricole de Doudou. A un kilomètre de la voie principale, un campement confortable est construit dans le style Gourounsi.  Le village s’est fait une réputation au-delà des frontières burkinabés grâce au maraîchage. Des camions entiers partent vers le Ghana remplis de tomates et vers la Côte d’Ivoire remplis d’oignons savoureux.

Robert, responsable du comité développement de ce village peuplé de 4000 âmes, nous explique que chaque villageois, adulte comme enfant, peut bénéficier d’une parcelle de terre pour faire son propre jardin. Le voyageur, en faisant une halte ici contribue au développement de Doudou. Les revenus générés par le campement ont permis, depuis quinze ans, d’améliorer sensiblement les conditions de vie des habitants : logements pour les instituteurs, équipement du dispensaire,   mise en place d’un jardin scolaire et d’une salle d’alphabétisation, organisation de journées de salubrité publique, plantation de manguiers, et j’en passe, la liste est longue. Malheureusement, en raison des événements du Mali proche, les voyageurs se font rares, et c’est bien dommage.

En plus, Robert est adepte de Pierre Rabhi, expert international en matière de désertification et pionnier de l’agro-écologie. Sous la nuit étoilée, le groupe de Rétais est aux anges, dans ce coin d’Afrique, bien décidé à prendre son destin en mains. Longtemps ces moments resteront gravés dans nos mémoires.

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La potière de Doudou, nous montre son tour de mains. Nous apprenons ce jour-là qu’après l’accouchement, les placentas sont déposés dans les pots de taille moyenne avant d’être enterrés, comme le veut la tradition.

Dédougou - Festival des masquesA Dédougou, pendant une semaine se déroule le FESTIMA, le Festival des masques et des Arts. Cette manifestation culturelle a lieu tous les deux ans, depuis 1996.

A cette occasion, les masques de fibres, de feuilles, de tissus, à plumes, et les masques de nuit d’une vingtaine de villages burkinabés sont exceptionnellement présentés. Les masques sont partie intégrante du patrimoine matériel et immatériel du Burkina Faso. L’événement international attire beaucoup de monde.

Nous y passons une demie-journée, ce qui nous permet d’admirer les masques du Passoré et ceux de Bobo-Dioulasso. Il faudrait rester ici au moins trois jours pour profiter des démonstrations et des conférences et pour plonger plus avant dans la connaissance du pays. Une matinée, sous un soleil de plomb, ce n’est déjà pas mal…

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Voici deux petits films tournés à Dédougou le 25 février. Les masques m’ont impressionnée, peut-être ce sera le cas pour vous… Généralement ils sortent pour les funérailles ou lors de fêtes coutumières. Au cours du FESTIMA il est possible de les photographier, muni d’une autorisation en bonne et dûe forme.

Les masques de fibres du Passoré, province où se situe Arbollé :

Les masques de fibres de Bobo-Dioulasso :

Je pourrais passer des heures et des heures à raconter cette Afrique attachante.

J’ai la chance d’avoir fait partie du groupe des trois derniers Rétais restés sur place à Arbollé, jusqu’au 12 mars. Nous sommes maintenant rentrés dans notre île. Comme vous avez pu le constater, se connecter à Internet dans la brousse est vraiment encore une gageure, même avec l »équipement ad-hoc. La 3G est plutôt de la 2G.

Vivre sans électricité et sans eau autre que celle du puits n’est pas compliqué en soi, et pourtant… Allumer la lumière, ouvrir le robinet d’eau, lire ses messages sur l’ordinateur font partie de nos gestes quotidiens. Pour d’autres, à l’autre bout du monde, ils relèvent du peut-être un jour.

2 réflexions au sujet de « Burkina Faso, à mi-parcours du séjour »

  1. merci à toi de nous transmettre ces images . Je voulais voir des masques en action depuis longtemps et voir le travail de la potière . Y a t-il encore des teinturiers et des fabricants de couleurs ? laurence

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