Olives, noyaux et moulin à vent

Depuis quelques années on peut constater que les oliviers sont à la mode dans l’île de Ré, beaucoup de particuliers ont planté ces arbres. En octobre/novembre, les olives sont en pleine maturité, c’est le moment de les cueillir, et pourquoi pas en extraire le jus afin de déguster sa propre production.

P1260478Surfant sur la saison, l’office de tourisme et la mairie de Loix, ont organisé le 1er novembre, un après-midi consacré à ce fruit. Un événement qui s’intègre dans la démarche Cittta Slow, dont le village a obtenu le label en avril 2014, au bout de trois ans de soumission de dossiers, synonyme du Bon vivre en toute quiétude.

A l’entrée du village, l’oliveraie et le pressoir du Moulin du Puits Salé de Pascal Lemoine, ont servi de cadre à une partie de la manifestation. Chacun pouvait apporter sa récolte, elle était identifiée, pesée, pressée, avant de devenir précieux nectar et mise en bouteille personnalisée au nom du propriétaire de l’huile. Dix kilos sont nécessaires pour obtenir un litre d’huile. 2014 est toutefois une particulière année pour les olives. Les fruits sont dodus, mais une mouche les a attaqué, les entraînant à tomber prématurément. Il faut donc se dépêcher à récolter.

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A l’atelier bouture, chacun peut apprendre comment faire pour démarrer un olivier. Apparemment très facile, mais est-ce que ça va marcher ?

L’important, s’est d’essayer, d’y croire, de chouchouter sa bouture, de l’exposer plein sud, de l’arroser de temps à autre, d’attendre patiemment, et espérer voir ce petit bout de feuille devenir arbre, et pourquoi pas, dans quinze ans, voire trente ans, en récolter ses fruits. Au passage, un bon conseil pour tailler l’arbre : attendre mars-avril.

Pendant que certains s’instruisent autour du pressoir, d’autres s’essaient au Concours du cracher de noyaux d’olives.

Olives de Provence

 

Il faut d’abord manger l’olive. La variété choisie est la Lucques du Languedoc, une olive verte charnue et goûteuse. Pour un cracher de noyau optimal, il est nécessaire de bien la mâcher afin de libérer totalement  le noyau et le transformer en puissant projectile.

 

Le record mondial, 21,43 m détenu par un Espagnol, est à battre. Rassurons-nous, ce concours rétais est le premier, il va falloir encore s’entraîner, même si de bons scores ont été constatés. C’est surtout le prétexte à de bons éclats de rires. Au décamètre, Fabrice Provendier, adjoint à Loix, prend sérieusement les mesures exactes, attention il s’agit d’être précis…

En début d’après-midi, Bernard Lachaise, agronome, a donné une courte conférence sur l’olive. Il a rappelé notamment : « Depuis les débuts de l’humanité les hommes ont associé l’olivier à leur tradition et à leurs rites religieux. 12000 ans avant J.C. les Perses cultivaient déjà l’olivier, puis ce fut au tour des Egyptiens 6000 ans avant J.C. qui l’utilisèrent dans les soins du corps et les rites funéraires. Les Crétois commencèrent l’extraction de l’huile 2500 ans avant J.C. Puis l’olivier arriva dans le midi de la France 600 ans avant J.C.

C’est au sud de Jérusalem que se trouve le plus vieil olivier du monde, qui aurait selon les estimations entre 5000 et 7000 ans. En France, le plus âgé aurait environ 2000 ans et se trouve dans les Alpes-Maritimes à Roquebrune-Cap-Martin.

Ne fut-il pas consacré à Athena en Grèce, qui était la déesse de la pensée car ses attributs étaient la raison, la mesure, la pondération et la sagesse, c’est bien l’huile d’olive qui a été offerte aux dieux antiques comme premier parfum. Dans la mythologie grecque et romaine, l’olivier est le symbole de la force, de la fidélité. C’est un arbre sacré, il est souvent cité dans la Bible. Il est symbole de victoire et de récompense. Il est également symbole de la paix, de la sagesse. Mais c’est surtout son caractère supposé d’éternité qui revient le plus souvent.

Actuellement la consommation française est de 105 000 tonnes, un peu plus d’1,5 litre par habitant pour une production de 5500 tonnes. Nous sommes le 5ème producteur européen. Il existe une centaine de variétés d’olives cultivées en France, les plus répandues sont l’Aglandeau verte, la Grossanne noire, la Salonenque, la Bouteillan, le Cailletier, la Tanche noire, la Picholine, la Lucques et la Sabine ».

L’île de Ré a t-elle le souvenir des oliviers ? Olivier et Béatrice Moulin-Roussel, propriétaires d’un des cinq derniers moulins à vent de Loix, nous ont ouvert les portes de leur maison. Le monsieur est un passionné d’olives, sa propriété est plantée de sept oliviers. Le jour de la fête, il a aimablement autorisé le public à participer à la cueillette d’olives de son jardin.

Il nous a raconté quelques histoires d’olives et d’oliviers, et aussi celle de son moulin.

Leur moulin, à l’instar des 105 moulins à vent ayant jadis existé dans l’île de Ré, n’avait pas pour vocation de presser les olives. Ils étaient utilisés pour moudre les grains d’orge, et accessoirement de seigle, cultivés sur les bosses des marais salants. Il est estimé que 80 étaient en état de fonctionner en même temps. Ce moulin dit de l’Abbaye, également appelé Moulin des Tourettes,  dépendait de l’Abbaye de l’Herm en Vendée. Il date vraisemblablement du 16e siècle. Tout autour, on peut voir des meules dormantes, et aux quatre coins des bornes qui servaient à accrocher une grande perche, le guivre, qui permettait de faire tourner le toit de bois et ainsi mieux exposer au vent les voiles des ailes du moulin. Lors de l’acquisition de la bâtisse, Olivier Moulin-Roussel a retrouvé des pièces de monnaie datant de l’époque Louis XIII, des dés à coudre les voiles du moulin ou à jouer, des fragments de longues pipes en terre, un écu danois datant de 1771 montrant la vitalité des échanges commerciaux à cette époque, des débris de poteries saintongeaises et aussi des projectiles militaires, « balles éclatées ou non, rappelant que le moulin a servi de point d’appui en 1627 au repli des Anglais vers la fosse de Loix ».

Après avoir monté les trente marches, la perspective sur le village, à environ six mètres de haut, en a extasié plus d’un.

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Un bien bel après-midi pour démarrer le mois de novembre !

 

2 réflexions au sujet de « Olives, noyaux et moulin à vent »

  1. bonjour,
    est il toujours possible de venir avec sa production d’olives afin d’extraire l huile ?
    si oui quand ? et quelles en sont les conditions….
    merci pour vos informations.
    Cordialement
    Annick Malhaire

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