Mercredi 17 août, Samuel Chaudet (à la barre) et Paul Derrieux (au foc), décrochent le titre de champions du monde des Cazavants, organisé par le CNAR (Cercle Nautique d’Ars-en-Ré) sur le plan d’eau du Fier. Ce n’est pas rien quand on a respectivement 14 ans et 17ans, visiblement, ça donne des ailes et le sourire…
Les deux garçons sont licenciés au CNAR. 
Borgnefesse, le Cazavant polyester sur lequel ils ont concouru, va pouvoir ainsi rajouter une quatrième étoile sur sa coque, puisqu’il a déjà gagné par trois fois. Alex Terrier, chef de la base nautique du CNAR, est le préparateur du bateau. Bravo !
Mardi dernier, le vent est de force petit 2. Il passe d’ouest, à sud-ouest, pour finir en nord-ouest. Le temps est couvert, mais il ne fait pas froid. Un petit clapotis berce gentiment les voiliers.
A 15h39, seize bateaux sont sur l’eau pour décrocher le titre convoité. Une seule manche : deux tours, deux triangles, virement à la bouée du chenal des Portes, virement à la bouée du Martray, puis retour au ponton de la case de voile du CNAR.
Le coefficient de marée est de 83, la mer est pleine à 17h08.
Top départ au coup de corne ! Les voiliers sont classés en quatre catégories.
Catégorie Cazavants polyester. Au nombre de huit : P’ti Moine, P’tit Grain, Pepino, Panache, La Joconde, Borgnefesse, Rhea.
Ils ont été construits par Pascal Goumard, après 1997, sur le même plan que ceux fabriqués en bois par son grand-oncle, Gaston Cazavant, charpentier de marine à Ars.
Catégorie Cazavants bois. Ils sont deux bateaux, de la première génération, longs de 5,25 mètres. Corbejeau est sorti des mains du charpentier de marine, dans les années 1965-1970, il y a donc environ cinquante ans. Marcel a été initialement construit en bois, toutefois sa coque a été plastifiée par la suite. L’équipage porte fièrement une chemise au nom du bateau, avec pour devise : Proud to do it.
Entretenir aujourd’hui un vieux bateau en bois, relève de la passion, voire de l’exploit. En tout cas, mieux vaut s’y connaître en la matière.
Catégories vieux gréements, ou assimilés comme tels :
Le grand Cazavant Jeannette Roger, bateau en bois, est unique en son genre, de par sa taille et sa longueur : 6,50 mètres. Gaston Cazavant n’en a construit que quelques-uns dans ce format. Celui-ci date de 1959. Il est très lourd, et pour donner son maximum il a besoin d’un vent soutenu. Ce n’est malheureusement pas le cas ce jour là… Son port d’attache est dans l’anse de La Patache, aux Portes. Tous les hivers, il se refait une beauté, pour pourvoir continuer à naviguer encore et encore.
La yole, dénommée 6 Frères, est une embarcation légère et allongée, avec un faible tirant d’eau. Sa coque bleu ciel, son arrière norvégien, sa voile aurique ivoire, et son foc rouge bordeaux, la rendent facilement identifiable. Quelle élégance !
Un prototype, dont la voile porte le n° 78. Le gréement est celui d’un ancien Cazavant, dont la coque a été refaite. Rien se ne perd, tout se transforme…
Un Cormoran, qui répond au joli nom de Frimousse. Pour le reconnaître sur l’eau, rien de plus aisé : l’oiseau est dessiné sur sa voile. Un bateau léger, qui file vite. Il gagne d’ailleurs la première place de sa catégorie.
Grain de Sel. Ce bateau en bois est aussi unique en son genre. Il a été construit en 1938 par Gaston Cazavant, à partir d’un plan de yole, à la demande de Lucien Gaget. Il habitait au Martray et il voulait s’en servir pour aller la pêche. D’où son arrière norvégien, pour faciliter la remontée des filets de pêche. Au départ, il était armé d’une double paire d’avirons. Par la suite, le fils du propriétaire l’a fait gréer, par Monsieur Cazavant, avec une grand voile et un foc. C’est sans doute le plus ancien bateau du Fier. Il a 78 ans !
Un Finn, skippé par Monsieur Denis, est classé dans une catégorie à part. Il est le seul sur l’eau de ce type pour cette régate. C’est un bateau très bon marcheur, comme disent les voileux. Très logiquement, ce dériveur termine premier, toutes catégories confondues. En une heure et cinq minutes, il boucle le parcours.
Voir plein de voiles sur le Fier d’Ars, ça fait vraiment plaisir ! Tous ces bateaux sont bien beaux… L’ambiance est bon enfant, les règles de régates sont parfaitement respectées. Dans chaque catégorie, Borgnefesse termine le tour en 1 heure 21minutes. Frimousse en 1 heure 30 minutes et Marcel en 1 heure 39 minutes.
Pour la première fois, la remise des prix a lieu sur la cale Cazavant, inaugurée récemment. L’exposition consacrée à Gaston Cazavant a de nouveau été mise en place, là où se situait précisément l’atelier du charpentier de marine. Un authentique lieu de patrimoine… Les locaux ont été spécialement ouverts par la CDC, propriétaire actuel du bâtiment. L’exposition, organisée par l’AIA (Association Information Arsaise) a encore connu un grand succès. Pendant deux jours, plus de 400 visiteurs sont venus se souvenir, ou découvrir un pan d’histoire du port d’Ars.
Tous les compétiteurs ont reçu des cadeaux, offerts généreusement par les commerçants du village.
Voici un retour en vidéo sur un après-midi bien sympathique :
En août 2017, prendra place la 50e édition du Championnat du monde des Cazavants et vieux gréements. Ça se fête ! D’ores et déjà, Jean-Pierre Patrucchi, président du CNAR et son conseil d’administration, font appel aux bonnes volontés, et à une massive participation de ces bateaux mythiques du Fier d’Ars, afin que l’anniversaire soit digne de ce nom.
Si le coeur vous en dit, pour se joindre à l’équipe, vous pouvez appeler Jean-Pierre : 06 13 13 08 98.