Difficile de compter le nombre de Rétais qui se sont mobilisés cet après-midi à Saint-Martin de Ré pour montrer leur solidarité face à la barbarie des 7 et 8 janvier.
3 500 ? 4000 ? 4 500 ? La marche, décidée hier en fin de matinée à l’initiative des maires de l’île de Ré, a été amplement relayée par les réseaux sociaux et le bouche à oreille.
De mémoire de Rétais, on n’avait jamais vu autant de monde ainsi ensemble. Surtout pendant un mois de janvier, où l’on sait que pas mal de résidents permanents prennent leurs quartiers d’hiver à l’étranger au soleil, en attendant la reprise de la saison touristique. On peut estimer à environ 30 à 40 % de la population, présente à l’heure actuelle sur l’île, qui s’est rassemblée.
A 15 h, le cortège part du parking Vauban. A sa tête, les maires et les représentants des dix communes rétaises. La foule s’avance tranquillement sur le port et dans les rues en direction de la place de la République.
Cela fait chaud au coeur de voir les familles rétaises, venues des dix villages, toutes générations confondues, de tous milieux sociaux, ainsi réunies ainsi dans une grande fraternité et une humanité partagée.
Une minute de silence est suggérée par Lionel Quillet, président de la CDC. Puis les applaudissements éclatent. Une voix dans la foule entonne alors la Marseillaise. Elle est spontanément reprise, avec ferveur. Moment d’intense émotion. Applaudissements. Ensuite tout le monde se parle, se fait un petit signe de reconnaissance. D’autres se dirigent vers des carnets qui ont été ouverts afin que chacun puisse s’exprimer. Une bien agréable et chaleureuse parenthèse…
La semaine prochaine, dans les mairies, d’autres registres vont être mis en place pour ceux qui n’ont pas y accéder aujourd’hui en raison du grand nombre qui voulaient écrire un mot ou faire un dessin, et à ceux qui n’avaient pas pu être là.
A Saint-Clément des Baleines, en tout début d’après-midi, un rassemblement citoyen avait été proposé par des habitants du nord de l’île, au Pas de Zanuck, sur la Conche. Un autre moment, familial et amical, sous le soleil, dans ce lieu si privilégié, où tous discutaient et échangeaient sur les événements tragiques des derniers jours.
Ce soir, il m’est rapporté qu’à La Rochelle cet après-midi ils étaient 20 000 à défiler.
Je suis épatée de voir cette mobilisation partout en France, à Paris, dans les villes et même dans les coins les plus reculés. Toute la semaine nous avons tous été bien bousculés, bien ébranlés par les terribles nouvelles devant lesquelles nous avons eu les jambes coupées… Dans plusieurs villages de l’île de Ré des minutes de silence ont été observées le jour du deuil national, le 8 janvier, et de la même façon lors des différentes cérémonies des voeux des maires.
Nous n’oublierons jamais ces moments inédits et historiques, ni ce formidable élan du jour.