Les cinq bénévoles des Amis d’Arbollé sont rentrés depuis quatre mois du voyage de coopération humanitaire. Le groupe, dont j’ai fait partie, a séjourné dans le village de brousse du Burkina Faso, entre deux et cinq semaines selon les emplois du temps des uns et des autres. L’association Les Amis d’Arbollé existe depuis 33 ans, au fil de toutes ces années des liens d’amitié se sont créés.
Le numéro 22 du TAM TAM, bulletin de liaison avec les adhérents et les sympathisants de l’association, vient de sortir. Il relate le dernier séjour qui fut agrémenté de pas mal de péripéties sur place. Il donne des nouvelles des amis burkinabé, il évoque les projets. Si l’envie vous prend de découvrir ce magazine, appelez René et Flavie Chaussin, respectivement président et secrétaire des Amis d’Arbollé (Tel : 05 46 29 22 94), ils se feront un plaisir de vous le commenter.
Lors de l’assemblée générale du 5 avril 2014, les adhérents ont posé beaucoup de questions à ceux qui était du voyage. Notamment le devenir de l’association des femmes ALFA, dont les Amis d’Arbollé soutiennent activement les projets de transformation des noix de karité et de neem, avec l’appui de la Région Poitou-Charentes et de la commune d’Ars-en-Ré. « C’est pas facile, mais ça va aller », comme le disent souvent nos amis burkinabé dans leurs propos…
Dans les semaines qui ont suivi, une bonne surprise attendait l’association. L’école privée Sainte-Catherine de La Flotte a contacté les Amis d’Arbollé afin qu’ils présentent leurs activités sur l’île de Ré et celles au Burkina Faso. Après un exposé, le 5 mai, un vote a eu lieu : les enfants et les enseignants ont décidé d’apporter une aide à l’association.
« L’aventure a débuté en septembre 2013 lorsque les élèves de la classe cycle 3, CE2, CM1, CM2, ont vu le film » Sur le chemin de l’école ». Ils ont été sensibilisés sur le sort de ces enfants et ils ont décidé d’engager des actions afin de récolter des fonds et d’aider une association à rendre plus douce la vie de certains enfants » explique Aude Levray, leur enseignante.
Plusieurs actions ont été menées par l’école Saint-Catherine, auxquelles ont activement participé toutes les classes ainsi que les parents : bourses aux jouets et aux vêtements, spectacle de théâtre, et aussi des ventes d’arbustes symbolisant l’espérance sur le marché de La Flotte et à l’école. La Fête des Lumières a été organisée dans toute l’île, des bougies votives ont été proposées à la vente afin que les Rétais illuminent leur balcon lors du week-end pascal. Et les enfants ont couru 26 kms, pour que chaque foulée accomplie symbolise les pas qu’effectuent quotidiennement certains enfants du monde pour se rendre à l’école.
Le 13 juin un chèque de 1200 € a été remis aux Amis d’Arbollé pour permettre l’achat de vélos et de changer quelque peu la vie d’une quinzaine de petits écoliers burkinabé. Il est vrai que si les enfants des 46 lieux-dits d’Arbollé vont à l’école à pied, il n’est pas rare que certains parcourent la brousse sur 15 km, sachant que l’école débute à 7 h 30 ! René Chaussin, président des Amis d’Arbollé a précisé que les vélos resteraient affectés à l’école, afin qu’un maximum de scolaires puissent profiter de ce magnifique don. Un énorme merci à tous !
Reste à déterminer le choix de l’école, avec l’Inspecteur principal d’Académie en charge des écoles primaires d’Arbollé, dont les Amis d’Arbollé ont fait la connaissance lors du dernier séjour. La mairie d’Arbollé et sa majesté Naba Koom, chef coutumier, ont été parallèlement prévenus de ce projet.
Les activités sur l’île de Ré se perpétuent. Même si, pour le moment, l’association a décidé de mettre en sommeil toute contribution au village d’Arbollé, compte tenu des événements qui se sont déroulés pendant le dernier séjour, et de ne pas donner suite actuellement aux demandes de doléances. Mais l’attachement au village est tel, qu’elle ne peut que suivre attentivement, au quotidien, l’actualité d’Arbollé.
Le loto du 27 avril a rapporté 1300 €. Le 13 juillet, en dépit d’une météo exécrable, les ventes de gâteaux et d’objets artisanaux sur le parvis de l’église d’Ars ont renfloué la cagnotte de 1 000 €, et au marché nocturne du 20 juillet encore 190 €. Les deux ventes portes ouvertes du stock des 9 et 16 juillet ont rapporté 600 €. Au total environ 3000 €, gardés en réserve pour les projets futurs qui ne manquent pas.
Les prochaines activités : un loto mardi 5 août en nocturne à la salle des fêtes d’Ars, une nouvelle vente de gâteaux et d’artisanat burkinabé vendredi 15 août sur le parvis de l’église d’Ars, une brocante le 17 août sur le port d’Ars et une autre vente du stock le mercredi 20 août.
Un bémol cependant : aux alentours du 14 juillet, le stock entreposé dans l’ancienne salle des sports d’Ars-en-Ré a été vandalisé, une partie a été volée et le tivoli de l’association saccagé. Evénement que René Chaussin déplore : » Nous avons été obligés de déposer une plainte auprès des gendarmes. Ce stock représente beaucoup d’efforts fournis par tous les bénévoles de l’association. Les mamies tricoteuses et couseuses se démènent pour confectionner de très jolies choses que nous revendons au profit d’Arbollé. Ce vandalisme est bête et gratuit… ».
Et à Arbollé, comment ça va ?. Malgré les difficultés, les femmes de l’association ALFA n’ont pas baissé les bras, elles sont courageuses ! A la suite de la fermeture de leur local au bord du goudron, c’est le mot utilisé là-bas pour désigner la route goudronnée, elles se sont repliées chez un particulier où elles peuvent de nouveau exercer leur activité de savons et d’huile de karité. Leurs savons sont de petites merveilles de finesse, leurs huiles adoucissent la peau. Les quelques unités rapportées dans les bagages des Amis d’Arbollé se sont vendues comme des petits pains… En ce moment, là-bas c’est la saison de l’hivernage, il pleut souvent, mais qui dit pluie, dit eau, dit futures récoltes.
Pour terminer ce post, ayons une pensée pour les familles de ceux disparus dans le crash de l’avion d’Air Algérie qui a décollé de Ouagadougou et qui n’est jamais arrivé à destination. Il y avait à bord, entre autres, un nombre conséquent de bénévoles d’associations qui oeuvrent au Burkina Faso pour ce pays tant attachant… Au moment où René Chaussin et moi-même préparions cet article, j’ai reçu un coup de fil de Mireille Baril qui agit également au Burkina Faso à travers l’association Kader à Loix. Le docteur Zala, patron de la clinique pédiatrique Persis à Ouahigouya et son équipe, sont profondément affectés de la mort d’une jeune femme bénévole à qui ils ont dit « A l’année prochaine » avant qu’elle ne prenne l’avion. A vous aussi Docteur, vous qui êtes si dévoué pour votre pays, nous pensons bien fort.