Fabienne, écogarde à la communauté de Communes, raconte bien l’histoire du ré-ensemencement du homard dans l’île de Ré, Elle est en quelque sorte la maman de l’idée du projet. Vendredi soir, elle m’a appris plein de choses sérieuses.
« Quand nous étions en surveillance de l’estran, les gens nous parlaient avec nostalgie du homard, de l’époque où ils en pêchaient encore » se souvient-elle. Aussi simplement que cela, le homard s’est invité aux voeux de la CDC.
Ce crustacé sédentaire aime rester à l’endroit où on le pose. Il met quatre à cinq ans pour atteindre une belle taille, une taille d’adulte. Il paraît que nous sommes à l’heure de la mondialisation et de la PMA. 2 500 homards, futurs Rétais, cherchent parrains et marraines. Ce sont des « homards gammarus », de la même caractéristique, de la même espèce, que ceux que l’on trouvait jadis sur l’estran rétais. Quand ils arriveront sur l’île, ils mesureront quelques centimètres. En attendant, ils sont développés dans une écloserie anglaise, et plus précisément en Cornouailles. Arrivés chez nous, ils seront mis en quarantaine dans une entreprise aquacole pour étudier s’ils sont en bonne santé.
Et après ? En juillet prochain, les bébés homards seront implantés par des plongeurs professionnels dans des zones quasi inaccessibles, des zones interdites de pêche aux crustacés depuis 1974, localisées par un GPS. Ces espaces rétais ont été pré-déterminés par les écogardes et leurs partenaires au large du Phare des Baleineaux à Saint-Clément des Baleines. Ils seront sous haute surveillance, car ils constitueront une sorte de nurserie sauvage. Les post-larves auront alors trois mois, elles iront immanquablement se réfugier dans le sable dans lequel elles vont grossir et se nourrir. Le homard est omnivore. Toutefois, même encore fragile, il sait déjà se défendre, ses pinces sont déjà formées. L’âge maximum en mer est estimé à 15-20 ans. Chaque femelle peut porter entre 5 000 et 50 000 oeufs, mais seulement deux à trois homards par ponte atteignent l’âge adulte. Les homards feront l’objet de comptages réguliers.
Le soir des voeux, Lionel Quillet, président de la CDC, a d’ailleurs invité les bénévoles plongeurs écolos à aller donner un coup de main pour participer aux comptages scientifiques. Au fil du temps, les homards ne manqueront pas de s’échapper d’eux-mêmes de l’endroit pour aller chercher pitance ailleurs. C’est ainsi que nous aurons peut-être la chance les uns ou les autres d’un pêcher un… qui sait…
Le programme prévoit un ré-ensemencement de 2500 homards chaque année, et ce, pendant cinq ans au minimum. Cette action en faveur de l’ environnement est financée par le budget de l’écotaxe, il en coûtera 10 000 euros au total. Les parrains et marraines de homards auront régulièrement des nouvelles de leur progéniture.
Pas sûr qu’on ait envie de les manger une fois qu’on se sera attaché à sa bête. Mais quand même, c’est bien bon le homard !
L’adoption est gratuite, le nombre d’adoptants est limité, les premiers inscrits et les enfants sont prioritaires. Il suffit de remplir le formulaire d’adoption avant le 20 avril. Aux dernières nouvelles, les adoptants sont déjà nombreux, la liste s’allonge de jour en jour.
Lors de la cérémonie des voeux, des homards en peluche ont été symboliquement attribués aux élus et à quelques personnalités. Découvrez les photos et les images.
Superbe initiative qui ne peut que réjouir tout le monde, Rétais et vacanciers, élus et gastronomes, jeunes et vieux, sans parler des écolos…Bravo à madame l’éco-garde et merci à Maryline pour cette bonne nouvelle.
où peut on avoir le formulaire d’adoption ???