Au musée Ernest Cognacq, à Saint-Martin de Ré, une expo rend hommage à Chantal Gousseau. L’artiste-peintre rétaise s’en est allée brutalement au printemps dernier.
Catherine Métais, elle-même artiste, raconte la genèse de cette exposition : “ Sa disparition a été très dure pour nous tous. Elle était l’âme du Festival d’arts actuels organisé chaque année à Saint-Martin en juin. Elle donnait l’élan, en étant toujours gaie et chaleureuse, elle abattait un gros travail. Nous nous sommes retrouvés en équipe réduite, elle était néanmoins présente partout. Avec le musée, nous lui rendons ainsi hommage, en tant qu’artiste et en tant que femme ”.
Chantal Gousseau a porté le Festival d’arts actuels pendant sept ans.
“ Ce Festival c’est son idée. C’est la suite de ce qu’elle avait organisé dans son champ aux Marattes, entre Le Bois et La Couarde. Un dimanche de début juillet, une vingtaine d’artistes arrivaient avec leurs oeuvres. Le public venait. On se marrait bien, c’était à chaque fois une grande fête qui se terminait par une sardinade monstre. Il y a eu quatre éditions. Après, Chantal a pensé qu’il fallait passer un cran au-dessus. Avec quelques-uns de ses amis peintres de renommée nationale, elle a lancé l’idée d’un festival, Au début l’événement était encore très amateur, même dans la qualité des oeuvres. Depuis sept ans, il s’est professionnalisé. Elle était très heureuse de constater qu’il gagnait en qualité d’année en année ”.
Chantal Gousseau avait un univers pictural bien particulier. Elle peignait essentiellement des petits formats. L’explication en est que son atelier du Bois-Plage était minuscule : 10 m2.
“ Elle était avant tout portraitiste. Elle n’a pas eu d’enfant. Ses nièces, Clémentine et Sarah, ont été ses modèles depuis leur plus jeune âge, tout comme les enfants de ses amis. Elle peignait aussi des portraits sur commande ” commente Catherine Métais.
Une trentaine d’oeuvres ont été choisies avec ses proches. Elles reflètent les différents thèmes de son travail.
Les expressions sont saisies au plus juste. Regards profonds, gestes, tout est vie… Chantal a elle même développé son aptitude au dessin dès l’âge de 6 ans.
Il y a aussi des paysages de l’île de Ré, où l’artiste est née en 1953, et où elle a grandi. Après un détour professionnel dans l’édition musicale, pendant de longues années à Paris et à Bordeaux, elle est revenue dans l’île pour s’y installer durablement.
Les paysages d’Eymoutiers, dans le Limousin, sa seconde patrie, témoignent de cet autre coin de France qu’elle affectionnait, là où son compagnon lui avait installé un atelier.
“ Je l’ai rencontrée au début des années 2000, à l’occasion des Journées des peintres à Saint-Martin. Nous avions chacune notre style artistique, mais nous nous sentions proches et très complices ” raconte avec pudeur Catherine Métais.
Dans le cadre d’une exposition organisée à Berlin, Chantal a réalisé des portraits d’enfants de toutes origines, peints sur des panneaux carrés. Certains sont exposés ici.
Son univers personnel est exprimé au travers de quelques tableaux : un auto-portrait lavis sur papier, un dessin au crayon de sa mère endormie, une étude de nu en rappel des cours de dessins qu’elle donnait, sa prédilection pour les enfants, la plage, son cher chat Fatouche…
Deux toiles figurent des animaux. Des scènes familières. Le trait est vif et l’humour présent.
Son tablier de peintre, posé sur son chevalet, pourrait laisser supposer qu’elle n’est pas loin…
L’exposition se termine le 31 octobre. Après le musée sera fermé pour travaux. Il ne reste donc plus que quelques jours pour saluer la mémoire d’une femme qui s’est beaucoup investie dans le monde artistique de l’île de Ré.
Comme quoi il n’est jamais trop tard pour très bien faire. Merci Maryline c’est top.