La vie à la campagne

A Loix,  le 28 août dernier, la décision d’acquérir une vache a été très sérieusement votée en conseil municipal.  Clochette et Coquette

Il a d’abord fallu la trouver. Jacques Breuilh, vétérinaire, consulté à ce sujet, a accepté de dénicher l’oiseau rare et de la vacciner. Le choix s’est porté sur une bête de race jersiaise, de l’île de Jersey, pas trop imposante, mais solide pour s’adapter aux marais et pour résister aux vents rétais. 

La vie à la campagne - Arrivée de Clochette
Clochette bébé.

Clochette est née le 9 octobre 2012, en Vendée, précisément à Benet, village situé à 10 km de Niort, dans l’élevage de Franck Mennesseau. Depuis on avait régulièrement des nouvelles de la future Loidaise :  elle grandit, elle ne veut pas quitter sa mère, elle se sèvre lentement…  la pluie et le vent rétais ont sensiblement repoussé son arrivée dans le village. 

 

Six mois d’attente, et samedi dernier, elle était enfin là, accueillie par les enfants, les parents, les agriculteurs de Loix, et aussi André Léau, venu en spécialiste bovin pour prodiguer ses précieux conseils. D’emblée, Clochette a été plongée dans le bain rétais, avec une belle petite pluie glacée. elle a léché les mains tendues en guise de bienvenue.

 

La vie à la campagne - Arrivée de CoquetteUn animal n’aime pas la solitude. Pour l’accompagner dans sa nouvelle vie, Florence Breuilh, a offert une chèvre de 8 ans, de l’élevage de Richard Lefort de Loix. Elle  répond au doux nom de Coquette.

 

 

La vie à la campagne - Arrivée de ClochetteFrancis Vion, conseiller municipal et  agriculteur, en aura la responsabilité. Il ira remplir l’abreuvoir chaque semaine, et la caresser tous les jours afin de la sociabiliser en douceur. En la découvrant, il lui a déjà attribué toutes les qualités : « Elle a toutes les options. Un chasse-mouches à l’arrière semi-automatique, un klaxon à 2  temps meuh-meuh, 4 pattes motrices, 4 robinets pour fournir du lait et de belles boucles d’oreilles ».


La vie à la campagne - Arrivée de Clochette et CoquetteYannick  lui a même fabriqué un joli écriteau avec son nom. il n’est que provisoire, les enfants de la maternelle de Loix vont imaginer son nom définitif.

 

 

La vie à la campagne - TamarisClochette et Coquette devraient avoir prochainement une nouvelle amie, une poule, qui se perchera sur le tamaris du champ.

 

 

La vie à la campagne - Arrivée de Clochette et CoquetteClochette fait déjà l’unanimité. Il y aura du monde pour s’en occuper ! Pour le moment elle sera nourrie au foin et dès les beaux jours, elle pourra paître dans l’enclos herbeux d’un hectare. Il a été tout spécialement débroussaillé et défriché pour elle.

 

La vie à la campagne - Arrivée de Clochette et CoquetteLe maire de Loix, Lionel Quillet s’est réjoui :  » 20 ans de mandat pour en arriver là ! ». Le sujet n’est pas une boutade. C’est l’occasion de renouer avec le passé agricole, de créer une animation dans le paysage, et pourquoi pas de susciter du  lien social autour de l’animal. A Loix, il n’y a pas si longtemps, une dizaine de familles possédaient des vaches. 

Cette histoire délie les langues. Il suffit d’appuyer sur le bouton « vache » et les souvenirs remontent. Nombreux ont connu l’île de Ré et ses vaches, élevées en liberté et paissant sur les bosses de marais et dans les champs, de Rivedoux jusqu’aux Portes. On allait chercher le lait à la ferme, un petit bidon à la main. Aujourd’hui Clochette est semble-t-il la 18ème vache présente sur l’île.

Et maintenant, un peu de patrimoine :

La vie à la campagne en 1964

A Loix, le cheptel a grossi d’années en années. En 1953,  on comptait 44 vaches laitières, en 1954 elles étaient 50 et en 1964 il y en avait 96. Plus les taureaux, les boeufs et les vaches de travail et les jeunes élevés. Cela a représenté jusqu’à 110 bovins.

Dans ce même laps de temps, la production laitière de la commune est passée de 134 945  litres en 1953 à 232 946 litres en 1964, situant Loix au premier rang de la production laitière de l’île de Ré. A l’époque on dénombrait 26 exploitations, dont cinq importantes en ce qui concerne les bovins. Le reste était réparti dans les autres exploitations à raison de une ou deux bêtes par étable.

Les vaches laitières étaient soit des FFPN (Française Frisonne Pie Noir), soit des Normandes, soit de races hétérogènes. La plupart étaient traites à la main. Sur les treize vaches que comptait  la ferme des Tourettes, une des plus grosses exploitations, quatre étaient inscrites au Herd Book, sorte de registre généalogique du pedigree. La moitié des vaches de Loix appartenaient au boucher du Bois-Plage. En échange de la fourniture de laitières aux exploitants, il recevait les veaux en contre-partie.

Le lait était entièrement commercialisé à la Coopérative du Bois-Plage fondée en 1927. Chaque matin, un camion portant des bidons métalliques venait le ramasser dans les fermes. Une partie du lait était laissée au dépôt de la commune pour être vendu en vrac à la population. La Coopérative transformait le lait de la traite du soir en beurre. La caséine était récupérée pour la vente en poudre destinée aux industries de colle et de laine artificielle. Source : Jean-Noël Joubert – Monographie communale Ecole Supérieure d’Agronomie d’Angers 1964. 

En 1927 au hameau de La Violette, à l’entrée du village, une laiterie s’est installée pour l’écrémage et la fabrication du beurre. Elle a duré une dizaine d’années. Source : Archives départementales.

La vie à la campagne - Arrivée de ClochetteClochette de Loix produira-t-elle du lait ? Qui sait… Qui peut assurer la traite manuelle si besoin ? Pour le moment bienvenue à Clochette et à Coquette ! Elles seront officiellement intronisées dans le village lors de la manifestation Fourchettes et Binettes qui aura lieu le 19 mai.

Laisser un commentaire