L’igname d’Arbollé en fête

Palabres ordinaires des petits moments de la vie burkinabèe

Ecrire un post depuis la brousse africaine n’est pas chose aisée. « Pana na yé, c’est pas facile ! ». Je n’ai pas pu bloguer depuis une semaine, le réseau est fluctuant voire inexistant. Depuis hier, je suis  à  Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, internet passe bien. Ouf ! Voici donc un nouvel épisode des petits moments de la vie burkinabée.

Dimanche dernier, 4ème édition de la Fête de l’igname, qu’on appelle yuya en langue mooré. C’est un tubercule dont la consistance et le goût pourraient faire penser à la pomme de terre de chez nous. Il est cultivé en billons, sortes de sillons en hauteur comme le font aujourd’hui certains agriculteurs rétais ou comme cela se pratique pour la culture de l’asperge.

Les festivités ont duré la matinée sous une chaleur écrasante, genre 45° ! Le ministre de l’Agriculture  et le ministre de la Culture et du Tourisme ont honoré les cérémonies de leur présence.

Cette fête est très importante, il y a une volonté évidente de redonner des lettres de noblesse à ce tubercule, d’autant qu’il ne peut être cultivé partout dans le Burkina Faso. Il s’adapte particulièrement bien aux conditions arides du terrain de la région où l’eau ne s’infiltre pas.  L’igname d’Arbollé est la seule adaptée à la faible pluviométrie, l’unique cultivée en zone sèche. La production se fait en rotation et en association avec des productions céréalières pluviales. La récolte a lieu de décembre à février. Ces dernières années, la commune d’Arbollé a produit entre 600 et 800 tonnes d’ignames.

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La journée promotionnelle de l’igname est, comme il se doit, ponctuée de danses et de chansons locales. Des moments magnifiques de couleurs et de sonorités bien particulières.

Un slameur a retenu particulièrement mon attention. Avec ses mots de poète, il interpelle sur le changement climatique.

Des récompenses ont été distribuées aux producteurs méritants : le plus jeune, le plus âgé, celui qui a réalisé le plus beau stand, le plus innovant, le plus régulier tout au long de l’année…

Plusieurs stands présentaient les ignames. D’autres étaient tenus par les femmes qui présentaient le travail du coton ou celles de l’association ALFA et leurs produits dérivés du karité et du neem.

La fête de l’igname était relayée en direct sur l’antenne de la radio d’Arbollé, laquelle diffuse ses programmes sur tout le département. Nous avons passé un très bon moment, au milieu de la population.

René et Flavie Chaussin et l'équipe de la radio d'Arbollé
René et Flavie Chaussin et l’équipe de la radio d’Arbollé.

L’igname est vendu par les femmes au bord de la route, au bord du goudron.Ignames d'Arbollé - 22 février 2014

 

 

 

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