Le week-end dernier, en allant au Salon du livre au Bois-Plage je suis tombée sous le charme d’ un bien joli et intéressant ouvrage intitulé « Saveurs sauvages de Ré ». Il est sous-titré « Promenade gourmande des herbes folles de l’île ».
C’est à la fois un recueil des plantes qui poussent à l’état naturel et sauvage dans l’île de Ré, un livre de recettes de cuisine, une promenade en images dans l’île.
Il fait aussi référence à l’histoire de l’île, à sa géologie, aux échanges des plantes grâce au commerce des bateaux dans les temps anciens. Il parcourt le monde, la biologie, les effets positifs des plantes sauvage sur la santé. C’est un ouvrage bien documenté, passionnant. En plus, il m’a donné envie de cuisiner ces plantes dont nous disposons au quotidien.
Les recettes sont proposées par Diana Ubarrechena et par George Oxley.
En plus de leurs vertus gustatives, ces plantes ont un intérêt sanitaire.
J’ai appris que la cressonnette était une « vraie cure de jouvence pour notre cerveau ». La petite pimprenelle, que l’on trouve aux abords des ruines de l’Abbaye des Châteliers à La Flotte, « faisait partie des plantes du Capituaire de Villis que Charlemagne imposa à tous les monastères, c’étaient alors des plantes médicinales et comestibles, stratégiques pour l’armée impériale ».
Du temps de Rabelais « la criste marine était la meilleure chose pour accompagner un vin blanc ou rosé, car elle empêche la formation des carbonates de calcium et autres résidus dans les reins. Plus de calculs avec le vin blanc, boire sans compter ! ». Il y a aussi des pointes d’humour dans les textes signés par George Oxley…
La beta maritima, la betterave sauvage, « a été mise en avril 2013, sur la liste prioritaire des molécules pour lutter contre la maladie de Parkinson par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) ».
Le souci des champs, calendula arvensis, est excellent pour les coups de soleil, il est aussi « un indicateur météo sûr : s’il se ferme soudainement le temps change, un orage menace ».
Et il en y a bien d’autres encore ! Les auteurs présentent un herbier détaillé sur treize pages, afin d’apprendre à identifier les plantes rétaises sauvages.
Des photos en noir et blanc ponctuent les pages de ce livre. Elles sont signées Stéphane Schein. Jusqu’à fin août, elles font l’objet d’une exposition à la galerie François Giraudeau aux Portes-en-Ré. Magnifiques prises de vues d’instantanés de l’île de Ré, elles font rêver. Ce sont nos paysages familiers, ceux justement où poussent ces plantes.
A la fin du livre, les auteurs définissent une charte de cueillette : « Bien identifier les plantes comestibles. Nous ne cueillons que les plantes dont nous sommes sûrs de leur identification. Certaines confusions peuvent se révéler indigestes, toxiques, voire mortelles. Chaque fois que nous avons un doute nous nous abstenons. L’identification sert aussi à ne pas détruire les espèces rares ou protégées. Avant de cueillir nous évaluons si la zone est polluée car les plantes y sont toxiques : évitons les bords de routes et tous les champs qui ne sont pas cultivés en agriculture biologique où les plantes accumulent des pesticides de synthèse. Ne prélevons que les parties consommables avec un couteau ou des ciseaux sans abîmer les plantes pour leur permettre une repousse vigoureuse et continuer leur action sur le sol. Laissons les fleurs pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles et des graines pour qu’elles se reproduisent. Nous goûtons toujours avant de cueillir. Nous utilisons des sacs de papier ou des paniers pour conserver l’intégrité et tous les goûts des plantes cueillies ».
J’ai oublié de vous dire que le format de ce livre n’est pas commun, tout comme le papier utilisé. Il est facile à rouler dans son panier avant d’aller faire un tour à la recherche de ces merveilles que la nature nous offre.
Je suis allée rencontrer les trois auteurs de ce livre, le jour où ils dédicaçaient leur livre à la galerie François Giraudeau. En images, voyez et écoutez la passion qui les anime sur le sujet.