Déjà quinze jours après les terribles et horribles jours des 7 et 8 janvier. Après la sidération et les rassemblements, l’heure est aux questionnements et à l’avenir.
Le sujet est présent dans les discussions, les paroles se libèrent… La vie a repris son cours, mais tout cela laisse des traces.
Plusieurs d’entres vous m’ont adressé des dessins que j’ai déjà fait figurer dans le blog. Depuis, j’en ai reçu d’autres.
Katherine Margaritis, artiste-peintre installée à l’île de Ré, m’a confié deux dessins. Le premier, celui de son père Gilles Margaritis, il représente un clown triste : « Devant cet événement, comme tous les gens du spectacle, il aurait sans doute réagi spontanément, et il aurait pris sa plume pour dessiner. Etrangement, pendant ces deux jours, je suis tombée sur ce dessin qu’il avait réalisé dans les années 60. La coïncidence m’a frappée. Je suis heureuse de le partager ».
Katherine m’a également fait parvenir son propre dessin : « Moi qui suis d’une nature optimiste, depuis cette barbarie, je suis vraiment triste. J’ai eu l’occasion de côtoyer beaucoup de dessinateurs satiriques. En tant que dessinateur humoristique, j’ai collaboré à Hara Kiri lorsque c’était encore un tout petit journal de trois quatre feuilles, dirigé par Pierre Dac. Tout cela me touche beaucoup ».
Line Mailhé, graphiste et peintre « depuis qu’elle est née », comme elle le dit, a ressorti ses crayons : « Je suis allée à la marche à Villefranche-sur-Rouergue avec ce dessin. Si j’avais dû exprimer avec des mots, j’aurais été obligée de rentrer dans des explications. Un dessin dit immédiatement le ressenti, avec plus de force qu’une phrase. Son impact peut être puissant, il informe rapidement. N’oublions pas que l’expression graphique est la première écriture de l’homme dans les grottes ! Mon dessin signifie aussi l’espoir ».
Philippe Deschamps, artiste-peintre à Ars-en-Ré : « Je fais partie de la génération d’Hara Kiri et de Spirou. J’ai toujours suivi avec beaucoup d’intérêt intérêt la façon de s’exprimer en dessins ».
Il y a aussi les dessins de Jamy et de Nicolas. Ils ne sont pas artistes reconnus, mais ils aiment manier le crayon, à l’occasion.
« En hommage à la liberté de parole et de penser », Jamy a attesté des 4 000 000 de Charlie, comme 4 millions de marcheurs.
Et Nicolas signe son témoignage du nom de Plouf.
Merci à eux, et bravo. Quelle chance de savoir dessiner !