La digue du Boutillon en enquête publique

 Enquête publique Boutillon
716 mètres de digue seront reconstruits

Jusqu’au 4 février, une enquête publique est ouverte à La Couarde et à Ars. Elle concerne la digue située sur les deux communes, qui longe le seul accès routier aux villages du nord de l’île.

Pour consulter le document en mairie, il faut être champion. Le citoyen lambda que je suis a du mal à comprendre tout cela. Six documents sont à compulser avant d’y voir un peu clair. Le formalisme des procédures administratives est édifiant. Il m’a déjà été expliqué qu’une enquête publique est un document « réglementaire » qui vise à informer le public et à recueillir avis, suggestions et éventuelles contre-propositions.

Mais franchement, qui peut prendre le temps de lire tous ces documents à des heures où tout le monde travaille. Qui a compétence pour donner un véritable avis ? Les documents sont certes étayés et formidablement documentés, mais pas un ne reprend le sujet de façon synthétique et simple. En plus il faut quasiment avoir un dictionnaire à portée de mains pour s’y retrouver dans tous les sigles et abréviations !

Pourquoi ces documents ne  sont-ils pas mis en ligne, sur internet, pour que tout un chacun puisse au moins y accéder à l’heure qui lui convient ?

Par ailleurs, certains pensent qu’il s’agit d’une pétition : pour ou contre la digue.

Cela mériterait une meilleure communication ! Toutefois,  au vu du registre en mairie, sur lequel le public s’exprime, le sujet ne laisse personne indifférent. Cette digue, il la faut.

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Une fois le moment d’humeur passé, voilà ce que j’ai globalement appris. L’épi a été construit en 1854 et la digue entre 1860 et 1863. Celle-ci a fait l’objet de nombreux réparations au fil des années, notamment une démolition et la réalisation d’un ouvrage incliné au mortier ciment en 1924, des consolidations en 41-42, des rempiètements entre 1951 et 1954, des travaux en 1958, le parapet avait été surélevé en 1965.  Et après Xynthia, des gabions, des caisses de gros galets, ont été provisoirement posés sur la crête pour remplacer le parapet totalement détruit.

La hauteur de la nouvelle digue sera la même que celle que nous connaissons, et son emprise au sol quasi similaire. La dalle générale de couverture sera en béton armé. Du côté mer, une « risberme », une sorte de plateforme de deux mètres de large sera édifiée au pied de la digue. Elle permettra de casser un peu la pente pour limiter la puissance de la houle à la base et l’impact érosif de la vague. Un habillage en pierres naturelles sera réalisé. Au sommet de la digue, il est prévu de construire un muret, retour de vague, de forme incurvée.
Du côté du parking, la pente sera végétalisée, avec des plantes à faible développement. Un drainage sera posé en pied de digue, avec un caniveau-fossé pour renvoyer l’eau à la mer pour le cas où elle passerait par dessus la digue.

Sur la digue, il y aura un cheminement piéton et des escaliers d’accès tous les 100 mètres.

 Enquête publique Boutillon
Profil de la future digue

Le caparaçon de l’épi sera remis en état et conforté avec des enrochements.

Les travaux de reconstruction intégrale devraient démarrer en fin d’année. Ils se feront par tronçons. Un batardeau de protection sera posé pendant la découpe de la digue.  En juillet et août, au fort de la période touristique, les travaux seront interrompus. C’est sûr qu’il va falloir s’armer de patience pendant les deux ans du chantier, car c’est fin 2015 qu’elle devrait être terminée.

Il en coûtera 11 840 400 millions € TTC. Elle est financée, dans le cadre du PAPI (Plan d’Actions de Prévention des Inondations),  à 40 % par l’Etat, 20 % par la Région, 20 % par le Condeil général et 20 % par la CDC. Le maître d’ouvrage est le Conseil Général. Ensuite, la CDC assurera l’entretien courant. A cet effet, une convention sera signée dans le cadre du Plan digues départemental.

 Le commissaire-enquêteur recueille les avis du public dans les mairies, soit en écrivant sur un registre, soit en lui remettant un courrier. Il ne reste plus que trois jours pour s’exprimer. A  Ars, mercredi 30 janvier et mercredi 6 février,  de 14h à 16 h et à La Couarde lundi 4 février, 10 h à 12 h.

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