Espérance-Ile de Ré, 15 125 km

A vol d’oiseau la distance qui sépare Espérance, petite bourgade du sud-ouest de l’Australie, et Saint-Martin de Ré est de 15 125 km. Pour aller d’un point à l’autre, il faut aller prendre l’avion à Perth. Perth est à 720 km d’Espérance, c’est comme aller de Saint-Martin à Nice, et généralement cela se fait en voiture ou en bus. Imaginez les distances à l’échelle d’un continent comme l’Australie. Ensuite prendre l’avion pour Paris, 23 heures au minimum, passer la douane, rejoindre la gare Montparnasse, prendre le train Paris-La Rochelle, trois heures. Pour arriver à l’île de Ré, prévoir encore une heure encore. Ouf ! En gros il faut bien 43 heures pour se rendre d’Espérance à Saint-Martin de Ré… presque deux jours.  C’est vraiment loin, et ça se mérite. Et dans le sens inverse, de Saint-Martin à Espérance c’est bien évidemment la même chose.

Arrivé là-bas, voilà ce que l’on découvre : des kangourous sur la plage ! Espérance, kangourou sur la plage

Lorsque j’ai vu cette affichette, j’ai un moment cru que la photo était un montage. Non, non… J’ai demandé aux Australiens. C’est comme là-bas, à l’autre bout de la planète. L’eau est magnifiquement bleue, mais il paraît qu’elle est un peu frisquette, 17°. En fait, c’est comme chez nous.

Panneau jumelage - Saint-Martin/EspéranceEspérance, 14 000 habitants, est jumelée avec Saint-Martin de Ré, 2 526 habitants, depuis qu’en avril 1988 un traité d’alliance a été signé entre les deux cités. On peut même dire que le comté d’Espérance, 18 000 habitants, est jumelé avec l’île de Ré, 18 000 habitants également.

 

Traité d'alliance Saint-Martin de Ré et EspéranceTraité d'alliance Saint-Martin de Ré et Espérance« Ce traité est l’une des manifestations organisées pour le tri-centenaire du rattachement de l’Australie à la couronne britannique qui fut l’occasion pour la France d’organiser un vaste mouvement diplomatique destiné à atténuer les difficultés entre la France et l’Australie du fait des expériences nucléaires françaises dans le Pacifique. A ce titre, par delà les expositions et manifestations culturelles, il fut décidé par les autorités françaises, conjointement avec le gouvernement australien, de mettre en place un nombre important de jumelages entre certaines villes des deux pays. C’est dans ce cadre, qu’à côté d’une vingtaine de cités se situe l’opération et le traité d’alliance et Saint-Martin de Ré et Espérance » a expliqué Gilles Bouthillier, initiateur de ce jumelage. Dimanche dernier, 29 septembre, les deux villes en ont célébré le 25ème anniversaire.

Depuis 1988, sur une base alternée deux jeunes Rétais s’envolent pour l’Australie , puis deux élèves australiens arrivent chez nous l’année suivante pendant le mois de juillet. C’est donc une cinquantaine d’adolescents qui ont eu la chance de découvrir des organisations et un mode de vie différents. Toutefois, le voyage (environ 2000 €) est à la charge des familles des jeunes. Depuis 2011, le collège de Saint-Martin s’est impliqué plus à fond dans le jumelage, sous l’impulsion de Eliane Longeville, la Principale et deux professeurs d’anglais, Christine Cano et Laetitia Fournier.

Australie et France à l'unissonLe 25 septembre, onze jeunes filles, de 14 à 16 ans, sont arrivées d’Espérance. Le voyage est intégralement féminin, ce qui n’est pas toujours le cas. Elles sont encadrées par trois de leurs professeurs australiens, et la Principale de leur collège, Cathy Bamblett. Jusqu’au 8 octobre, leur séjour les emmène  de Paris à l’île de Ré. Au programme, des visites culturelles, des activités sportives,  des cours au collège les Salières de Saint-Martin, et surtout de bons moments passés en famille avec leurs correspondantes rétaises.

Dimanche dernier, en fin d’après-midi, dans l’enceinte de la halle des sports de Saint-Martin, c’était le temps des rencontres, des échanges de cadeaux, de la réception officielle, en présence des élus. Avec bien sûr, de la musique, comme il se doit dans toute manifestation rétaise. Les Bandalous et les majorettes ont assuré la bienvenue.

Voici quelques photos prises lors de la réception. Le maire, Patrice Déchelette, a insisté sur « la pérénnité de ces échanges.  « Alliance-Espérance, des mots qui rapprochent » a dit aussi le député Olivier Farloni.

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Bernadette Matthieu

Bernadette Mathieu, secrétaire du jumelage français, va s’envoler avec son époux vers l’Australie. En parfaits « australophiles », ce sera  leur huitième séjour là-bas depuis vingt ans.  Elle loue l’hospitalité de ses hôtes, et notamment Cathy Loones, cheville ouvrière en Australie de ces échanges, devenue au fil du temps une amie de la famille.  « Le dernier voyage officiel des Australiens a eu lieu en 2008 pour les 20 ans du jumelage. En retour, nous partons. Ce sera le premier voyage officiel des Rétais depuis quinze ans. Nous serons reçu, le 26 novembre, en tant que délégation rétaise,  par les élus du comté d’Espérance et le comité de jumelage ».  Elle nous rapportera sans aucun doute des photos afin que nous puissions découvrir nous aussi d’autres horizons. Elle précise que le jumelage n’est pas seulement réservé aux enfants. S’il prend l’envie à des adultes Rétais d’aller faire un tour à Espérance, il est évident qu’ils seront accueillis à bras ouverts par des Australiens. Pour contacter l’association de jumelage : daniel.mathieu.retha@orange.fr

Au fait, savez-vous pourquoi la ville d’Espérance porte un nom français ?

Gilles Bouthiller explique le jumelageGilles Bouthillier l’a expliqué : « Il faut rappeler le rôle éminent joué par les navigateurs français dans la course à l’exploration maritime de la fin du 18e siècle, dans la reconnaissance et la découverte de la côte ouest et sud-ouest de l’Australie. Parmi ceux-ci, Nicolas Baudin, né à Saint-Martin de Ré, contribua d’une manière significative aux appellations géographiques, toutes issues de la langue française. Le nom d’Espérance résulte des circonstances particulières de navigation du voyage de Dentrecasteaux, envoyé sur ordre de Louis XIV à la fecherche du comte de La Pérouse mystérieusement disparu dans le Pacifique. Longeant les côtes sud de l’Australe, les deux frégates, Espérance et La Recherche furent dans une position nautique critique et découvrirent, de manière quasi miraculeuse, un abri où ils jetèrent l’ancre le 9 décembre 1792. Il fût donné à ce mouillage le nom de la baie d’Espérance qui est celui de la frégate qui était entrée la première ». 

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