Depuis quelques jours trois blockhaus rétais, souvenirs de la guerre 39-45, se sont embellis de fresques.
Derrière ces oeuvres, un graffeur. Il signe sous le pseudo de NACL.
Pourquoi ce nom ? Na Cl c’est la formule chimique du chlorure de sodium, le sel quoi, celui qui est exploité dans les marais de l’île de Ré. « C’est là qu’on fait le meilleur sel ! » affirme le graffeur quelque peu chauvin.
Pourquoi peindre les blockhaus de l’île de Ré : « Ils font partie de l’histoire de la France, et en plus la surface à peindre est importante ».
Sur la Conche des Baleines, tout près du virage de la Solitude, il a peint des dauphins. Pourquoi des dauphins ? « Parce que c’est kitsch et que les gens kiffent bien ces animaux ! C’est aussi un hommage à Kathy et à Clown les deux dauphins acteurs de la série Flipper le dauphin ».
Autodidacte, NACL graffe depuis sept ans. Il connaît bien l’île de Ré, où une partie de sa famille réside. Il habite à Besançon, où il graffe aussi, pour le plaisir, car il n’en a pas fait son métier. Le graff c’est sa passion. Il peint essentiellement pour lui, même s’il arrive qu’on lui passe commande d’une fresque pour embellir des maisons de particuliers.
A Saint-Clément des Baleines, côté côte sauvage, il a peint Bob l’Eponge et son copain Patrick l’étoile de mer. Combien de temps met-il pour exécuter une telle fresque ? Entre quatre et six heures, voire plus. L’unité de mesure de son temps passé est le nombre d’albums de musique qu’il écoute pendant qu’il dessine. Comme tous les graffeurs il utilise des bombes de peinture pour travailler.
A côté de Bob l’Eponge, sur un second blockhaus, il a aussi peint la Fille aux croquettes, vêtue d’une petite tenue léopard. Un des sujets de prédiction de NACL ce sont les femmes.
Dans un coin de chacune de ses fresques il y a une autre signature : LCG et IZI. C’est la marque des deux collectifs de graffeurs auxquels NACL appartient. On dit faire partie d’un « crew » en langage graffeur. Dans chaque crew, ils sont une dizaine comme lui à Besançon.
Peut-être avez vous déjà remarqué une autre oeuvre de NACL sur la Conche des Baleines, sur le blockhaus de Couny ? Ses sirènes sont les sentinelles de la plage, il les a réalisées l’année dernière. Elles s’enfoncent dans le sable.
Il est de plus en plus question de supprimer ces blockhaus qui, depuis qu’ils sont tombés sur les plages créent des phénomènes perturbants pour les dunes. Les blockhaus de l’île de Ré inspirent beaucoup les artistes. Qui sait, peut-être un jour une exhibition de street art y prendra place ?