Claude Suire artiste-peintre, est le fils de Louis Suire artiste-peintre et il est le père d’Olivier Suire-Verley artiste-peintre. Dans la famille Suire, rochelaise d’origine, qui a fait des Portes-en-Ré son port d’attache, on est artiste et ça se transmet.
Alors qu’il avait 6 ans, Claude est arrivé de La Rochelle, avec son père, Louis : « Nous nous sommes arrêtés à La Rivière, aux Portes. Il n’y avait pas de touristes. Une masure était à vendre, un âne dormait sur un tas de fumier. Mon père a acheté la maison...» se souvient-il.
Quelques oeuvres de Claude Suire sont actuellement exposées à la maison de retraite d’Ars-en-Ré jusqu’au 14 novembre. Toutes appartiennent à des collections privées ou familiales.
« Mon père était professeur de dessin. J’ai toujours vécu dans le milieu de la peinture, chez nous il y avait des tableaux partout. Le virus familial m’a rattrapé ! ».
A 18 ans, Claude Suire peint son auto-portrait. A 20 ans, il intègre l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs, rue d’Ulm à Paris. « J’ai fait le choix de devenir peintre. Ma vie était faite de peintures, je ne connaissais rien d’autre, j’ai suivi la trace paternelle ». Claude a lui-même été professeur de dessin et de peinture au lycée Vieljeux à La Rochelle. Il a aussi donné des cours du soir qui dépendaient de la ville de La Rochelle, aux futurs professionnels des métiers de la couture et de la coiffure, qui avaient une épreuve de dessin à passer.
Des tableaux, il en a peint maints et plus. Ses portraits sont expressifs, raffinés et précis. Claude Suire a longtemps présenté ses oeuvres, en permanence, à la galerie RG à La Rochelle, et chaque fin d’année pour des expositions particulières.
Jusqu’à la guerre, la famille a passé toutes les vacances à l’île de Ré. Louis Suire avait acheté une voiture à pédales qui faisait son petit effet sur les routes caillouteuses et peu fréquentées de l’île : « C’était un vélocar de couleur verte. Mon père et ma mère, assis sur une banquette, pédalaient de front à l’horizontale. J’étais à l’arrière, assis dans un petit coffre avec le pique-nique, les toiles et le matériel de peinture de mon père. Quand il pleuvait j’étais trempé, car la bâche de couverture n’allait pas jusqu’au bout, elle recouvrait seulement les épaules de mes parents. Nous allions même jusqu’à La Flotte avec cet engin » raconte-t-il. La famille n’était pas la seule à posséder un tel vélocar, plusieurs personnes avaient fait une telle acquisition.
Il se souvient aussi de ce qui était alors la navette maritime de l’époque. Un trafic important de bateaux, dont le Coligny bateau à roues et l’Avenir bateau à hélices, assuraient le transport entre l’île de Ré et le continent.
Claude Suire a beaucoup voyagé avec son épouse. Leurs périples les ont portés à Gardaia en Algérie, au Portugal, à Venise, à Marrakech…. Ses toiles en sont témoins. Il emportait son matériel de peinture et s’arrêtait dans les villages pour croquer ce qu’il voyait. La Rochelle lui a souvent servi de support créatif, en particulier la passerelle du quai Maubecq, située juste en face de l’appartement familial. Cette passerelle s’est transformée en pont, il porte aujourd’hui le nom de Louis Suire, son père, après l’iinauguration par Michel Crépeau, maire de l’époque.
En 1956, il a créé une maison d’édition, Les éditions Mélusine. C’étaient des ouvrages régionaux, à base de photos et d’illustrations.
Aujourd’hui à 89 ans, Claude Suire a posé ses pinceaux. Qui sait, peut-être un jour les ressortira-t-il…