Pascal Goumard nous a quitté mercredi 27 février. L’Afrique, en particulier le Burkina Faso, lui tenait à coeur. Son ami, René Chaussin président des Amis d’Arbollé, se souvient.
Janvier 2009, Pascal décide de partir avec nous à Arbollé, c’est son premier voyage en Afrique. Nous avons prévu de restaurer l’école de Ramessoum. Pascal sait tout faire, maçonnerie, menuiserie, couverture, réparation de tôles… Il contribue grandement à la réussite du projet, en se rendant efficace sur tous les postes. Ce qui nous vaut, à la fin du chantier, une jolie réflexion des trois chefs coutumiers burkinabé: »Mais combien avez-vous de vies ? ».
Passionné de photos, Pascal part régulièrement au petit matin, à la tombée de la nuit, sur les marchés…, pour saisir des instantanés de la vie en brousse. Visiblement, il se régale d’images. Plusieurs de ses photos ont d’ailleurs été primées. Les Africains l’adoptent immédiatement, sa simplicité les séduit. Le mois passé sur place l’a marqué à jamais. Une amitié complice s’est créée entre lui et le jeune Augustin, notre chauffeur accompagnateur.
Janvier 2011. Retour en Afrique. Pascal est du voyage, il a envie de plus découvrir le pays et les gens. Encore une fois, ses compétences professionnelles sont précieuses. Il faut le voir à 4 pattes débloquer l’ambulance pour la sortir du container, au bord du goudron ! Il est aussi aux côtés des soudeurs-découpeurs pour la transformation du container en trois salles au profit du dispensaire. Et toujours l’appareil photo…
Avril-mai-juin 201, Pascal fait des pieds et des mains pour offrir un séjour en France à Augustin. Les trois mois passés ensemble permettent à son ami d’acquérir des bases professionnelles, gestion d’entreprise, cours de français avec Ré-Cléré, initiation à l’informatique… Il l’emmène en avion, sa grande passion, au dessus de l’île de Ré.
La dernière fois que j’ai vu Pascal, quatre jours avant mon départ pour Arbollé, c’était le 17 janvier. Nous sommes promenés sur la digue du Jard, et nous avons évoqué nos souvenirs africains et nous avons passé un bon moment.
Depuis quelques jours, le téléphone n’arrête pas de sonner. Les amis d’Afrique sont tristes, ils pensent à lui et à sa famille.
bel hommage à Pascal…
j’ai eu la grande chance de rencontrer Pascal. Une rencontre inoubliable, rare, vraie, intense.
L’Afrique l’avait révélée à lui même. De ces rencontres chaudes et colorées, il avait retenu le meilleur.
Nous avons partagé des morceaux de nos vies sous les étoiles d’Arbollé, et je garde précieusement tous ces moments si riches. Son fils Africain Augustin est comme nous aujourd’hui, orphelin.
Pascal, toi qui aimait le ciel autant que la terre, regarde nous, d’Arbollé à l’ile de Ré nous saurons continuer le sillon que tu as tracé avec nous. Je te garde en moi pour tous les moments que tu m’as donné.