Depuis mon dernier post, fin mai, la physionomie de la digue Ouest de Saint-Clément a bien changé. Et même si le chantier de reconstruction suit une évolution programmée, il avance à toute allure entre le Pas de la Salle et le Pas de la Digue.
LE PARAPET EN BÉTON ARMÉ. Débuté au Pas de la Salle, il va se prolonger sur la totalité du cheminement. Au tout début du chantier, le décaissement ressemblait à espace béant de 3,50 mètre de hauteur. Une fois le mur terminé à cet endroit-là, de la terre a été remblayée, afin de combler. La hauteur apparente du mur est d’un mètre environ. A pied, la mer se voit bien par dessus. Début juillet, 800 mètres de mur sont déjà édifiés. Au total la digue est longue de 1,6 km.
Ce n’est qu’une fois les enrochements posés en contrebas, côté estran, que la finition du mur peut être entreprise. Le couronnement du mur est de forme arrondie. Les tronçons de finition, également en béton, sont fichés dans le haut de l’édifice. Ils sont de la même couleur que le mur. Jolie esthétique tout cela !
Ce mur attire particulièrement les oiseaux, mouettes et goélands notamment. 
A peine monté, il est déjà maculé de fientes !
Au fil des semaines, on constate que cela perdure. L’explication serait la suivante : les grosses pierres en cailloux, qui servent de digue d’enclôture du chantier, font barrage aux algues lors des importants coefficients de marée. Les oiseaux y trouvent là un garde-manger exceptionnel. Quoi de mieux que le haut du mur de la digue pour scruter la future pitance composée de petits poissons sur laquelle ils vont se jeter.
Le sens des cacas est un bon indicateur : les yeux des oiseaux sont dirigés vers la mer…
LES ENROCHEMENTS. Ils sont composés d’une double épaisseur de matériaux : en dessous, de la diorite, et par-dessus de la rhyolite, comme l’indique le profil de la future digue-ci-dessous. La hauteur des enrochements et des sous-couches est de trois mètres.
Le remblai est assurément costaud. Son rôle : absorber l’énergie des vagues, qui tapent fort sur cette côte. Ce qu’on appelle la risberme, c’est l’à-plat, en contre-bas de l’enrochement, qui va renforcer la stabilité et decélerer la houle.
Agencer l’enrochement nécessite un temps fou pour les pelleteurs. Pierre après pierre, c’est un savant jeu d’imbrication. Non seulement il faut choisir la pierre qui va s’ajuster à l’angle de sa voisine, chercher celle qui correspond au matériau du dessous ou du dessus, trouver des plus plates pour la risberme, mais en plus il faut anticiper les vides entre les pierres pour assurer la stabilité à l’ensemble. Un enchevêtrement incroyable, qui demande une dextérité certaine. Tout un art. Chaque pierre pèse entre 2 et 3 tonnes. Elles sont manipulées avec précaution, et pas balancées n’importe comment. Lorsque la digue sera finie, 50 000 pierres auront été brassées une par une !
Au-delà de la solidité et du poids, là encore, l’effet esthétique de la risberme est très réussi. Chapeau…
Début septembre, 200 mètres d’enrochement sont complètement terminés, au Pas de La Salle, sur la partie dite des Petits-Prés.
LE MURET DU SENTIER PIÉTONS. Début septembre, au bord du cheminement piétons, un muret commence à être construit. Il va courir d’un bout à l’autre de la digue. L’arrière sera végétalisé.
Je dois avouer que je me perds un peu dans les noms de Pas de cette côte de Saint-Clément des Baleines. A chaque fois, je suis obligée de me plonger dans les lieux-dits, afin de repérer où je me trouve lorsque je fais des photos ! La carte IGN les indique bien. Au fil des semaines, ils finissent par me rentrer dans la tête, et peu à peu ils me deviennent familiers. D’autant qu’ils sont au nombre de quatre, concernés par la reconstruction, et que les travaux se poursuivent tout au long de la future digue.
Le Pas de La Salle, c’est là que les travaux de reconstruction de la digue ont commencé, en novembre de l’année dernière, sur la partie dite digue des Petits Prés. C’est là qu’il est prévu un escalier d’accès à la plage. Ce Pas est tout de suite une fenêtre sur la mer, au milieu du mur, lorsqu’on accède au chantier. Il est situé juste derrière le hameau des Doraux. Fin septembre, l’escalier a été livré, en kit. Il a été mis en place hier, mardi 4 octobre.
La charmante cabane en pierres, est toujours là, conservée dans son état originel.
En descendant vers le sud, c’est l’Anguillette. L’accès à l’estran se fait par un pas simple, dirigé vers l’Ouest. Au fil des semaines, il prend forme. Ces derniers jours, il était quasi terminé. Le 20 septembre, c’était jour de béton.
Encore en descendant vers le sud, un peu plus loin, c’est La Mardelle. Là également, l’accès à l’estran se fait par un pas simple, dirigé vers l’Ouest. Le béton du mur a recouvert les ferrailles. On est actuellement à la phase finale de l’enrochement.
Entre La Mardelle et Le Nouleau, le pas d’origine est supprimé. Il n’y a là plus d’accès à l’estran. Une longue promenade serpente au milieu de la végétation, ça monte, ça descend, c’est sauvage… Le parapet est terminé. Les camions, bourrés de pierres, font des allers-retours incessants pour alimenter le chantier.
Au Nouleau même, le site est dédié au concassage des cailloux de l’ancienne digue et au stockage des pierres pour la future digue. Les machines broient et trient non-stop. Depuis la route, elles se voient de loin.
Le Pas de La Digue est la dernière phase du chantier. C’est aussi par là que se font les approvisionnements pour les enrochements. La couche d’algues est profonde, certains jours leur décomposition ne sent pas toujours bon ! Elles s’accrochent à la digue d’enclôture du chantier.
Lorsque le chantier sera terminé, la balade sera magnifique. Avec vue sur le phare des Baleineaux, on se s’en lasse pas…
Pendant la période estivale, entre le 29 juillet et le 29 août, les travaux se sont arrêtés. Vacances certes, mais aussi pour des raisons de sécurité quand il y a du monde partout. Le 4 juillet, un pique-nique a été organisé, réunissant les parties-prenantes du chantier. Une courte parenthèse pour souffler un peu, et discuter autrement du chantier.
En vidéo, voici un résumé des travaux de fin mai à fin septembre 2016 :
C’est le maire de saint-Clément qui doit être content. Lors des tempêtes d’hiver, le fossé qu’il avait fait creuser à l’arrière de la vieille digue pour recueillir l’eau des déferlantes se remplissait d’eau à vue d’oeil, on l’a même vu déborder. Là, il est tout sec… et il ne devrait plus avoir d’utilité à l’avenir.
Doreaux ou Doraux… ? J’ai toujours écrit Doreaux. Et pourtant, sur les cartes, sur les panneaux de village, il est écrit Doraux, sans e.
A bientôt pour la suite des travaux…