Voir un bateau naître est toujours un événement. Donguila II a été mis à l’eau mi-juillet dans le port d’Ars-en-Ré. Il s’agit d’un bateau plat, sans quille, directement inspiré des silhouettes des plates ostréicoles. Il a été conçu tout particulièrement pour la navigation de loisirs dans le Fier d’Ars.
Avant Donguila II, il y a eu Donguila. C’était une ancienne plate ostréicole, aménagée pour faire des balades sur l’eau entre amis. Fabrice Oppici, son propriétaire, l’a donnée à l’association Chassalohtrav, lorsqu’il a quitté l’île de Ré en 2007.
Pascal Frigière, président de l’association, raconte la genèse de ce nouveau bateau singulier : « En septembre 2014, l’ancienne plate a eu une grosse brèche et elle prenait l’eau. Elle devait avoir 25 ans, elle était irréparable. Après quelques hésitations nous avons mis en commun nos moyens pour lancer le projet d’en construire une nouvelle, sur la base de la précédente.
En janvier 2015, Gérard Damolini a pris la casquette d’architecte naval, il a fait le plan sur les bases de Donguila. Il a été épaulé par Navalu, un chantier naval de Nantes expérimenté, auquel nous avons confié la fabrication de la coque en aluminium. Le bateau mesure 9m50 de long, soit 2 mètres de plus que le précédent. Sa largeur est de 3 mètres. Il est aussi plus costaud.
Ensuite le relais a été pris par Mathieu Boniton, gérant du chantier naval Carènes et de l’entreprise Abysse à Ars, pour réaliser l’habillage en bois et l’équipement intérieur ».
Le 24 avril, la structure nue du bateau est arrivée à Ars. Elle paraissait immense. Un sacré challenge attendait Mathieu Boniton et son équipe. Aménagement en contre-plaqué marine, pont en teck massif, plancher en bois exotique, peinture rouge vif, trois mois plus tard, le bateau est prêt. Quelques légères finitions sont à faire, mais il peut naviguer en toute sécurité. Il est homologué pour 16 personnes.
Mardi 4 août, grand jour. A la demande de l’association, le bateau reçoit la bénédiction du Père Michel Cottereau, curé de l’île de Ré. Ce jour là, j’ai appris qu’on ne baptise pas un bateau, comme il est dit habituellement, mais plutôt qu’il est bénit, le mot baptême étant approprié aux êtres humains. C’est en présence de plusieurs membres de l’association, que les deux marraines, Dominique Mailhé et Dominique Geiger ont cassé la traditionnelle bouteille de champagne, en précisant qu’elle était faite d’un matériau bio-dégradable. Tout cela sur fond de chansons de marins, interprétées par les Gaillards du Pertuis.
En vidéo, revivons ce petit moment particulier :
Vous verrez sans doute Donguila II en mer. Il se reconnaît de loin. Son autonomie lui permet une dizaine d’heures de navigation. Dimanche dernier, il est allé se promener au large des côtes vendéennes. Aux dires de l’équipage, il a bien tenu la mer, alors qu’il y avait un peu de clapot et de vent.