Vendredi soir 14 août, des claquettes, du swing et le film The Artist étaient au programme pour donner l’impulsion à la 6ème édition du Festival Jazz au Phare. Comme chaque année, La Maline accueillait la soirée de lancement, toujours consacrée au jazz et au cinéma.
Aux claquettes : Fabien Ruiz. Outre être un virtuose de la discipline, il s’est avéré être aussi un formidable conteur, de surcroît très drôle. Au piano : Michel Van Der Ersch. La complicité des deux hommes est évidente.
Les claquettes à portée de pieds ? Rien de moins sûr, même si Fabien Ruiz, dans son spectacle fait généreusement partager sa passion.
Entre deux chorégraphies, il raconte Fred Astaire, l’homme, ses partenaires, sa filmographie. Mais aussi l’origine des claquettes, les premières semelles en bois, la technicité des fers, l’importance de la chaussette aérée. Il interpelle le public qui rit de bon coeur quand il lui donne ses vieilles chaussures et ses vieilles chaussures pour les examiner de près ou lorsqu’il lui propose de toucher les fers que l’on cloue sous les souliers. Un spectacle participatif ! et aussi pédagogique…
Quand il explique et fait la démonstration des pas, des enchaînements, les multiples possibilités de sons que font pieds et chaussures, la salle est subjuguée. Il faut une sacrée vitalité et une belle agilité pour en arriver là, mais aussi une bonne dose d’endurance. Les claquettes c’est incontestablement sportif, transpiration garantie, qui en plus demande de la mémoire, comme un musicien se souvient d’une partition.
Fabien Ruiz a été le coach claquettes de Jean Dujardin et de Bérénice Béjo. Il a appris aux deux acteurs à danser pour le film The Artist, et il a réglé les chorégraphies des scènes. Du coup, après la démonstration sur la scène de La Maline, voir ou revoir le film prend une autre dimension. Les deux acteurs n’avaient jamais pratiqué la discipline auparavant, Fabien Ruiz semble avoir été un super professeur ! On a le sentiment qu’ils ont fait cela depuis toujours.
La soirée ne s’est pas arrêtée là. Après la projection le public a pu rentrer dans les coulisses du film. Inépuisable conteur, il a narré moultes anecdotes à propos du tournage réalisé à Hollywood. La petite équipe française sur place composée de sept personnes. Les immenses studios. A Los Angeles les méthodes de travail des acteurs, des réalisateurs, des techniciens et des assistants. Le prix, décerné à la suite de l’ambiance souriante et heureuse du tournage à la française, du «meilleur tournage à Hollywood », par les techniciens américains, une récompense désormais pérennisée. C’était bien avant même que le film ne rafle tous les prix, en obtenant plus de 100 distinctions à travers le monde entier. Et même des histoires concernant le chien Jack Russel, Uggie, une vraie star, mort deux jours avant le spectacle à la Maline. Et celle des deux autres chiens identiques, leurs horaires de travail de maximum 4 heures. Passionnant…, comme si nous étions là-bas…
Une magnifique soirée pour débuter le Festival Jazz au Phare 2015.
Hier soir, sur la grande scène, Kicca a chauffé le public malgré quelques grosses gouttes de pluie, avant que Jimmy Cliff n’enchaîne la deuxième partie. Une soirée exceptionnelle, dont je vous parlerai lors d’un prochain post.