Au détour de la route de Loix, la blancheur des aigrettes saute aux yeux. Je ne sais combien elles sont là, posées dans un marais. Peut-être 150 ? Je n’en ai encore jamais vu autant à cet endroit.
Elles ont dû se donner le mot : il y a à manger là bas !
Des crevettes, des anguilles, ou bien du menu fretin ?
Elles ne s’effarouchent que lorsqu’une voiture passe tout près. Elles font alors un raffut terrible, elles jacassent… Je me demande ce qu’elles peuvent bien se raconter, leur langage particulier n’est pas celui des humains.
Nous sommes plusieurs à observer longuement leur manège depuis le bord de la route. Coups de becs, pas lents, longues pattes noires, il y a des petites et des adultes… Un spectacle magnifique et incroyable.
Renseignements pris auprès de Stéphane Maisonhaute, animateur à la LPO (Ligue Protectrice des Oiseaux, il explique : « Lorsque un propriétaire vide son marais, il n’est pas rare de voir un tel rassemblement d’aigrettes. La zone devient particulièrement attractive, car la nourriture y est piégée. D’un seul coup, les oiseaux se jettent sur les proies faciles à attraper, une véritable aubaine. Huit jours plus tard, quand le marais est sec, on les voit plus, le restaurant de la semaine est vide ! C’est à l’instant T, qu’il faut saisir ce moment. Souvent, les hérons se joignent aux aigrettes ».
Environ 500 aigrettes sédentaires vivent sur l’île de Ré. Le 10 octobre, le quart de la colonie s’était donné rendez-vous à Loix.