Avez-vous déjà vu une telle chenille ? Moi personnellement, jamais. Vous imaginez la surprise d’un couple de Villageois qui l’a découverte, rampant sur leur terrasse !
On dirait un joujou en plastique… Elle mesure 10 cm de long, elle est grosse comme un pouce. La taille indique que ce devrait être la larve d’un gros papillon.
J’ai interrogé un de nos éminents spécialistes rétais, Pierre Legall, secrétaire général de Ré Nature Environnement.
Voici sa réponse : « Vu la taille, c’est effectivement la chenille d’un gros papillon. La présence d’une « corne » sur le dernier segment conduit à un sphinx. La couleur jaune verdâtre avec des bandes blanches en diagonale sur les côtés me fait penser à la chenille du sphinx Demi-Paon (Smerinthus ocellata) ».
A quoi ressemble ce papillon ? Voici la photo que m’a envoyée Pierre.
Quelles sont les particularités de ce papillon ? Quel est son terrain de prédilection ? Est-il commun ou rare à l’île de Ré ? Autant de questions que l’on peut se poser.
« Si vous voulez des précisions sur le mode de vie de cet insecte, allez sur internet en écrivant Sphinx demi paon. C’est une espèce bien connue, pas rare mais discrète (activité nocturne). Son statut sur Ré ne m’est pas connu, car il n’y a que très peu de travaux naturalistes qui y ont eu lieu. Le dernier travail d’inventaire est celui que la CDC a financé, et où un chapitre est consacré aux papillons. Mais la durée de l’étude réduite à une année n’a certainement pas permis de trouver toutes les espèces rétaises.
La chenille vit 5 semaines environ, en mangeant des feuilles de nombreuses espèces d’arbres, donc dans des milieux variés, jardins, bois, parcs, haies, etc… » complète Pierre Legall.
Je suis donc allée regarder sur internet pour en savoir plus sur cette bestiole. Il est indiqué, entre autres : « Le demi-paon atteint une envergure de 80 mm. L’espèce n’est pas rare, mais elle passe aisément inaperçue, en raison bien sûr de ses moeurs nocturnes, mais aussi de l’excellence de sa » tenue de camouflage « .
La chenille se développe aux dépens de nombreux arbres et arbustes (saules, peupliers, trembles, noisetiers, prunelliers, bouleaux, osiers), y compris fruitiers (pommiers et pruniers). Comme souvent, le développement est rapide, de l’ordre du mois et demi, voire moins ».
La chenille a été trouvée le 13 août à Saint-Clément des Baleines. Elle ne devrait plus tarder à devenir un beau papillon. Mais comme c’est un nocturne, il y a peu de chances pour le repérer aisément. De plus, la chenille s’en est aller se cacher, sans doute derrière des pots de fleurs.
Merci à Lili et Joël Bérisset pour leurs photos. Et merci à Pierre Legall pour ses explications.