Depuis hier, la toute première édition de Festibal a pris place aux Portes. Il s’agit un festival inédit, original, différent de ceux habituels à l’île de Ré. Son concept allie pièces de théâtre, concerts, animation jeune public, petite restauration locale, et DJ.
Les mots « Bien à l’aise », que les organisateurs ont retenus comme élément fondateur, résument bien l’idée qui soutient ce projet.
Ça se passe au Hangar à sel, face au vieux port des Portes. Un endroit magique et bien tranquille. L’ambiance est cool, on y vient en famille et entre amis.
L’idée de créer Festibal a germé l’année dernière. Tout est parti d’une amitié franco-belge, entre Béranger Michet, Rétais, et la Compagnie belge Art & tça. Une première représentation de leur pièce de théâtre « Nourrir l’humanité, c’est un métier », avait été donnée au Hangar à Sel en août 2015. La salle était comble, tout le monde n’avait d’ailleurs pas pu rentrer dans le hangar.
Cette pièce est du théâtre-vérité. Durant trois ans, Charles Culot et Valérie Gimenez, les auteurs et acteurs de la pièce, ont filmé et interviewé des familles d’agriculteurs. Ils ont rapporté des témoignages poignants, montrant la solitude et les drames humains et sociaux, qu’ils ont ensuite mis en scène. Du théâtre-vérité autour du déclin de l’agriculture familiale, de la mainmise de l’industrie agro-alimentaire, de la mondialisation. Il est vrai que ce sujet est biend’actualité.
Il y a un an, à l’issue de la représentation, les échanges et les débats avec le public et les acteurs étaient vraiment intéressants, les questions fusaient de partout : qualité de notre alimentation, gaspillage, préservation de notre environnement…
Une pièce remue-méninges, qui interpelle. A la demande générale, elle est rejouée ce soir, jeudi 25 août, dans le cadre du Festibal.
Festibal est porté par une nouvelle association rétaise, RéJouir, créée cet hiver.
Béranger Michet, né à Ars, en est le président. Il est charpentier de métier. Il aime l’ouverture aux autres, l’ouverture au monde, l’ouverture tout court. Tout ce qui fait bouger les mentalités, de « conscientiser » comme il le dit.
Sa démarche est incontestablement citoyenne et engagée : « La culture et la musique permettent petit à petit de capter des messages. Les idées s’ancrent dans la tête, on fait attention de plus en plus… ».
Le programme proposé est dense et éclectique. Il y en a pour grands et petits :
Pour la partie théâtre, trois pièces. Hier soir a été jouée Dans la solitude dans les champs de coton de Bernard-Marie Koltes. Un texte dense sur les rapports commerciaux entre marchands et vendeurs. 110 personnes sont venues. « Ça a beaucoup plu au public, les réactions sont positives », affirme Béranger Michet.
Demain, vendredi, Hamlet en camping-car est destiné à un public large. Shakespeare y est revisité par la Compagnie GrupO.
Et tous les soirs après le spectacle, place à la musique avec des groupes de Vendée et de Charente.
Pour les petits, Donin anime l’après-midi de vendredi, avec une série de ses spectacles adaptés à une durée d’une demie-heure chacun. A 16 heures Une vache sur un mur. A 17 heures Le Camelot de trémolos. A 18 heures Le bal des loustics.
L’enthousiasme des organisateurs fait plaisir à constater :
Tout est bien indiqué sur le site internet de l’association : www.rejouir-festibal.890m.com. L’entrée est libre, chacun donne financièrement ce qu’il veut, ou ce qu’il peut. « Nous ne voulons exclure personne, c’est la raison pour laquelle nous n’imposons pas de tarifs. La culture doit se partager facilement, avec un accès à tous ». Il est toutefois préférable de réserver à l’avance pour le théâtre, auprès du bureau du tourisme des Portes ou bien directement au hangar à Sel.
On ne peut que se RéJouir de l’avènement d’une telle nouvelle manifestation rétaise ! L’association Les P’tits Vers du Fier en est partenaire.