Pêche, seiche, vase et SOS

A Loix, dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mai, en plein week-end d’Ascension, une partie de pêche à la seiche a bien failli tourner au drame. 

2h45 du matin, énorme bruit de moteur et de pales à l’orée du village. Le Dragon 17, l’hélicoptère de la Sécurité civile, se pose avec à son bord un équipage au grand complet, deux pilotes et un plongeur. Sur place, six pompiers sont là, avec une ambulance et un Zodiac. Deux pompiers, spécialistes du secours en mer, sont équipés de leur tenue spéciale. Trois gendarmes arrivent en renfort de la caserne de Saint-Martin de Ré.

Dragon
Quand le Dragon 17 intervient, c’est qu’il se passe un événement sérieux.

Trois habitants de l’île de Ré se sont fait encerclés par la mer en rentrant de la pêche à la seiche à la pigouille. La marée remonte. Face au problème, l’un d’eux appelle le 18, le standard des pompiers situé à La Rochelle. Le Cross est déclenché, le Dragon jaune et rouge est envoyé sur les lieux.

Il n’y a pas assez d’eau pour mettre le Zodiac à l’eau. Décision est prise d’hélitreuiller, un par un, les trois amis. Impossible de les débarquer au Grouin, le terrain rempli de cailloux n’est pas adapté. Direction les Sailloux où un vaste espace est accessible pour l’atterrissage. C’est là que se situe la piste pour l’Ulm électrique de Michaël Morin, par ailleurs lieutenant du centre de secours d’Ars-en-Ré et chef de bord des sauveteurs côtiers. « Lorsqu’on est bipé en pleine nuit avec le message : personnes prises par la marée, on n’hésite pas. Il faut y aller sinon ils peuvent se noyer » affirme-t-il simplement.

Le bruit de l’hélico a réveillé le maire de Loix, Lionel Quillet. Parti en claquettes et en caleçon, il se demande, un peu inquiet, ce qui motive une telle intervention. Un autre Xynthia ? On imagine la scène, le maire en petite tenue et à ses côtés les hommes en uniforme…

Au bout de deux heures d’intervention, les trois pêcheurs, sont récupérés sains et saufs,  quelque peu penauds, frigorifiés par leur séjour dans l’eau, elle devait être à 11 ou 12°. Ils n’ont pas rapporté leur pêche dans l’hélico, ils ont tout laissé sur place. La seiche était mouillée…

Ce n’était pas une manoeuvre d’entraînement, c’était pour de vrai. 

Moralité de l’histoire :

Le téléphone portable s’avère utile pour aller à la pêche, même si on connaît le coin et que l’on est pêcheur averti. 

– Il est nécessaire de se vêtir suffisamment lorsqu’on part à la côte, et de surcroît la nuit. Une combinaison est quasi indispensable.

– Une telle intervention est gratuite, mais coûte cher à la collectivité. L’histoire ne dit pas quel en a en été le coût total, entre les heures d’hélico, le temps passé par les sauveteurs et le matériel mobilisé.

Cette histoire s’est bien terminée, mais la prudence est de mise quand on va à la pêche !

 

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