Habiter une île, un confetti de 30 km de long en plein océan, cela peut être paradisiaque. La mer, le soleil, les belles plages, les intéressants marais salants, voilà de belles images de cartes postales qui font rêver…
Au cours de la nuit du dimanche 10 au lundi 11 décembre, lorsque le vent se met à souffler très fort, avec des rafales à 161 km/h enregistrées à 6 heures à la Pointe des Baleines, l’image n’est plus du tout la même !
Il semble d’ailleurs que c’est chez nous que la tempête Ana a soufflé le plus fort cette nuit là. Rien de grave comparé aux tempêtes de 1997 ou de 1999, voire à Xynthia en 2010, vous diront les esprits blasés. Mais tout de même, Ana est impressionnante. Nous avons été nombreux à être sur le qui-vive dès 2 heures du matin.
Hier, après le passage de Ana, à écouter les paroles des uns et des autres, la nuit fut courte. Difficile de fermer l’oeil lorsque la pluie tombe à verse et quand, dans la foulée, le vent se déchaîne. Lorsque les murs de votre maison grincent. Lorsque les volets des voisins claquent. Lorsque les arbres ploient ou se cassent. Lorsque les lampadaires se plient en deux. Lorsque des morceaux de bâches de plastique, de tôles, de tuiles ou de faîtages de toits volent dans le ciel. Et lorsque l’électricité subit des sautes.
Fichu vent venu du Sud, qui passe à l’Ouest, qui vire au Nord-Ouest, qui repasse à l’Ouest. Pas cool, il est particulièrement violent. Je ne peux m’empêcher de penser à ceux qui ont vécu le cyclone Irma aux Antilles. Pour eux il soufflait à plus de 300 km/h. Dans notre nuit de lundi, on ne joue pas dans la même cour.
A 7 heures du matin, le baromètre est au plus bas. Oh la la, il y a belle lurette que je ne l’ai pas vu à plat. Peut-être depuis Xynthia…
Dès dimanche midi, la Préfecture avait délivré un avis de vigilance orange. Orange, c’est pas rouge. C’est déjà un peu plus rassurant, et on se dit que ça devrait aller. Même si une sur-côte de mer est prévue lundi midi, avec houle, sachant que le coefficient de marée est faible : 53.
Au petit matin, sur les réseaux sociaux, les questionnements sont nombreux, les informations circulent à la vitesse de l’éclair. Sont-elles vraies, sont-elles fausses ? Un message parle d’alerte rouge déclenchée par la Préfecture. D’où sort ce message ?
De bonne heure ça discute sec sur les réseaux sociaux. Les bus scolaires fonctionnent-ils ? Sur Facebook quelques parents semblent considérablement énervés de ne pas avoir d’infos. Signes d’une époque où l’on veut une réponse immédiate. D’autres parents plus prosaïquement répondent qu’il faut rester au chaud en attendant que ça passe.
Sur le site Respire Ré Info Trafic, on voit clairement que les voitures circulent de part et d’autre du pont. Donc pas de quoi s’inquiéter outre mesure, le pont de l’île de Ré n’est pas fermé. On apprend ensuite que les piétons, les motos et les véhicules lourds ne sont pas autorisés.
Au petit jour, le vent s’apaise. Il est encore vif. Mais il semble plus facile à affronter qu’en pleine nuit noire.
Le réveil ressemble un peu à une gueule de bois. Pas de gros dégâts. Les guirlandes de Noël et les panneaux de signalisation ont été bousculés. Ce sont les arbres qui ont le plus souffert. Aux Portes, à La Rivière, un arbre en travers de la route empêche le passage. Ceux qui partent au travail font demi-tour en attendant qu’elle soit dégagée. Les services sont rapidement sur place pour couper branches et troncs. A Ars, un cupressus a été dessouché, en emportant une partie de la canalisation d’eau à son pied. A l’école de voile, les bateaux à terre ont été chahutés. A La Couarde, un pin est tombé sur un mur.
Je me laissée dire qu’au Bois-Plage, la vitre de l’abribus avait volé en éclats. Et que sur le port de La Flotte, la grosse décoration de Noël en forme de boule avait roulé comme un chiffon.
Avant la pleine marée, vers 10h30, la mer est agitée, l’écume est magnifiquement blanche.
A la pleine mer, elle est semblable, ni plus ni moins agitée. A la digue du Boutillon, entre Ars et La Couarde, les vagues ne passent pas par dessus. Mais le parking provisoire est considérablement détrempé.
Ouf, Ana est passée ! Elle est la première tempête de l’hiver 2017-2018. Histoire de bien nous rappeler que nous habitons une île, l’île de Ré. Qu’elle est vulnérable. Et qu’en cas d’alerte météo, la prudence s’impose.
Merci pour ces infos .. nous sommes à Paris … je vais envoyer quelqu’un vérifier mes volets !!! Amitiés des Merlet à Montmartre