La paroisse de Sainte-Marie est, dit-on, la plus ancienne de l’île de Ré. L’église Notre Dame de l’Assomption, au coeur du village, telle que la connaissons aujourd’hui, a été inaugurée en 1864. Toutefois l’église d’origine date du 12ème siècle, elle était même entourée de fortifications.
Sa dimension fait d’elle, une des plus grandes, sinon la plus grande de l’île de Ré. 
A l’instar de beaucoup d’églises, une rénovation s’imposait. En avril 2015, l’équipe communale de Sainte-Marie se lance dans un projet de réhabilitation. Dans cette démarche elle est épaulée par l’association Les Amis de l’Eglise, que préside Janik Héraudeau. Pour la première phase, il a été décidé de restaurer le choeur et la sacristie.
Le chœur de cette église est néo-gothique. La frise murale et le retable, à l’arrière de la table d’autel, étaient considérablement endommagés. Il y avait urgence. Le temps qui passe, l’humidité saline ambiante ne font pas bon ménage avec les vieilles pierres. Des morceaux de frise étaient fendus, des rosaces manquaient, plusieurs petits chapiteaux étaient tombés.
Deux statuettes d’anges avaient disparu. Un bénévole en a sculpté une. Pour la seconde, et pour tout le travail sur la pierre, il a été fait appel au talent du sculpteur rétais, Edouard Parilusyan, à La Couarde.
En comparant, l’avant et l’après, le résultat se voit bien. Les ciselures et les motifs sont délicatement brodés.
L’église de Sainte-Marie comporte deux grandes sacristies : celle de monsieur le curé, et celle appelée autrefois sacristie des enfants de chœur. Elle sert aujourd’hui de salle de catéchisme.
« Le plancher des deux sacristies était pourri. Quand on ouvrait les tiroirs du grand meuble et ceux du chasublier tout tombait en poussière. Cela pouvait même devenir dangereux. Pour la restauration, nous avons fait appel à des artisans locaux » explique Anne Pawlak, conseillère municipale, déléguée au patrimoine bâti et religieux.
En rentrant dans la sacristie de monsieur le curé, on découvre de splendides boiseries. Wooh, que c’est beau ! Le grand meuble de rangement et le chasublier ont retrouvé leur lustre d’antan. Ce sont incontestablement des pièces historiques, à grande valeur patrimoniale. Deux artisans de Sainte-Marie ont contribué à la restauration à l’identique : l’ébéniste Didier Courmont de Terre d’Océan, et le menuisier Ulrich Bernard. Le résultat est vraiment probant. En plus, une bonne odeur de bois se dégage.
Avant, c’était comment ?
Le style de la deuxième sacristie, celle des enfants de chœur, est beaucoup plus simple et dépouillé. Elle est vraiment classe aussi… et plutôt touchante. Les deux meubles de rangement peuvent raconter des histoires des temps jadis. Des chahuts d’enfants de chœur, des prières, de bonnes rigolades sans doute aussi. Qui sait ? Gravé dans le bois, autour des petites patères où l’on accrochait les vêtements, des noms sont encore incrustés. Les meubles ont été restaurés et le plancher a été terminé mi-janvier.
Le budget pour cette première tranche de remise en état s’élève à 40 000 €. Une convention tri-partite a été signée entre la commune de Sainte-Marie, l’association Les Amis de l’Eglise et la Fondation du Patrimoine. Cependant il reste encore des fonds à trouver pour boucler le budget. 20 000 € manquent encore pour régler les dernières factures.
A plusieurs reprises, Les Amis de l’Eglise ont organisé des visites de clocher. Elles ont permis de récolter quelques euros. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.
En parallèle, une souscription publique a été lancée via la Fondation du Patrimoine. Cette organisation, reconnue d’utilité publique, se dédie à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine. Elle abonde les sommes recueillies.
Elle permet aux amoureux des veilles pierres et du patrimoine de bénéficier d’une déduction fiscale. Un don, même modeste, ouvre droit à une réduction de l’impôt sur le revenu à hauteur de 66 % du don. En donnant 50 €, au final cela correspond à une sortie d’argent réelle de 17 €. Et pour les entreprises, la déduction fiscale est de 60 % du don.
Il n’est pas trop tard pour donner un petit coup de pouce à l’église de Sainte-Marie de Ré. La souscription de la Fondation du Patrimoine se termine fin mars.
Si le coeur vous en dit, les bulletins sont disponibles à la mairie, à l’église et à l’office du tourisme de Sainte-Marie. Un chèque peut aussi être envoyé à la Fondation du Patrimoine 1 rue Lebascles 86000 Poitiers, en précisant bien que ce don est destiné à l’église Notre-Dame de l’Assomption de Sainte Marie de Ré.
Mais ce n’est qu’un tout début. Un audit technique va être mené. La deuxième phase de restauration pourrait concerner la base du pilier du clocher, à l’intérieur de l’église. Elle est bien abîmée elle aussi… C’est de là que partent les escaliers vers la montée au clocher. 91 marches, une vue à couper le souffle à 360°. Sur le chemin de ronde, par temps clair, il paraît que l’on peut voir des bateaux qui naviguent à 20 kms.
Les murs ont besoin d’être piquetés pour faire tomber le salpêtre, d’être cimentés… Un vaste programme.
L’audit dira également ce qu’il convient de faire pour l’extérieur.
D’ores et déjà, afin de leur donner un air de frais, dans les semaines qui viennent, les portes vont être repeintes du rouge, si particulier de cette église. Cette magnifique couleur rouge est dite sang de boeuf.
