Des nouveautés au Musée

Deux tableaux du Musée de Saint-Martin ont été récemment restaurés. Ces deux huiles représentent une jeune femme en rouge et un bateau peint par Gaston Roullet, artiste rétais. Musée Ernest Cognacq - Métisse en rouge

Musée Ernest Cognacq - Bateau Le Persévérance

Le 1er octobre, ils ont été présentés aux membres de l’AAMEC, fidèle partenaire du musée. L’Association des Amis du Musée Ernest Cognacq participe régulièrement aux restaurations et aux acquisitions.

Nanou de Bournonville, présidente de l'AAMEC et Pascale Brenelli, restauratrice
Nanou de Bournonville, présidente de l’AAMEC et Pascale Brenelli, restauratrice. 

Les deux oeuvres n’étaient pas en bon état. Pascale Brenelli, restauratrice conservatrice de peintures de chevalets, diplômée et agréée par les Musées de France, leur a donné une seconde vie. Son atelier est à Loix.

L’écouter raconter sa prestation, est tout à fait passionnant.

 

 

La dame en rouge, dite La Métisse, fait partie du fonds du Musée. Qui était cette femme ? Qui l’a peinte ?  Nous ne le savons pas, en effet le tableau n’est pas signé. Le mystère est entier.

Musée Ernest Cognacq - Métisse en rouge
Avant restauration.

« Cette toile est intéressante car il est rare de voir une femme métisse dans un costume de dame de la haute société du 18ème siècle. Le traité est cependant simple. Le châssis était d’origine, avec des clous forgés retournés. Malheureusement il n’a pas pu être conservé, car il était très endommagé. Le tableau présentait pas mal de surpeints, dans la joue, dans l’oeil, dans le cou et à la main. Peut-être, il y a un siècle, des restaurations précédentes ont-elles été entreprises ?

En-dessous il y avait aussi des repentirs du peintre. Il a sans doute modifié sa composition, dans le décolleté, dans une manche et dans la coiffure. Un vernis ancien recouvrait le tableau, il lui donnait un aspect jaunâtre, et il masquait les finesses de la dentelle. La couche picturale se soulevait, en crêtes, la peinture n’adhérait plus à certains endroits. Au moindre frôlement, une écaille de peinture pouvait tomber » explique la restauratrice.

Le Persévérance a été acquis par le musée de Saint-Martin lors de la vente aux enchères de la collection du petit musée de la Mer de Saint-Clément des Baleines.  La peinture était aussi plutôt abîmée.

Musée Ernest Cognacq - Bateau Le Persévérance
Avant restauration.

Ce bateau a fait naufrage le 7 avril 1877, à la Pointe du Lizay, aux Portes. Le tableau a été peint par Gaston Roullet, enfant du pays, peintre officiel de la Marine.

« Sous cette représentation, il y en avait une autre. Le peintre a réutilisé un de ses tableaux. Gaston Roullet a dû prendre un panneau de bois qu’il avait sous la main, et il a repeint par dessus. Ce qui explique que la préparation du fond n’était pas vraiment bonne. L’adhérence entre les deux couches de peintures n’était pas formidable. Cela combiné aux difficiles conditions de conservation dans le Musée de la mer, humidité, air salin et fluctuation de températures, nous étions en face d’un tableau qui présentait de nombreuses lacunes.

Le panneau est cependant en bon état de conservation, il est à peine cintré. Il a fallu nettoyer les poussières et les déjections de mouches, le débarrasser de son vieux vernis et refixer les soulèvements de peinture.

Il laissait apparaître la composition sous-jacente. Ce serait amusant de savoir ce qu’il y a sous cette peinture, en le radiographiant. 

Une difficulté : reconstituer la partie arrière. Il y avait une grosse lacune. Je me suis servie du peu d’éléments qui restaient, d’une partie ocre et noire, pour remonter le motif petit à petit. Je ne suis pas sûre des dimensions de ce que j’ai fait, car je n’ai pas de document de référence. Quelqu’un dispose peut-être d’une photo de ce tableau prise autrefois dans le petit Musée de la Mer ? Si c’est le cas, il sera toujours possible de reprendre la retouche. Tout le reste est bien à l’identique » a indiqué Pascale.

Appel est donc lancé aux photographes, et aux souvenirs !

Nanou de Bournonville, présidente de l’AAMEC, a annoncé d’autres projets. La prochaine restauration, à laquelle l’association va contribuer, est celle d’un pastel sec d’Honoré Patureau, menuisier de métier à Saint-Martin, et peintre autodidacte du 19e siècle. 

Présentation au Musée Ernest Cognacq - 1er octobre 2015
Patrice Déchelette maire de Saint-Martin de Ré, Nanou de Bounonville présidente de l’AAMEC, et Julia Dumoulin-Rulié directrice du Musée Ernest Cognacq. 

« C’est grâce à vos cotisations et à vos dons de particuliers que nous pouvons soutenir les actions du musée » a t-elle remercié. 

Participer aux actions de mécénat, c’est s’intéresser au patrimoine rétais. Et puis, les cotisations et les dons sont déductibles des impôts…AAMEC - Bon de souscription

Une famille de l’île de Ré a fait don d’un portefeuille de la Compagnie Deschézeaux. « L’objet est chargé d’histoire, et malgré les siècles il n’est pas beaucoup altéré. Nous avions à coeur de le restaurer » a précisé Julia Dumoulin-Rulié, directrice du Musée. Le cuir de chèvre, de très bonne qualité, avait besoin d’être nourri et les soufflets consolidés et renforcés.

 

 

 

 

 

 

En 1906, Ernest Cognacq, le fondateur de la Samaritaine, célèbre et grand magasin parisien, a racheté les collections de Théodore Phélippot, un érudit local. Il a alors offert les objets et oeuvres à sa commune natale de Saint-Martin-de-Ré. Elles constituent le fonds du musée Ernest-Cognacq, créé en 1907.

Une boîte de ce fonds vient également d’être restaurée. Elle porte une inscription : Crains, tu es vu, accompagnée d’un symbole maçonnique. Elle appartenait à Théodore Phélippot. « Qu’entreposait-t-il dedans ? Il y avait des traces de fil à l’intérieur. Cette boîte métallique n’a pas été facile à restaurer, en raison de l’oxydation et de la corrosion du métal. Afin que les mots restent bien visibles, la restauratrice a apporté quelques retouches sur le noir » a révélé Julia Dumoulin-Rulié.

 

 

 

 

Deux estampes ont été achetées par les Amis du Musée, en vente publique à Saint-Germain en Laye. Ils sont issus des dessins réalisés lors de l’expédition de Nicolas Baudin. « Nous essayons  de constituer un fonds plus étoffé autour de cet homme, important pour nous localement et pour tout ce qu’il a apporté au monde scientifique du 19ème siècle. Nous avons déjà le bateau fabriqué par Pierre Rivaille et présenté dans la salle des maquettes et quelques portraits. Ces deux dessins viennent en complément » a t-elle dit, en remerciant chaleureusement l’association.

Des particuliers font des dons au Musée. Telle la casquette de Tatave, Octave Patureau, apportée au Musée par la famille Jean-Bart : « Un objet emblématique. C’est formidable de l’avoir dans nos collections » a souligné Julia Dumoulin-Rulié. Cette casquette a déjà été présentée dans le cadre de l’exposition temporaire consacrée à l’artiste-peintre d’Ars-en-Ré, en décembre de l’année dernière.

Casquette de Tatave - Musée Ernest Cognac

Tel aussi Ulysse, le petit âne offert au musée par Régis Léau. Ce spécimen, réalisé 100 % en France, a été réalisé en série limitée, celui-ci est même numéroté ! Il rejoint donc les collections. Collection du Musée Ernest Cognacq - Don de Régis Léau

Pour le moment, ces objets et peintures sont gardés en lieu sûr. Ils ressortiront au cours des expositions temporaires ou permanentes organisées par le musée.

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? Musée Ernest Cognacq - Collections

 

Laisser un commentaire