Comment fonctionne un marais ostréicole ? Comment s’y prendre pour une remise en état après des années d’inexploitation ? Que peut-on y mettre dedans ? Voilà des questions que l’on peut se poser quand on n’y connait pas grand chose. Souvent ce sont les parents ou les grands-parents Rétais qui ont transmis leur savoir-faire. « Quand tu es Rétais, tu as un marais » dit-on.
Pour les plus jeunes, cela ne va quand même pas de soi. La commune de Loix vient de lancer une expérience : créer, de toutes pièces, un marais pédagogique afin que les jeunes l’exploitent en polyculture extensive. Un particulier Loidais a accepté de céder un de ses anciens marais ostréicole, déjà remanié. Du boulot, il y en a pour le faire revivre !
Actuellement le marais se compose de trois bassins connectés les aux autres, ce qui ne permet ni de dissocier les élevages, ni de gérer finement les niveaux de l’eau. Comme dans la vraie vie, il va falloir d’abord organiser l’espace, car il est prévu que les jeunes y fassent de l’élevage de crevettes impériales et d’huîtres, et éventuellement des palourdes. Les anguilles s’introduiront sans doute dans la réserve d’eau, d’elles-mêmes naturellement, Cependant les espèces devront cohabiter dans se dévorer.
L’AEMA (Association des Etangs et Marais) a été mise à contribution. Un bassin-tampon sera créé pour permettre la circulation d’eau et la vidange du bassin, destiné à l’affinage des huîtres. Les coupes préalables effectuées dans les bosses vont être fermées, avec pose de tubes afin de gérer l’hydraulique et les niveaux d’eau. Un digueron de séparation entre réserve d’eau et claire ostréicole va être édifié. Les vieux fonds vont être curés. Tout cela, bien sûr, en suivant les préconisations de l’étude d’incidence produite par la LPO (Ligue de protection des oiseaux), et après passage auprès de la Commission des Sites à fin d’autorisation.
Les jeunes seront encadrés par des adultes bénévoles. Les parents pourront donner un coup de mains. Les ostréiculteurs loidais et les connaisseurs de la culture de la crevette seront là pour épauler, donner des conseils.
Mais avant cela, il fallait nettoyer les abords extérieurs, des déchets jonchent les bosses, entre autres plastiques ostréicoles, ferrailles, bouts de bois. Les plus grands parmi les jeunes se sont pris au jeu, impatients de s’approprier leur marais. Samedi dernier, dès 8 h du matin, ils étaient à pied d’oeuvre. Ils ont sorti des quantités impressionnantes de détritus. Etienne a fait un looping dans la vase, attention ça glisse… mais c’est le métier qui rentre ! Une vingtaine huîtres vivantes ont été découvertes au milieu du marais, elles ont été apportées à un papa ostréiculteur pour qu’il les dévase un peu.
C’est bien parti ! Je vais suivre le feuilleton au fil du temps. J’ai beaucoup à apprendre. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas avoir entre 7 et 18 ans pour faire partie de la fine équipe…