Objets volants identifiés

Michaël Morin est incontestablement un passionné d’air et de grands espaces. Branchez-le sur son sujet favori, et vous êtes parti, à coup sûr, pour un bon moment d’explications enthousiastes !

En avril 2011, il ouvrait son entreprise Planète Sports et Loisirs, située à Loix dans le village artisanal. Avec un projet qui lui tenait particulièrement à coeur : créer à terme une base privée destinée au travail aérien.

Il lui a fallu cinq ans pour que son concept prenne globalement forme, entre la mise au point des aéronefs et l’obtention de toutes les accréditations nécessaires pour se lancer dans une telle activité, inédite à l’île de Ré.

Son parc de matériel comporte trois ULM : deux paramoteurs, un mono-place et un bi-place, et un hélicoptère, auxquels s’ajoute un drone homologué.Mosquito Michael MORIN_D

L’ULM para-moteur électrique, appelé le Fénix, a été le premier engin qu’il a créé de ses mains, de toutes pièces.  En mai 2011, il le faisait voler pour la première fois, c’était d’ailleurs une première mondiale. Depuis nous sommes habitués à voir l’appareil voler silencieusement au dessus des marais de l’île de Ré.

Entre-temps, il l’a fait évoluer, en passant de l’électrique au thermique, afin de gagner en autonomie de vol et en sécurité. Cette nouvelle motorisation a été développée spécialement pour l’île de Ré, elle a un niveau sonore extrêmement bas et elle a reçu l’aval du ministère de l’Environnement.

Quelques mois plus tard, un petit frère est venu compléter la série :  l’ULM bi-place, avec lequel Michaël fait régulièrement découvrir l’île de Ré aux particuliers depuis le ciel. Sa vitesse de croisière est de 50 à 60 km/heure. Il peut emmener des passagers pesant jusqu’à 100 kg pour des vols de 30 minutes.

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L’hélicoptère-ULM est une toute autre histoire encore. Il répond au doux nom de Mosquito. C’est un engin mono-place, équipé de flotteurs qui permet de survoler, en toute sécurité, les étendues maritimes.

Il l’a lui-même construit à partir de plans. 2 000 heures de montage, c’est l’équivalent, mis bout à bout, d’une année entière de travail ! En allant régulièrement le voir dans son atelier, j’ai découvert les outils, les bouquins de montage, les pièces détachées… Il y a deux ans, en février 2013, l’engin commençait à prendre forme.

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Il a volé pour la première fois en mai 2014. Son autonomie est de 2h30, et sa vitesse de croisière est de 105 km/h. Il n’en existe que trois ou quatre exemplaires en France.

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Pour arriver à mettre au point son outil de travail, il a dû passer moults brevets de pilote, monter des dossiers complexes d’autorisations de toutes sortes, préfectorales et nationales, être accrédité auprès de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). La semaine dernière encore, d’ultimes contrôles des installations ont été menés par les gendarmes au sein de son entreprise afin de valider l’activité de travail aérien.

Michaël est très strict en matière de sécurité. Il faut préciser qu’il est aussi pompier, avec le grade de lieutenant, à la caserne d’Ars-en-Ré. Ses aéronefs devraient être mis à la disposition des pompiers de Charente-Maritime, le SDIS 17, pour effectuer de la surveillance incendie, entre autres.

Il est donc maintenant fin prêt pour se lancer dans des missions sur l’île de Ré, voire partout en France. Par exemple, la reconnaissance et la surveillance aérienne du territoire, des côtes, des digues, des dunes, avant et après les marées. Cela peut aussi concerner des suivis de chantier, voire apporter de l’aide pour mieux déterminer des travaux à exécuter.  Mais aussi contribuer à rechercher des personnes en difficulté. Ou évaluer l’évolution de la faune et de la flore. De faire des comptages de mouillages de bateaux. De tourner des vidéos pour la télé ou pour le cinéma, de suivre des manifestations nautiques ou terrestres. Cela peut être pour le compte de particuliers, d’entreprises, de collectivités. 

La palette d’activités est large, de là haut, photos et vidéos peuvent s’avérer vraiment utiles…

Un drone homologué complète la panoplie de Michaël. J’ai appris, en l’interviewant, que faire voler un drone, à des fins professionnelles, nécessite des autorisations spéciales. « Un drone n’est pas un jouet » affirme-t-il.

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La règlementation est draconienne en la matière. Il faut savoir que si un drone survole vos têtes un jour, il ne faut surtout pas hésiter à repérer où est son propriétaire et lui poser la question s’il est autorisé ou non. L’utilisation d’un drone, dans des conditions non conformes aux règles édictées pour assurer la sécurité, est passible d’un an d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende !  

Un drone ne doit pas survoler les personnes, il doit toujours voler à une hauteur inférieure à 150 mètres, il ne doit pas être utilisé au-dessus de l’espace public, il ne peut être utilisé la nuit, il doit respecter la vie privée et aucune image ne peut être diffusée sans l’accord des personnes concernées. 

C’est vrai que vue du haut, l’île de Ré prend un tout autre relief. Michaël a créé une vidéo de démonstration qui me laisse rêveuse…


Vous l’aurez compris, Michael Morin est entrepreneur dans l’âme. Parallèlement à son activité de loueurs de vélos à Loix et aux Portes en Ré, il invente sans arrêt. Il est aussi le créateur de la remorque Bix-4U, dont je vous avais parlé en avril, l’année dernière. « Depuis le début de mon installation à Loix, j’ai toujours eu un formidable soutien de la part de la commune pour monter l’ensemble de mes projets, et ça c’est vraiment précieux ! » remercie-t-il

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