La nouvelle est tombée : le préfet de Charente-Maritime, Nicolas Basselier, a pris ce jour un arrêté obligeant au port du masque sur l’ensemble des dix communes de l’île de Ré.
Avant et pendant toute la période de confinement, et juste après, l’île de Ré a été plutôt épargnée. Les cas de COVID 19 ont été rares, deux personnes se sont retrouvées en réanimation. Fort heureusement l’hôpital de La Rochelle n’a pas été saturé.
Depuis début juin l’île de Ré, dont l’économie repose en grande partie sur le tourisme, a attiré un monde de folie. Les distanciations physiques ne sont pas toujours respectées, des cas de Covid 19 ont été détectés un peu partout dans l’île ces derniers temps. Exemple : à la Pergola, deux personnes venues de Saint-Tropez ont été dépistées positives au coronavirus.
Le tourisme ça brasse, ça brasse… La décision du Préfet nous pendait au nez. Voilà c’est fait !
Hier jeudi 13 août, Lionel Quillet, président de la Communauté de Communes, s’est exprimé lors d’une conférence de presse.
« Plusieurs maires de l’île de Ré avaient pris des arrêtés municipaux. D’autres s’apprêtaient à en faire autant. Nous nous sommes concertés et nous avons fait une proposition au Préfet qui l’a acceptée. Désormais chaque maire va devoir prendre un arrêté municipal, ce sera le même texte pour toutes les communes. Il sera couvert par l’arrêté préfectoral « explique t-il.
Voici quelques questions/réponses à nos interrogations.
Pourquoi une telle décision ? » Trois critères nous y ont poussé. La lisibilité : l’arrêté est le même pour toute l’île, c’est clair. Le virus circule même si on ne parle pas de clusters. Nous avons constaté du relâchement et en plus on sait qu’en fin de saison ça se relâche de toute façon et que tout prend des proportions plus importantes. Nous voulons éviter que la saison finisse mal » ajoute Lionel Quillet.
Que dit l’arrêté ? A partir d’aujourd’hui le masque est obligatoire pour les piétons dans tous les espaces publics.
Qu’entend-t-on par espace public ? La rue, les marchés, les zones commerciales, les accès aux plages. C’est-à- dire que dès que j’arrive ou que je suis dans un village je mets le masque. Le périmètre de la commune est délimité par les panneaux d’entrée et de sortie.
Dois-je porter le masque si je suis à vélo ? Non. Sur les pistes cyclables il n’est pas obligatoire. Mais lorsque je pose le pied à terre en arrivant dans un village je deviens piéton et donc je dois porter le masque. De toute façon à un moment donné circuler à vélo actuellement dans n’importe quel village de l’île s’apparente à un exploit ! En descendant de vélo il va falloir avoir le geste de mettre un masque, ce qui ne semble ni évident ni systématique. « Les pistes cyclables ont été un sujet de discussion avec les dix maires de l’île, mais nous avons pris cette décision communément. C’est un espace de liberté » ajoute Lionel Quillet.
Dois-je porter le masque à la plage ? Non. Mais pour se rendre à pied à la plage je dois le porter puisque les accès à la plage sont considérés comme des espaces publics.
Dois-je porter le masque si je me balade en forêt ? Non. L’espace est extramuros. « La mesure porte sur les 20 % du territoire en zones construites. Dans les 80 % en zone naturelle, il n’y a pas obligation à porter le masque » rappelle le président de la CDC.
Quel est le risque si je ne porte pas de masque dans un village de l’île de Ré ? Une amende de 135 euros, car l’arrêté est préfectoral. Si elle était municipale son montant aurait été de 30 €.
Ce matin, à Ars où je réside, il est clair que tout le monde n’était pas encore au courant de cet arrêté. Une personne sur deux était équipée d’un masque dans la rue et sur le marché. Mais l’information devrait circuler rapidement. A l’entrée du pont il sera indiqué que le port du masque est obligatoire à l’île de Ré.
Mais c’est aussi à nous tous de nous prévenir les uns et les autres, de gentiment encourager au port du masque, à la fois pour se protéger et de protéger les autres.
Qui peut sanctionner ? Les gendarmes. Ils sont 55 en renfort sur toute l’île en plus de la brigade permanente. Les équipes de police municipale peuvent faire des rappels à l’ordre et de la prévention.
Dans les commerces le masque est obligatoire. Généralement les commerçants le rappellent inlassablement à ceux qui rentrent non masqués. Ils racontent d’ailleurs que c’est éprouvant pour eux d’être toujours aux aguets. Mais tous n’ont pas le même sens de la responsabilité. Exemple : mercredi soir 12 aout, match de foot PSG/Atalanta Bergame. Que dire de la foule agglutinée dans un bar devant un écran géant, hurlant comme il se doit à chaque mouvement d’importance des joueurs sur le stade, avec surtout des téléspectateurs pour la plupart non masqués même si attablés devant une boisson ? Cluster en devenir ? On croise les doigts.
Il y a ceux qui sont pour le masque et il y a les détracteurs. Il y a ceux qui vont même à prononcer le mot « dictature ». Les réseaux sociaux se sont enflammés hier soir, dès que la nouvelle a été connue. Quoi en penser ?
Pourquoi cet arrêté est-tel pris tardivement alors que la saison bat son plein depuis trois mois ? Sans doute parce que les autorités ont dû penser que jusqu’ici chacun ferait preuve d’un esprit de responsabilité. Mais force est de constater que ce n’est pas toujours vrai. Par ailleurs disposent-elles d’informations qui pourraient s’avérer inquiétantes ?
Par ailleurs le communiqué de presse préfet de la Charente-Maritime indique « avoir donné instruction à la police et à la gendarmerie de renforcer les contrôles, en lien avec les polices municipales, dans tous les lieux présentant un risque de contamination élevé, avec un accent particulier dans les lieux tels que les bars, cafés et restaurants. Tout manquement aux décrets en vigueur et aux arrêtés préfectoraux imposant le port du masque peut être sanctionné d’une contravention de 4ème classe (135 euros) et, en cas de récidive dans les 15 jours, d’une d’amende de 5ème classe (1 500 euros). Dans ce contexte préoccupant, le préfet en appelle à l’esprit de responsabilité et de solidarité de tous. N’oublions pas que les risques pris par certains de nos concitoyens mettent en danger les plus vulnérables d’entre nous ».
Un rappel : certes le masque » devient obligatoire, mais il ne nous dispense pour autant des gestes de prévention : lavage des mains et surtout distanciation physique. Ne pas faire de bisou, c’est parfois dur…
… Effectivement, ça nous pendait au nez.
On le sentait venir, nul besoin d’avoir du nez.
Espérons qu’on en verra un jour le bout (du nez).
Sinon, on finira par ne plus mettre le nez dehors.
Et, confinés, par se bouffer le nez.
On compte sur vous pour nous tenir au parfum !