L’église d’Ars ne laisse personne indiffèrent. Son clocher noir et blanc se voit de loin ! Il est un amer pour les navigateurs. Il est souvent utilisé comme emblème de l’île de Ré. Il inspire par ailleurs nombre d’artistes. Combien de fois par jour sa flèche est-elle photographiée par ceux qui passent dans le coin, clic-clac un p’tit souvenir. Et pour ceux qui vivent dans le village l’église est bien présente, rassurante. Depuis 900 ans elle a vécu des événements de toutes sortes. De nos jours cela continue.
Comme vous le savez, l’église vient de vivre une belle cure de jeunesse. Au terme de plus de trois ans de travaux importants elle a ré-ouvert ses portes il y a tout juste un mois.
L’année dernière Valérie Solvit, de sa propre initiative et soutenue par la municipalité d’Ars, a impulsé un élan artistique pour aider financièrement à sa rénovation. En août 2019, plus de cent oeuvres ont été acquises, réalisées par 26 artistes. Les fonds recueillis, environ 50 000 €, ont été déposés dans l’escarcelle de la Fondation du Patrimoine avec laquelle la municipalité a signé une convention.
Devant l’indéniable succès, une deuxième exposition-vente est organisée, du 5 au 14 août, dans deux lieux du village d’Ars : au presbytère rue du Havre et au CNAR (Cercle Nautique d’Ars-en-Ré) sur le port. Avec toujours l’appui de la municipalité et celle de l’association Les Amis de l’église d’Ars-en-Ré récemment créée. Ceci dans le but de trouver encore et encore des fonds, car restaurer un tel bâtiment coûte beaucoup de sous.
Le thème de l’exposition-vente de cette année est celui de « l’Ex-Voto ». Un thème fort qui parle à l’âme et à la chair.
Une nouvelle fois 70 artistes ont généreusement répondu « oui, oui ! » lorsque Valérie Solvit les a contactés. Certains sont de grands noms, de renommée internationale ou locale : peintres, écrivains, photographes, dessinateurs, sculpteurs… Certains sont des artistes en herbe ou en devenir. La grande majorité a spontanément créé une ou plusieurs oeuvres et les ont offertes au profit de l’église.
Elle dévoile que des particuliers ont même apporté des toiles de peintres locaux qu’ils avaient chez eux, et que pour la restauration de l’église ils en faisait don. Incroyable…
L’enthousiasme que suscite cette église est extraordinaire ! Ce n’est semble t-il pas le cas partout en France où beaucoup de municipalités se désolent de ne pas pouvoir entretenir leur patrimoine faute de moyens. Serions-nous une exception cocorico arsaise ?
Cette année 130 oeuvres sont proposées à la vente. 30 % de plus que l’année dernière…
Pendant quelques jours j’ai suivi les pérégrinations des organisateurs de l’expo. Secondée par de bonnes volontés et par Yvonne Couturier précieuse cheville ouvrière arsaise, Valérie Solvit s’est donnée sans compter. Il en faut de l’énergie pour joliment mettre en scène l’intégralité de tous ces dons d’artistes. Cela pourrait paraître hétéroclite, mais non tout cela est bien cohérent. Bravo !
Je vous propose de rentrer dans les coulisses de l’accrochage. Le résultat promet d’être superbe.
Vendredi après-midi, plusieurs artistes sont venus déposer leurs oeuvres.
Wiaz – 31 juillet 2020 
Philippe Cottard – 31 juillet 2020. 
Christophe Ducharme – 31 juillet 2020 
François Cante-Pacos – 31 juillet 2020. 
Sabine Franel – 31 juillet 2020. 
Katherine Margaritis – 31 juillet 2020. 
Gilles Bertrand – 31 juillet 2020. 
Jean-Baptiste Dumond – 31 juillet 2020. 
Jeanine Costa – 31 juillet 2020. 
De gauche à droite, Jeanine Costa, Yvonne Couturier, Laurence Jean-Bart – 31 juillet 2020. 
Et même le peintre Philippe Cottard s’est montré très disponible pour la préparation de l’événement en se transformant spontanément en accrocheur d’oeuvres avec la complicité de Bruno, agent technique de la commune.
» Il est précieux de savoir que depuis le début nous sommes soutenus par la commune d’Ars « souligne Valérie Solvit. Nouvelle élue maire du village Danièle Pétiniaud-Gros et Jérôme Dumoulin, 3ème adjoint en charge du Patrimoine et de la Culture se réjouissent évidemment de l’événement qui s’amplifie et qu’ils soutiennent avec coeur. De son côté Stanislas de Quercize avec sa présence discrète mais active croit fort à l’aventure, il a été un des premiers à suggérer l’idée d’un appui inédit pour l’église.
Ça vous dirait de découvrir l’exposition avec en prime une belle vue sur le port d’Ars ?
A quoi sont destinés les fonds perçus ? Il reste encore beaucoup à faire pour l’église : réfection des boiseries et des décors des retables, réhabilitation de la sacristie et de son mobilier classé, restauration de la grande porte d’entrée, reprise des voûtes et du vestibule lorsqu’on pénètre dans l’église. Bref, ces sous seront les bienvenus pour financer les importants travaux encore à venir.
Les acheteurs des oeuvres bénéficient d’une remise fiscale conséquente : pour les particuliers 66 % des sommes versées sont déductibles des impôts et 60 % pour les entreprises. Au titre du mécénat, dans le cadre de la Fondation du Patrimoine, un récépissé fiscal est délivré.
Il faudra faire vite car si cela se passe comme à l’été 2019 en quelques jours il ne restait plus aucune oeuvre à vendre.
Le catalogue de l’exposition est aussi proposé à la vente, il coûte 20 €. Un magnifique collector à s’offrir ou à offrir. Ceux qui l’ont déjà feuilleté ont été conquis.
Une particularité cette année : le grand tableau du peintre Olivier Suire n’est pas à vendre. Chacun pourra déposer dans une boîte un don, défiscalisable, au profit d’une souscription. Le Père Michel Cottereau, curé de l’île de Ré, a été sensible à l’idée qu’à l’issue de l’expo ce tableau soit accroché dans la chapelle des marins de l’église d’Ars, comme le veut la grande tradition des ex-votos.
Depuis 900 ans, l’histoire de l’église d’Ars se renouvelle sans arrêt. L’élan est encore et toujours là.