Au galop, les Rétais !

A plusieurs on est plus fort. Quand des passionnés de chevaux se rassemblent et se concertent, de quoi parlent-ils ? De chevaux bien sûr ! Et naît alors un projet autour du cheval.

Quand, en plus, ces même passionnés aiment le sport de haut niveau, le projet monte d’un cran. Et quand, de surcroît, ça se passe à l’île de Ré, l’idée passe à la vitesse supérieure en adoptant une forme particulière : L’Ecurie de partage d’île de Ré Galop®. Un pari inédit.

P1310781Ce pari, c’est celui que font Capucine Nicot et Véronique Vigouroux, en donnant l’impulsion et la chance au jeune Damien Morin, scolarisé à l’AFASEC de Chantilly, dont le rêve le plus cher est de devenir jockey.

ile de Ré - Capucine NicotGrande cavalière de courses pendant quinze ans, cravache d’Or cinq années consécutives, Capucine Nicot perpétue la passion pour les chevaux de courses que son grand-père Georges Nicot et son père, Patrick Nicot lui ont transmise.

Depuis 2014, elle est devenue entraîneur public, après avoir passé le diplôme ad-hoc. A Saint-Clément des Baleines, sur la route des Portes-en-Ré, son écurie est réputée. Capucine est exigeante pour les chevaux qu’elle prend en pension. Ils sont douillettement bichonnés : foin et nourriture sont de qualité, celle que mangent les chevaux de haut niveau. Chaque jour Capucine les monte dans l’air iodé de l’île de Ré. Aux écuries ils tournent dans le marcheur spécialement aménagé. Le soir, avant de dormir ils inhalent des huiles essentielles d’eucalyptus. Des petits veinards… 

Qui n’a jamais vu Capucine, au volant de son camion ? Régulièrement elle traverse l’île de Ré, en direction des hippodromes de Longchamp, Deauville, Maison-Laffite, Chantilly, Royan, Toulouse, Cagnes-sur-Mer… Les chevaux dont elle s’occupe au quotidien sont des pur-sangs anglais que des propriétaires lui ont confiés afin de les entraîner et de les faire courir. Ces chevaux ont déjà gagné plusieurs Quintés. Tel Le Valentin, une véritable star, célèbre auprès  des turfistes. Tels les deux chevaux du comédien Gérard Hernandez : Dondargent, il a gagné à Deauville le 27 juin dernier, et Landou’s Girl, qui a fini seconde, à un nez du gagnant.

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Véronique Vigouroux est cavalière émérite, elle vient du milieu du concours équestre. Depuis qu’elle sait marcher, elle monte à cheval. Elle a fait ses classes au centre Sportif d’Equitation Militaire à Fontainebleau, une école prestigieuse qui forme les cavaliers de concours complet, de jumping et de dressage. Il y a quelques années, elle était propriétaire des Ecuries du Moulin Moreau à La Flotte.

Le matin, il n’est pas rare de la voir monter les chevaux de l’écurie, afin de leur dégourdir les jambes sur la plage et dans la forêt.

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Damien Morin, 16 ans, suit un cursus d’apprentissage pour devenir jockey, à Chantilly, chez Carlos Laffon-Parias, l’un des plus grands entraîneurs de chevaux au monde. 

Physiquement il a le gabarit. Mentalement il en veut, il monte à cheval depuis tout petit. Dans sa chambre, chez ses parents résidents à Ars-en-Ré, les coupes qu’il a gagnées dans des concours locaux, témoignent de sa volonté et de sa ténacité.

Pour sa dernière course-école, le 19 juin, il a fini second. Carlos Laffon-Parias lui avait confié les rênes de Lanassa. Son père, Michaël Morin et son frère Tom avaient fait le déplacement. Ils ont bien évidemment immortalisé l’événement.

Depuis, il vient de se voir attribuer sa licence professionnelle d’apprenti jockey, par France Galop. Il peut désormais monter en courses, ouvertes aux paris. Toutefois avant de passer pro Damien doit gagner 70 courses officielles. Ce n’est qu’à ce terme qu’il pourra rentrer dans le saint des saints.

Alors Ile de Ré Galop®, c’est quoi ? Véronique et Capucine ont créé une Société, dont elles ont déposé le nom et la marque. Leur objectif : entraîner des chevaux de courses à l’année, à l’île de Ré.

Plaquette Ile de Ré Galop

«  Nous sommes parties du constat que, compte tenu du contexte économique, le nombre des petits propriétaires de chevaux de courses était en train de sérieusement s’amoindrir, voire de disparaître. Cette passion coûte cher pour qui souhaite être propriétaire à part entière. Les gens qui pouvaient contenter ce plaisir peuvent difficilement le faire aujourd’hui. Et si les propriétaires disparaissent le métier d’entraîneur disparaîtra aussi. D’autre part, l‘économie de partage est une tendance lourde dans de nombreux secteurs économiques, tout un monde différent est en train de se mettre en place. Ce que nous souhaitons c’est de rendre accessible le monde des courses à tout un chacun, en proposant de devenir co-propriétaire d’un cheval de course ».


Par ailleurs, à l’île de Ré, nous avons la chance d’avoir un jeune homme qui souhaite devenir jockey. Il est à fond, il y investit tout son temps. Il a bien conscience que le métier qu’il a choisi est difficile, car pour 100 appelés, seuls deux réussiront à devenir jockey professionnel. Il en a les qualités mais cela ne suffit pas. Ce sont les entraîneurs qui choisissent de faire monter tel ou tel jockey, en les engageant pour une course. Et si personne ne vous fait monter, vous restez sur le côté. Notre but c’est de fédérer les gens autour de la carrière de Damien. Cela ne s’est jamais fait. L’Ecurie de partage, c’est l’écurie de Damien. En parallèle de sa formation à Chantilly, Capucine l’entraîne lorsqu’il séjourne à l’île de Ré » explique Véronique. 

La route est longue pour Damien, cette Ecurie de partage est sans aucun doute un bon pied à l’étrier pour le jeune Rétais.

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« Nous souhaitons acheter trois chevaux de courses de bon niveau. En première année nous  lançons la souscription de 4 000 ORA (Obligations Remboursables en Action). Si nous réussissons à engranger 200 000 €, outre l’acquisition des chevaux, cette somme permettra de les entraîner et de leur apporter les soins adaptés. Ce montage est inédit dans le lancement de la carrière d’un jockey » poursuit Véronique.

Le projet s’adresse donc aux amateurs du sujet, aux néophytes, aux passionnés, aux fans de ce sport de haut niveau, aux copains, aux amis, aux amoureux de l’île de Ré, et à tous ceux qui souhaitent soutenir et encourager la carrière de Damien. 

 

Numériser

Le plus :  Damien va courir aux couleurs de l’île de Ré. Sa casaque est prête, elle a reçu le soutien de la Communauté de Communes, ce qui est également une première. J’ai hâte de suivre cela direct, sur les hippodromes…

Véronique VigourouxEn amont, le projet a été validé auprès des instances. Notamment France Galop qui régit le monde des courses. Mais aussi auprès d’avocats et de juristes, afin d’être en règle avec la législation plutôt stricte sur le sujet des ORA, et auprès de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).

En fin d’exercice, en gros au bout d’une année, les chevaux sont revendus et les comptes sont faits : 75 % des gains et de l’argent de la vente des chevaux  sont alors mis en commun. Les propriétaires d’ORA reçoivent au prorata de leur investissement de départ. La Société est ensuite dissoute, chaque personne qui a joué le jeu devient alors actionnaire de l’Ecurie de Partage. Une nouvelle souscription est proposée pour l’année suivante.

« Nous nous lançons dans une aventure sur le long terme. Cette Ecurie de partage nous tient à coeur, et nous y croyons fermement » affirment les deux jeunes femmes.

L’Ecurie de partage est née. La souscription des ORA débute aujourd’hui, mardi 4 août. Pour en faire partie, c’est simple. Il suffit de se rendre sur le site iledere-galop.fr, les détails précis du projet y sont formulés ainsi que le bulletin d’inscription et le paiement en ligne sécurisé. J’ai donc ainsi acquis une part.

Vous pouvez aussi joindre Véronique Vigouroux par téléphone au : 06 33 63 12 55, si vous voulez en savoir plus ou pour parler  directement avec elle, au cas où l’aventure vous tenterait. Les inscriptions seront clôturées dès que les 4 000 parts seront vendues, et ce, au plus tard le 4 novembre 2015. En contrepartie, les membres de l’Ecurie de Partage 2015 auront accès gratuitement aux hippodromes sur lesquels les chevaux courent. Ils seront informés des programmes d’entraînement, de l’achat de nouveaux chevaux. Ils suivront en direct l’actualité sur Facebolk et Twitter. Une (légère) contrainte : avoir au moins 18 ans pour être contributeur.

L’équipe travaille sur le projet depuis plus d’un an. L’hiver et le printemps leur ont permis de peaufiner, d’ajuster, d’être bien en conformité avec la législation. Mi-février, je les ai interviewés, lorsqu’à l’île de Ré le ciel n’est pas bleu et le temps brouillardeux.


Déjà le monde des courses est attentif à cette expérience unique et inédite. Le 21 mars, la chaîne Equidia est venue tourner un reportage sur l’écurie rétaise, que nous pourrons visionner sur nos  télévisions à l’automne. Je vous en reparlerais au moment propice, car j’ai assisté en coulisses à une partie de ce tournage.

Allez Mesdames, allez Capucine, allez Véronique, allez Damien, que la réussite vous accompagne !

 

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